“C’est l'enfer” : les habitants de l’Île de Thau excédés par le trafic de drogue dans ce quartier de Sète
Alors que le trafic de drogue prend de l'ampleur sur l’Île de Thau à Sète, plusieurs habitants du quartier se constituent en collectif pour alerter les médias en cette fin d’année 2022. De leur côté, les élus demandent le classement de la circonscription de Sète en zone de sécurité prioritaire.
À la tombée de la nuit, dans un petit appartement où ils ont pris l’habitude de se réunir discrètement à l'approche de l’hiver, un petit groupe d’habitants sétois, excédés par le trafic qui gangrène l’Île de Thau, s’échangent des photos du quartier : un arrêt de bus où les dealers ont pris leurs habitudes. Ils y ont installé des transats. Le sol est jonché de déchets. Ceux qui veulent prendre le bus doivent attendre plus loin.
Des nuisances sonores
"Ça devient infernal. Même le soir, à 2 h du matin, il y a des pétards, ça crie en permanence”, témoigne une habitante. Tous décrivent un quartier qui se referme progressivement sur lui-même.
“Le médecin m'a dit qu'il ne se déplaçait plus dans le quartier, les infirmières ne veulent plus venir après 18 heures”, regrette un voisin. “Je me suis levé toute ma vie à 5 h du matin pour aller bosser et je n'ai jamais eu peur de rien ; aujourd'hui, j’y réfléchirai”, conclut le retraité. Ensemble, ils ont décidé de se constituer en collectif et organisent des réunions publiques pour alerter les médias.
Les élus font front commun
La situation n’est pas nouvelle, mais elle s’empire. Alors face à l’ampleur du trafic, la classe politique sétoise tente de faire front commun. Députés et élus municipaux demandent à l’unisson le classement de la circonscription de Sète en zone de sécurité prioritaire (ZSP). Le député Rassemblement national de la septième circonscription de l’Hérault, Aurélien Lopez-Liguori, l’a demandé vendredi 25 novembre, via une question écrite envoyée au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Cette mesure permettrait d’obtenir des renforts de police nationale dans le quartier.
Des dealers venus de loin
Le député RN Aurélien Lopez-Liguori décrit un trafic organisé. Désormais, les dealers ne sont plus issus du quartier. “Vous avez des mineurs recrutés des quatre coins de la France par des réseaux de trafiquants pour venir faire des choufs (guetteurs, ndlr) avec des gens cagoulés, armés, qui font régner la terreur”, explique le député.
“À une époque, c'étaient des enfants du quartier. S'il y avait une mamie qui traversait la route. Ils allaient l'aider. Là, pour le coup, il n’y a plus du tout ça. On est sur un véritable réseau de crime organisé”, regrette l’élu.
La police municipale impuissante
Depuis 2019, la mairie de Sète demande le placement du quartier en zone de sécurité prioritaire. À défaut, “le quartier risque de basculer en zone de non-droit”, prévient Patrick André, adjoint à la sécurité pour la Ville de Sète.
Car la police municipale ne suffit pas pour lutter contre le trafic de drogue. “On a doublé les effectifs de la police de proximité, recruté des policiers municipaux et mis en place un poste de police mobile qui s’installe deux jours par semaine dans le quartier. On ne peut que se montrer, rassurer les gens, mais c'est tout”, explique l’élu. Selon lui, seule la police nationale a véritablement le pouvoir de lutter contre le trafic de drogue.
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