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Histoire TV

Éric Pincas : « Le duel, c’est un mélange de bravoure, de panache, de déraison et un peu de ridicule »

La pratique du duel a perduré jusqu’au XXe siècle. L’histoire de ce combat singulier, codifié et ritualisé, est retracé dans le numéro daté de mai d’Historia. Son rédacteur en chef, Éric Pincas, est venu, comme tous les mois, sur Histoire TV pour présenter ce thème plein de surprises.

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Historiquement Show du 4 mai 2024. (Histoire TV)

Par Véronique Dumas

Publié le 6 mai 2024 à 16:25Mis à jour le 6 mai 2024 à 16:27

Samedi 4 mai, Éric Pincas était sur le plateau d’Historiquement Show, sur la chaîne Histoire TV, pour parler d’une pratique, popularisée dans les films de cape et d’épée, en réalité plus ancienne qu’on ne l’imagine souvent.
« Dans L’Iliade, précise-t-il, Homère parle d’hoplomachie ou ‘combat en armes’ pour parler de l’affrontement singulier qui oppose le roi d’Argos, Diomède, et Ajax le Grand, roi mythologique de Salamine. » Et d’ajouter que dans l’Antiquité : « L’Hoplomachie devient l’une des premières disciplines olympiques ». Les Romains s’en emparent aussi lors des Jeux du cirque, puis cette forme ancestrale de l’escrime gagne le domaine militaire, avant de décliner.
Comme l’explique le journaliste, il faut attendre le Moyen Âge pour que le duel revienne au premier plan, avant de s’estomper à nouveau, puis de renaître au XVIe et au XVIIe siècles. Il devient un véritable fléau pour la noblesse française puisqu’entre 1598 et 1608, environ 8 000 gentilshommes sont tués. L’hécatombe est telle que, comme le rappelle Eric Pincas, Louis XIII et Richelieu doivent publier un édit pour tenter de réfréner cette frénésie de duels.
Malgré tout la pratique perdure et retrouve un second souffle au XVIIIe siècle. L’une des confrontations les plus célèbres de cette époque est celle qui oppose le chevalier d’Eon au chevalier de Saint-George, en 1787. Puis, au XIXe, le pistolet remplace l’épée, mais le duel d’honneur se raréfie au profit de la compétition sportive.
Pourtant, après les deux guerres mondiales, le monde politique fait de la résistance. Il arrive que des parlementaires de la IVe république règlent leurs différends sur le pré. Une manière, remarque Éric Pincas « de valoriser son courage et de montrer son intégrité ». Le tout dernier duel de l’histoire parlementaire est celui qui oppose, en 1967, Gaston Deferre à René Ribière, le premier ayant traité le second « d’abruti ».
Enfin, le rédacteur en chef d’Historia conclut sur ces duels féminins qui ont défrayé la chronique mondaine et, parfois, fait fantasmer les journalistes et les artistes. C’est le cas, de celui, imaginaire, entre la princesse de Metternich à la comtesse de Kielmansegg, poitrines nues ! En somme, résume-t-il : « Au masculin comme au féminin, le duel, c’est un mélange de bravoure, de panache, de déraison et un peu de ridicule. Rien d’autre que le miroir de la dualité humaine en somme. »

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