"C'est historique, on ne le reverra pas deux fois !" : à Langon, les supporters fêtent la victoire de leur club de rugby

C'est une victoire historique pour le Stade langonnais ! Un an après son triomphe en Fédérale 1, qui l'avait envoyé en Nationale 2 cette saison, le club amateur de rugby de la petite commune du Sud-Gironde, qui compte près de 7 300 habitants, effectue une nouvelle montée de rang. Il a battu ce dimanche 13 à 8 les Nordistes de Marcq-en-Baœul en championnat de France, alors que l'Olympique Marcquois Rugby joue en professionnel.

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Près des yeux, près du cœur

Si la victoire s'est gagnée au stade Jules-Ladoumègue de Massy (Essonne), une majorité de supporters rouge et blanc n'ont pas pu faire le déplacement. Le club de rugby et la Ville avaient donc réuni leurs forces pour proposer une "fan-zone" à l'Espace Claude Nougaro de Langon. Devant un écran géant, plus d'un millier de personnes ont suivi en direct le match, malgré les quelques coupures de courant dues au mauvais temps.

Sûrs de la victoire, même avant le coup de sifflet final ! "Bien sûr qu'ils vont gagner ! On a tous prévu d'aller les accueillir ce soir, dès leur retour en bus, vers 2 heures du matin", s'égosille Sandra dans la foule, qui vibre à chaque passe. Les yeux rivés sur l'écran, Michel en a même délaissé sa bière. "Langon va gagner, c'est écrit !" Puis, c'est l'explosion ! La foule hurle en cœur, des détonations projettent des confettis rouge et blanc. Michel n'est pas peu fier : "Quand même, réussir à gagner une équipe de professionnels, qui sont payés pour jouer, et deux fois de suite, pour arriver à toucher le bout de bois comme on dit, en championnat de France, c'est exceptionnel !"

Anatomie d'une victoire

Le Stade langonnais rend fier ses supporters, persuadés que la victoire est dûe à la forte cohésion de l'équipe. "Bravo à tous ces gens du club, tous les bénévoles, tous ceux qui bossent dur depuis longtemps. Ce club, c'est une famille !" Des soutiens qui attendent avec impatience leur retour, pour "boire un coup" à cet exploit.  "L'avantage dans une petite commune, c'est qu'on se connaît tous. C'est avant tout une équipe de copains, explique Michel Herreyre, l'un des responsables du club. Ce supplément d'âme dépasse l'aspect physique, l'aspect technique. Chacun se bat pour l'autre, et ça se ressent sur le terrain."

En creux, la question financière

Dans la foule, il y a aussi Jérôme Guillem, le maire de Langon. Pour l'instant, il chante l'hymne local, même s'il sait qu'après la célébration, il faudra soutenir encore plus le club local. Car qui dit nouvelle division, dit aussi la nécessité de plus de moyens. "Je vais me mobiliser dès cette semaine, pour voir comment arriver à trouver les terrains dont ils ont besoin, sur les communes autour, car nombreux sont les maires voisins qui viennent au stade. Il faut leur rappeler que le Stade langonnais est un club de territoire, qui fait rayonner toute une communauté de communes. Ce n'est pas que le club de Langon."

Des besoins qui seront aussi d'ordre financier, comme le confirme Michel Herreyre, aussi responsable du pôle Ressources du club amateur. "On va se mettre en recherche de sponsors, en mobilisant durablement ceux qui nous suivent déjà. La question des finances et du budget va se poser. Mais il faudra être raisonnable si on veut évoluer, tout en pensant à ne pas mettre le club en difficulté, il y a aussi une école de rugby, un pôle jeunes..." Selon lui, il faudrait près d'1,5 million d'euros, contre un budget bouclé à 1,2 million l'an passé. "Mais rien n'est fixé, on va voir tout ça dans les prochains jours. Là, le plus important, c'est de savourer la victoire et de profiter ensemble de la fête !"