Isère : un suspect arrêté 20 ans après le meurtre de deux fillettes

Vingt ans après, l'ADN a parlé et la police tient peut-être le coupable des meurtres de Sarah et Saïda. La première fillette, Sarah S., a disparu le 16 avril 1991, alors qu'elle jouait près de chez elle à Voreppe, en Isère. Elle a été violée et étranglée. Son corps a été retrouvé dans un bois non loin de chez elle, avec, à côté, des mouchoirs en papier roulés en boule. Malgré d'importantes recherches, ce meurtre reste impuni et le dossier est refermé par la justice en 1997.Le 24 novembre 1996, toujours à Voreppe, Saïda B., 10 ans, disparait à son tour sur le trajet entre sa maison et le gymnase de la commune. Son corps est retrouvé deux jours plus tard au bord d'un canal.

ⓘ Publicité

Un même suspect pour les deux meurtres

Les enquêteurs font immédiatement un rapprochement entre les deux meurtres, les deux corps ayant été retrouvés dans des zones très proches. Ils prélèvent alors les empreintes digitales de plus de 1.000 hommes, habitants de Voreppe, adultes, mais aussi adolescents. En effet, les gendarmes sont alors sur la piste d'un jeune homme, âgé de 13 à 18 ans, circulant en VTT, aperçu aux côtés de Saïda peu avant sa mort. Malgré une enquête minutieuse, ils échouent à résoudre cette affaire, finalement clôturée.Au début des années 2000, un juge d'instruction les rouvre pour vérifier plusieurs hypothèses de travail. Des prélèvements d'époque sont à nouveau analysés, et notamment des prélèvements ADN envoyés à un laboratoire particulier de Bordeaux, en Gironde.

Grâce aux progrès de la science, les enquêteurs obtiennent des résultats, et aboutissent à une arrestation, celle d'un voisin des deux filletttes. Un homme de 37 ans, arrêté ce mardi chez lui, à Voreppe, et placé en garde-à-vue depuis dans les locaux de la section de recherches de Grenoble.Le suspect avait 15 ans et demi à l'époque du premier meurtre, 21 ans, pour le second.  A l'époque, il avait été entendu par les enquêteurs, mais aucun élément n'avait permis de le confondre.

L'espoir pour les disparus de l'Isère

Cette arrestation ravive l'espoir des familles de ceux qu'on appelle "les disparus de l'Isère". Entre 1983 et 1996, neuf enfants ont été tués ou ontdisparu et ces affaires restent à ce jour non élucidées. En 2008, le parquet général de Grenoble a regroupé ces dossiers, dénommés "Les disparus de l'Isère".Les investigations alors menées par la cellule de la gendarmerie "Mineurs 38" ont permis d'écarter l'hypothèse d'un tueur en série pour "l'ensemble" des meurtres ou disparitions de cinq filles et de quatre garçons, alors âgés de 5 à 16 ans. Mais elles n'ont pas écarté l'idée d'un auteur commun pour certains meurtres. L'arrestation d'un suspect mardi "ouvre un champ de l'enquête et un espoir très important pour les familles ", a réagi Maître Didier Seban, avocat de cinq familles de victimes, interviewé sur France Bleu Isère.

"L'auteur pourrait être mis en cause dans d'autres affaires de l'Isère ",a-t-il estimé parlant des similitudes des dossiers de "jeunes filles d'origine maghrébine disparues au pied d'une cité"."Comme quoi ", a ajouté l'avocat, "il ne faut jamais désespérer de rien ".