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Deux communes sarthoises veulent rendre le masque obligatoire, la préfecture refuse

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L’incompréhension de deux élus sarthois. Les maires de Dollon et de La Chapelle-Saint-Rémy avaient pris un arrêté pour rendre le port du masque obligatoire en extérieur dans leur commune. La préfecture leur a demandé de les retirer. Les élus ont obtempéré. Mais continuent à s'interroger.

En Sarthe, le port du masque est obligatoire dans 99 communes (Photo d'illustration) En Sarthe, le port du masque est obligatoire dans 99 communes (Photo d'illustration)
En Sarthe, le port du masque est obligatoire dans 99 communes (Photo d'illustration) © Radio France - Noémie Guillotin

Pourquoi eux et pas nous ? C’est la réflexion qui a amené les conseils municipaux de Dollon et La Chapelle-Saint-Rémy, dans la Sarthe, à prendre leur propre arrêté. Les élus de ces deux villages ne comprenaient pas pourquoi ils ne figuraient pas dans la liste des 99 communes établie par la préfecture et concernées par le port obligatoire du masque en extérieur.

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Dans la plupart des communes autour de Dollon, dans lesquelles les habitants se rendent pour travailler ou faire leurs courses (Connerré, Vibraye, par exemple), le port du masque est obligatoire. Il nous a semblé nécessaire de faire la même chose chez nous”, argumente Xavier Jamois, le maire de Dollon. Son collègue de La Chapelle-Saint-Rémy dresse le même constat : “Dans les communes avoisinantes comme Lombron, Bonnétable ou Connerré, le port du masque est obligatoire. Nous avons souhaité faire pareil pour protéger nos habitants”, témoigne Dominique Edon.  
 

L’incompréhension des élus 

Quelques jours après leur prise de décision, les deux élus ont été contactés par les services de l’Etat (notamment la sous-préfète de Mamers). Il leur a été demandé de retirer leur arrêté au motif, rapporte l’un d’eux, que “seul le représentant de l’Etat décide des endroits où le port du masque est obligatoire”. 

Les maires de Dollon et La Chapelle-Saint-Rémy ont obtempéré autour du 9 novembre**.** Mais ils s’interrogent. “En tant qu’élu, je me plie à l’autorité préfectorale”, témoigne Xavier Jamois, maire de Dollon. “Mais personnellement, je ne comprends pas cette décision. Je visais la sécurité des habitants”, regrette-t-il. 

La préfecture s'appuie sur les données sanitaires disponibles 

Clairement et contrairement à la préfecture de la Sarthe, les deux élus ne s’appuient pas sur les données sanitaires disponibles pour justifier leur prise de position. L’un et l’autre évoquent le principe de précaution, la prudence face à un virus qu’on connaît encore mal et, tout simplement, “le bon sens”. 

Pour justifier ses arrêtés rendant obligatoire le port du masque - notamment celui entré en vigueur le 23 octobre 2020 - la préfecture de la Sarthe, elle, cite les "derniers taux d'incidence et de positivité". Autrement dit, les mesures de la circulation du virus dans les communes concernées. En clair, elle évalue le risque sanitaire encouru et décide en conséquence.
 

La crainte d’être désignés comme responsables 

Alors que l’utilité réelle du port du masque en extérieur fait toujours débat, un autre argument a manifestement pesé lourd dans la décision des deux élus sarthois : leur possible mise en cause en cas de contamination dans leur commune. “On nous confie de plus en plus de responsabilités”, explique Dominique Edon, maire de La Chapelle-Saint-Rémy. “Mais, s’il y a un souci, c’est à nous de gérer. Et là, alors que nous essayons de faire de la prévention, on ne nous suit pas. C’est dommage”, regrette l’élu.

Dominique Edon insiste : “Jusqu’à présent, ma commune est épargnée par le covid. Mais je n’ai pas envie qu’un jour, on me dise qu’une famille est touchée, que tel ou tel habitant est hospitalisé ou que nous avons perdu deux ou trois anciens.

Des habitants partagés  

Quant à savoir si les habitants de ces deux communes d’un millier d’habitants étaient disposés à porter le masque en extérieur, les perceptions divergent. “Nous disposons d’un site Internet et d’une page Facebook”, indique Dominique Edon, maire de La Chapelle-Saint-Rémy. “Lorsque nous avons pris l’arrêté, j’ai eu droit à pas mal de commentaires négatifs”, reconnaît-il. 

Pour l’élu, “la moitié seulement des habitants serait prête à le porter”. A Dollon, en revanche, le maire, Xavier Jamois vit une expérience différente. “Avant le retrait de l’arrêté, les habitants ont porté le masque pendant quatre ou cinq jours. Je n’ai eu aucune remarque négative”, assure l’élu.  

Les explications de la préfecture 

Jointe par France Bleu Maine, la préfecture de la Sarthe apporte les précisions suivantes : "de tels arrêtés municipaux ne répondent à aucune raison impérieuse résultant de circonstances locales rendant la mesure de police indispensable. Ils portent en outre atteinte à la cohérence et à l'efficacité des mesures prises par le préfet en vertu de ses pouvoirs de police spéciale".

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