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Romain Philippoteaux (ex-DFCO) évoque la course au maintien et raconte sa saison en Inde

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Romain Philippoteaux, milieu offensif aux plus de 100 matchs avec le maillot du DFCO, était l'invité de 100% Sport lundi 15 mai 2023. Il nous fait voyager avec son aventure dans le championnat indien, et analyse les chances de maintien de Dijon en Ligue 2.

Romain Philippoteaux, sous le maillot du DFCO lors de la saison 2021/2022 Romain Philippoteaux, sous le maillot du DFCO lors de la saison 2021/2022
Romain Philippoteaux, sous le maillot du DFCO lors de la saison 2021/2022 © Maxppp

106 matchs avec le DFCO (24 buts), entre 2013 et 2015 puis la saison dernière : le milieu offensif Romain Philippoteaux reste très attentif à la saison des "Rouges", qui luttent toujours pour le maintien en Ligue 2. Il évolue depuis le début de la saison pour le NorthEast United FC, jeune club fondé en 2014 dans la ville de Guwahati, en première division indienne. Le championnat là-bas est terminé, il est de passage à Dijon pour quelques mois en attendant de retourner en Inde et d'honorer sa deuxième année de contrat. Et il était l'invité de 100% Sport lundi 15 mai 2023.

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Romain Philippoteaux, à la découverte du championnat indien

France Bleu Bourgogne - À la fin de votre prêt à Dijon la saison dernière, vous êtes retourné à Brest. Et vous avez résilié pour partir en Inde. Comment se sont noués les contacts avec ce club, qui évolue dans cette ligue fermée de douze équipes ?

À la fin du mercato, j'avais des propositions de deux clubs de Ligue 2. Mais c'était compliqué, ça prenait du temps. J'ai eu cette offre dans les derniers jours du mercato. Zakaria Diallo (passé au DFCO entre 2011 et 2015) avait joué là-bas. C'est un ami, il m'a tout expliqué. Quand j'ai eu pas mal d'infos, j'ai pris ma décision. Je me suis dit c'est le moment, et je suis parti tenter l'aventure.

Qu'est-ce qui vous a le plus marqué ?

C'est la chaleur, l'humidité. C'est horrible, entre 75% et 85% d'humidité. Là, il fait entre 32 et 35 degrés, c'est incroyable.

Et dans la vie quotidienne ? L'alimentation, la culture, les transports, etc ...

L'alimentation, c'est épicé, c'est super bon mais c'est très épicé. Les transports, c'est compliqué, selon les heures, selon l'endroit, tu peux faire deux kilomètres en 45 minutes. Dans le trafic, il faut faire attention, c'est surtout ça qui m'a beaucoup marqué. Et puis on n'est pas habitués à voir des vaches en plein milieu de la route. Elles sont sacrées, parfois mieux portantes que les gens en Inde. C'est folklorique, mais il y a de très belles choses aussi.

L'Inde est un pays immense. Comment se passent les déplacements avec l'équipe ?

C'est exceptionnel. Quand on jouait le samedi, on partait à 8h du matin le jeudi. On prenait deux vols commerciaux. Donc on faisait 5-6 heures d'avion, pour arriver et refaire encore une demi-heure de bus.

Le plus beau périple : on avait fait trois heures d'avion, et on a fini par cinq ou six heures en train. Train exceptionnel, avec les couchettes, 800 personnes. C'était incroyable.

En plus, la ville de Guwahati se trouve vraiment aux confins de l'Inde, enclavée entre le Bhoutan, la Birmanie et le Bangladesh ...

Ils disent que c'est une petite ville, alors qu'il y a un million d'habitants (rires). Donc ça vous laisse voir comment c'est. Mais le championnat est pas mal, dans le style américain, avec l'hymne national au début des matchs. Il y a un match par jour. Tout le pays regarde un match tous les soirs, c'est très bien télévisé.

Pourtant l'Inde est plutôt un pays qui se passionne pour le cricket ?

C'est le sport roi. J'ai essayé une fois, c'est très très dur. Pourtant, en les voyant, je me disais : "C'est trop facile, je m'y mets un an je suis professionnel là-bas" (rires). Mais non, c'est trop compliqué.

Sur le plan sportif, ça ne s'est pas très bien passé ? Vous marquez deux buts, vous jouez quasiment tous les matchs, mais votre équipe termine dernière, avec une seule victoire au compteur ...

Il y avait quelques possibilités de mieux faire, mais un effectif compliqué pour espérer mieux. On a bien terminé, on a failli remporter la Supercoupe d'Inde. On perd en demi-finale contre le vainqueur. Ça laisse envisager de belles choses si un recrutement sérieux est effectué.

Comment avez-vous vécu l'éloignement avec votre famille, restée en France ?

C'est compliqué, mais c'était compliqué de les emmener sans savoir ce que j'allais trouver. Je n'aurais pas pu les emmener, j'ai des enfants en bas-âge, c'est un dépaysement. C'est un peu un sacrifice personnel que j'ai fait par rapport à la vie familiale. Pas facile tous les jours, heureusement qu'il y a les vidéos et les applications pour rattraper certaines choses. Mais oui, très compliqué. Là, j'ai trois mois pour profiter d'eux à fond, ce n'est pas négligeable, c'est vrai que c'est le plus dur là-bas.

Et au niveau de la langue ?

Très compliqué. Je ne parle pas un mot d'anglais, mais quand je dis pas un mot, c'est que je partais de très très loin. Je m'y suis mis. Par beaucoup de blagues, surtout. Ils me comprenaient comme ça. Après j'ai eu des notions. Et puis dans le football et la vie active, ce sont toujours les mêmes mots qui reviennent. Je progresse !

Vous aviez toujours rêvé d'une expérience à l'étranger ?

Oui, mais j'avais pas prévu celle-là. Plus vers les Etats-Unis, ou l'Espagne (rires).

Vous avez 35 ans, et encore une année de contrat en Inde. Comment imaginez-vous la suite de votre carrière ?

J'ai eu l'opportunité de rentrer en France cet hiver, mais c'était compliqué. À Martigues, qui joue la montée en National. En plus c'était chez moi. Mais c'était compliqué contractuellement, résilier, en Inde, le club ne voulait pas. Je vais bien finir mon année en Inde, et après pourquoi pas faire encore un an ? Je me sens bien, tant que le physique tient et que l'envie est là, je ne me fixe pas de limites.

Comptez-vous passer les diplômes pour devenir entraîneur ?

J'ai commencé. Et dès que je rentre je continuerais. J'ai une forte envie de pouvoir entraîner plus tard, et j'y compte bien.

C'est compliqué de retrouver un club, quand on est un joueur de 35 ans et plus, et qu'on joue dans un championnat lointain ?

Déjà, quand en France on dépasse 33-34 ans, on nous voit comme finis. C'est vrai qu'on est moins fringuants qu'avant, mais on a plus d'expérience et des choses à apporter. C'est un peu partout pareil, mais notamment en France, le problème c'est ça. Et encore plus quand vous partez dans un championnat exotique, on vous met la double étiquette.

Mais je peux vous dire qu'avec la chaleur qu'il fait là-bas, l'humidité et le rythme qu'ils mettent - ce n'est pas aussi fort techniquement, c'est le niveau National -  mais si physiquement on n'est pas au top on explose en plein vol. Ce n'est pas un championnat si facile que ça.

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Romain Philippoteaux évoque la course au maintien et Pascal Dupraz

France Bleu Bourgogne - Vous étiez à Gaston Gérard samedi pour la victoire 3-0 contre Amiens. Comment avez-vous trouvé le DFCO ?

Romain Philippoteaux - Ils ont fait un match très très costaud. J'ai vu un beau visage, une belle équipe, avec une belle ambiance, surtout. Je n'avais pas vu ça depuis très longtemps. Tout le monde était dans une énergie positive.

Que pensez-vous de "l'effet Dupraz" ?

On connait le changement d'entraîneur, il y a souvent un électrochoc, mais là Pascal Dupraz a apporté beaucoup plus. J'ai eu la chance d'aller dans le vestiaire à la fin du match, donc j'ai vraiment vu des visages très heureux. Je n'avais pas l'impression de voir une équipe qui vit une saison compliquée. C'est encourageant, j'ai l'impression que c'est un groupe qui vit bien. Quand je vois les remplaçants, comme ils sautaient à chaque but ... je pense qu'ils sont sur la bonne voie. J'ai pu parler un peu avec le coach, il s'est déjà imprégné du club, il a su les relever.

Vous le connaissez ?

Pas personnellement, mais on a souvent joué contre, et par le biais d'amis qui l'ont côtoyé. Il le dit, il est souvent missionné pour ce genre de mission, il connait bien tout ça. J'ai vu le vestiaire, l'année dernière je n'avais pas vu un vestiaire aussi heureux et qui vivait aussi bien. J'ai vraiment senti un groupe et il faut dire que c'est lui et son staff qui ont remis tout le monde sur le chemin.

Quand il doit parler, de ce que j'ai entendu, il captive. On sait qu'en deux mois, tactiquement, techniquement, c'est impossible de révolutionner ou de changer les joueurs. Ce sont les mêmes joueurs, mais qui doutent moins, qui ont plus confiance, qui croient en un projet ou dans le coach. Et ça fait la différence.

Des joueurs à un très bon niveau, comme Mattéo Ahlinvi, Adama Fofana ... avez-vous reconnu vos coéquipiers de la saison dernière ?

C'est vrai. Je connais très bien Mattéo. Avec les qualités qu'il a, il doit prendre plus de responsabilités, plus de confiance. Je suis content qu'il marche sur l'eau en ce moment. Il marque. Quand on a discuté de son but de 25 mètres à QRM, on s'est dit : "là il ne peut plus rien nous arriver" (rires).

Prochain match à Nîmes, l'un de vos anciens club. Les Crocos vont jouer leur dernière cartouche pour le maintien contre Dijon. Faut-il s'attendre à un match difficile ?

J'ai eu des échos à Nîmes, ils vivent une saison compliquée. En plus extra-sportivement c'est compliqué aussi. Avec le président, il y a beaucoup de problèmes, de tensions avec les supporters. On m'a proposé de signer la pétition "Sauvons le Nîmes Olympique" mais je ne peux pas me mettre dans un camp ou dans l'autre. Je soutiens ce club-là, j'y ai passé de superbes années.

Je pense que le groupe de Nîmes a pris un gros coup sur la tête avec la défaite à Caen. Ils voulaient faire un coup, pour jouer une finale chez eux contre Dijon. Là, ça va être compliqué pour Nîmes.

Pascal Dupraz sera notre invité jeudi, à votre place, dans 100% Sport. Quelle question aimeriez-vous lui poser ?

Est-ce qu'il signerait un an de plus si le DFCO se maintient en Ligue 2 ?

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