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Confinement : Me Dupont-Moretti en profite pour réfléchir

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Il plaidait à Nice quand les mesures de confinement sont entrées en vigueur le 17 mars dernier, Me Eric Dupont-Moretti est donc resté sur la côte d'Azur. L'avocat nordiste qui n'est pas un adepte du "télétravail" en profite pour réfléchir, il l'a dit sur France Bleu Nord.

Confiné dans le sud de la France l'avocat pénaliste Eric Dupont-Moretti tente de s'adapter aux contraintes du confinement Confiné dans le sud de la France l'avocat pénaliste Eric Dupont-Moretti tente de s'adapter aux contraintes du confinement
Confiné dans le sud de la France l'avocat pénaliste Eric Dupont-Moretti tente de s'adapter aux contraintes du confinement © Maxppp - Sadak Souici / Le Pictorium

"Dans cette période troublée, c'est rassurant de savoir que ceux que l'on aime sont en bonne santé". Eric Dupont-Moretti se porte bien, ses proches aussi et il se dit serein de ce point de vue là, d'autant qu'il pense à tous ceux qui sont confrontés à la maladie ou pire, au deuil. Mais l'avocat l'avoue, il se sent un peu "comme un ours en cage". "Je ne suis pas d'une génération "télétravail", ajoute Me Dupont-Moretti_, pour moi, c'est soit la télé, soit le travail"_.

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Je travaille un peu mais je réfléchis beaucoup aussi...

Le cours de ses réflexions a conduit l'avocat au constat suivant: les gens sont capables du meilleur comme du pire! Le meilleur ce sont tous ces soignants auxquels on ne cesse de rendre hommage. "Avant cette crise ils revendiquaient légitimement que l'on pense à eux et tout le monde s'en foutait" et tous ces petits métiers qu'on méconnaissait ou même que l'on méprisait et dont on se rend compte aujourd'hui à quel point ils nous sont essentiels (les caissières, les agents d'entretien, les livreurs...).

Quant au pire, c'est cette peur de l'autre: "on se souvient de ces soignants confrontés à l'agressivité de leurs voisins qui craignaient qu'ils ne transportent le virus avec eux en rentrant du travail", ou bien encore les montagnes d'égoïsme de "ceux qui achetaient des mètres cubes de papier toilette sans penser aux autres".

Je ne crois pas à ces grands élans collectifs...

Et quid du monde d'après ? Les comportements vont-ils changer ou évoluer après cette crise sans précédent ? Me Dupont-Moretti reste sceptique quant à un changement radical des comportements. Il se souvient de la coupe du Monde de football de 1998 et de cette France "black, blanc, beur" que tout le monde revendiquait. "Aujourd'hui certaines extrêmes sont à plus de 20% dans notre pays". L'avocat reste pourtant optimiste quand il constate qu'on a remis l'humain au centre de nos préoccupations.

Et que dire de la période post-attentats! "Après Charlie-Hebdo on embrassait les flics comme le chantait Renaud, mais chassez le naturel, il revient au galop".

Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour sa sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, il finit par perdre les deux... (Benjamin Franklin)

Très attaché aux libertés et aux droits de l'homme, l'avocat ne peut s'empêcher de citer le père fondateur des Etats-Unis quand on évoque avec lui l'application "Stop-Covid" et le traçage des personnes contaminées. La période de confinement que nous vivons encore actuellement s'apparente, selon lui, à une privation de liberté. "Nous avons accepté de nous priver d'une partie de notre liberté pour des raisons de prophylaxie  et de santé publique mais ça devrait nous inciter à réfléchir", constate Me Eric Dupont-Moretti qui pense à tous ces détenus entassés dans les prisons.

Quant à son premier geste au moment de son dé-confinement, contrairement à ce que l'on pourrait attendre d'un homme du Nord il ne boira pas une bière avec ses amis: "je n'attends pas le dé-confinement pour boire de la bière, quant aux amis, on a inventé avec quelques uns une confrérie du single malt et parfois on se retrouve parfois par vidéo interposée pour se boire un bon whisky! mais pas tous les soirs..."

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