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AWS Re:Invent

AWS : le PDG, Adam Selipsky, démissionne

Matt Garman deviendra le nouveau PDG d’AWS. Il remplacera Adam Selipsky, qui a pris ses fonctions lorsque l’actuel PDG d’Amazon, Andy Jassy, a succédé à Jeff Bezos.

Adam Selipsky quitte son poste de PDG d’AWS après avoir donné sa démission, comme le confirme un fichier 8-K soumis à la SEC par Amazon le 14 mai, et laissera sa place à son successeur le 3 juin prochain. Pour l’heure, il n’a pas annoncé s’il rejoint les rangs d’un autre fournisseur. « Je me réjouis de prendre du temps avec ma famille et de réfléchir à ma prochaine aventure », écrit-il sur LinkedIn, comme le veut la coutume.  

Son remplaçant Matt Garman, actuellement vice-président senior des ventes et du marketing chez AWS, est un vétéran.

Andy Jassy, PDG d’Amazon, a évoqué le changement de direction dans un billet de blog mardi, vantant les succès d’Adam Selipsky et détaillant les 18 ans d’expérience de Matt Garman au sein de l’entreprise. Cet article reprend le contenu d’un mémo interne diffusé par The Verge en amont de la publication officielle d’AWS.

Le billet de blog reproduit des commentaires distincts d’Adam Selipsky et de Matt Garman, ce dernier déclarant que les clients et les employés d’AWS devaient s’attendre à des « ajustements organisationnels » dans les semaines à venir.

« Nous sommes une équipe de missionnaires qui travaillent avec passion pour améliorer chaque jour la vie et l’activité de nos clients », vante M. Garman.

Selon Gary Chen, analyste chez IDC, les changements de direction au sein d’AWS ne se traduiront probablement pas par des changements de stratégie du jour au lendemain. Le fait d’avoir un PDG ayant de l’expérience dans la gestion de projet ainsi que dans les ventes pourrait aider à mieux définir la stratégie de l’entreprise à l’avenir.

« Il possède une expérience que certains dirigeants n’ont pas forcément, puisqu’il est sur le terrain », avance Gary Chen.

Ce qui sera le plus urgent pour les clients, c’est de savoir si les ajustements organisationnels prévus par Matt Garman se traduiront par des licenciements, anticipe l’analyste d’IDC.

« S’agit-il d’une restructuration ou d’une réduction d’effectifs ? », s’interroge-t-il.

Un avenir proche incertain

Matt Garman a commencé à travailler chez AWS à l’été 2005 en tant que stagiaire MBA avant de devenir l’un des premiers chefs de produit de l’entreprise, selon le billet de blog.

Il a travaillé sur de nombreux produits AWS, notamment Amazon Elastic Block Store, un service de stockage en bloc, et les services de calcul EC2. En 2016, il est devenu directeur général d’AWS Compute Services avant d’occuper un poste de cadre commercial.

Adam Selipsky a été embauché en 2005 comme l’un des premiers vice-présidents de l’entreprise. Il s’est retiré en 2016 pour devenir PDG de Tableau. Revenu à la tête d’AWS en 2021, il a succédé à Andy Jassy tout en sachant qu’il tiendrait ce rôle de manière temporaire, selon le billet de blog.

« Nous avons convenu que s’il acceptait le rôle, il le ferait probablement pendant quelques années, et que l’une des choses sur lesquelles il se concentrerait durant cette période serait d’aider à préparer la prochaine génération de dirigeants », écrit Andy Jassy.

Et à M. Jassy de faire l’éloge de son successeur direct pour avoir pris les rênes de l’entreprise au cours de la pandémie de la COVID-19 et pour avoir orienté l’entreprise vers le développement de services d’IA générative tels qu’Amazon Bedrock, un ensemble de services pour les grands modèles de langage, et Amazon Q, un concurrent de Microsoft Copilot.

L’explosion de l’IA générative pourrait avoir contribué au départ d’Adam Selipsky, selon Tracy Woo, analyste chez Forrester Research. Amazon était en retard sur la GenAI par rapport au leader du marché, Microsoft, et à son investissement important dans la technologie OpenAI, rappelle-t-elle.

Il est plus urgent pour AWS, poursuit-elle, de maintenir la croissance après un creux provoqué par la pandémie, ainsi que de tenir à l’écart les nouveaux concurrents sur le marché des technologies de cloud et d’infrastructure, tels que Nvidia.

« Si Adam Selipsky avait voulu rester, il l’aurait fait », tranche Tracy Woo. « Si vous êtes à la tête d’une entreprise de 1 000 milliards de dollars, vous êtes le roi du monde. Il est arrivé à un mauvais moment pour AWS – il n’y aurait jamais eu d’hypercroissance continue et frénétique ».

Le « roi est mort, vive le roi » croit en substance, PDG et analyste chez Constellation Research.

« Adam a joué un rôle clé dans la transition d’Andy Jassy vers le poste de PDG d’Amazon. Le moral actuel n’est pas au beau fixe et les attentes des clients restent élevées, alors que nous entrons dans l’ère de l’IA. Cela place Matt Garman en bonne position pour faire passer AWS au niveau supérieur », écrit-il dans un billet de blog.

Constellation Research rappelle que, malgré le retard pris sur Microsoft en matière d’IA générative et le fait que ses clients optimisent leurs dépenses cloud, « AWS est sur une bonne trajectoire et son chiffre d’affaires s’élève à 100 milliards de dollars ».

De son côté, Andy Jessy expliquait lors de la présentation des résultats du premier trimestre fiscal 2024 que « la majeure partie des revenus de l’IA générative sera dans le cloud et se concrétisera dans les dix à vingt prochaines années ».

Or, le marché financier se concentre sur des estimations à court terme. Les prévisions pour le deuxième trimestre 2024 sont en dessous des attentes des investisseurs, signale Seek Alpha. Alors qu’il était estimé qu’il réalise 150,1 milliards de chiffre d’affaires au Q2 2024, Amazon table sur un CA compris entre 144 et 149 milliards de dollars. « Le chiffre d’affaires du deuxième trimestre tient compte d’un impact défavorable d’environ 60 points de base dû aux taux de change », indique Seek Alpha. Les résultats opérationnels devraient être compris entre 10 et 14 milliards de dollars, en hausse significative par rapport au Q2 2023 (7,7 milliards de dollars), mais en dessous des 15 milliards de dollars observés au Q1 2024. Pour rappel, 60 % du résultat opérationnel d’Amazon venait d’AWS au premier trimestre.

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