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Le coup de gueule d'un éleveur laitier breton face à Système U

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Dans le Finistère, un éleveur breton pousse un cri de colère, suite à la nouvelle publicité de Système U. Celle-ci, explique, calcul à l'appui comment elle rétribue ses producteurs.

Les vaches de Michel Rannou. Les vaches de Michel Rannou.
Les vaches de Michel Rannou. © Radio France - Marianne Naquet

Michel Rannou n'est pas un éleveur laitier "bio". Mais éleveur laitier, il l'est totalement. Alors lorsqu'un matin, il lit son journal et tombe sur une grande page de publicité de Système U. Sur cette page, une bouteille de lait bio, avec écrit à côté, 0,47 centimes le litre pour l'éleveur. Tout en haut de la page, un slogan apparaît. "Notre lait U Bio est bon pour vous et la croissance des producteurs". 

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47 centimes, voilà que ce que toucherait un éleveur bio. De quoi fortement agacer l'éleveur laitier, même s'il n'est pas en bio_. "Ça m'a réveillé d'un coup. On met un prix comme ça, des chiffres sur une publicité, mais ça ne vaut rien. Pour des gens qui connaissent rien, ça peut marcher. Pour des gens qui s'y connaissent, ça fait peur_."

Le post Facebook de Michel Rannou.
Le post Facebook de Michel Rannou. © Radio France - Marianne Naquet
L'exploitation de Michel Rannou.
L'exploitation de Michel Rannou. © Radio France - Marianne Naquet

D'après lui, Système U a oublié un détail : le coût de production. "En conventionnel, on n'est pas bien. On a un coût de production qui est presque supérieur au coût auquel on nous achète le lait. Nous, les producteurs, on n'est pas content de voir des choses comme ça." 

Ça m'agace un peu !

Michel Rannou doit payer ses charges, le matériel, ses salariés. L'argent qu'il reçoit, il le dépense pour y faire face. "Je trouve que c'est carrément du foutage de gueule. Pour des gens qui n'y connaissent bien, ils vont mordre à l'hameçon. Ils vont acheter du lait, ils seront contents. Le prix exact, il faudrait prendre en compte notre temps de travail, nos coûts de production. Ca m'agace un peu de voir ça, j'aurai préféré qu'ils détaillent un peu plus. S'ils veulent expliquer comment ils rémunèrent, qu'ils expliquent bien."

Les génisses de Michel Rannou.
Les génisses de Michel Rannou. © Radio France - Marianne Naquet

Le producteur est libre de ventiler la marge sur son exploitation.

Du côté de Système U, on affirme bien rétribuer les producteurs bio de cette manière. "On donne, on paie ce litre 47 centimes. Après ce producteur, il est libre de ventiler cette marge sur son exploitation. Il faut faire la différence entre la marge et le résultat", affirme Thierry Desouches, qui gère les relations extérieures de Système U, et qui explique avoir voulu mettre un calcul transparent. "Il y a tellement de raccourcis, qui sont faits sur la grande distribution, qui serait systématiquement dans une posture de pression vis- à vis de ses éleveurs, ça montre là que ça n'est pas le cas. On nous reproche parfois d'être obscurs, et quand on est transparent, on nous dit oui ce n'est pas vrai." 

Dans l'exploitation laitière.
Dans l'exploitation laitière. © Radio France - Marianne Naquet

Selon Thierry Desouches, la grande distribution a tout intérêt à bien rétribuer ses éleveurs : "sinon, on sera obligés d'aller acheter plus loin, des produits dont on ignorera parfois la traçabilité, donc on a besoin d'avoir des producteurs, et on rejoint parfois en cela les discours de certains syndicats agricoles."

Pour Système U, l'enjeu c'est aussi d'inciter le consommateur à boire du lait bio, en crise. Depuis août, par exemple Sodiaal paie moins ses producteurs. Le premier collecteur de lait breton achète 10% de son lait bio au tarif conventionnel. 

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