"C'est inhumain comme ils nous laissent" : le désarroi des sinistrés de Cruas après le séisme
Les sinistrés et les élus ardéchois veulent interpeller le gouvernement pour demander que le dossier de reconnaissance en catastrophe naturelle de Cruas (Ardèche) soit examiné au plus vite.
Le désarroi des sinistrés de Cruas. Le dossier de cette commune ardéchoise n'a pas été examiné par la commission de catastrophe naturelle du 11 décembre et il ne le sera pas avant la prochaine commission, mi-janvier. À Cruas, 33 personnes ont été évacuées et sont relogées par la mairie. Mais sans reconnaissance en catastrophe naturelle, impossible pour elles de faire appel aux assurances, et l'attente est insupportable.
Éric et sa femme, par exemple, ont encore les larmes qui montent quand ils parlent du séisme qui a ravagé leur maison. Depuis plus d'un mois, elle est hébergée dans un mobilhome et lui passe ses nuits dans son garage pour surveiller ce qu'il reste de leur maison. "Je me suis fait un lit de fortune avec des coussins et je dors dans mon garage avec le fusil à côté. Je n'ai pas le choix, sinon on me vide la maison : je fais comment ?, explose-t-il. Je suis dépité, je ne sais plus quoi faire. L'espérance, pour l'instant je n'en ai plus. Je ne sais même pas où je vais passer Noël."
Car sans reconnaissance en catastrophe naturelle, impossible de faire marcher son assurance et d'envisager des travaux. Comme lui, Christine n'accepte pas de devoir attendre encore un mois avant d'être fixée, elle qui est hébergée par des amis depuis mi-novembre. "Il y a des hauts et des bas, reconnaît-elle. Psychologiquement c'est difficile et matériellement, c'est très dur aussi. Là, on a besoin de réparations, de passer à autre chose".
Des sinistrés réfléchissent maintenant à s'organiser pour "faire entendre leur détresse ensemble". "On veut savoir pourquoi on ne passe pas en catastrophe naturelle, pourquoi notre dossier n'a pas été étudié, explique Yvelise, dont les parents âgés de plus de 90 ans ont été évacués. Et on va commencer une nouvelle année : comment ? C'est inhumain comme ils nous laissent".
Une pétition et une lettre au président
Tous ont prévu de se retrouver ce samedi matin pour discuter de leur mode d'action : sûrement écrire au président et lancer une pétition. Le maire, Philippe Touati, a préparé une lettre signée également par le député et les sénateurs ardéchois, et par les autres élus de la communauté de commune. Il va l'adresser au président et au gouvernement.
"C'est pour alerter sur la détresse des gens car notre gouvernement n'en a pas conscience, explique le maire. Il ne voit pas ces gens pleurer tous les jours, il n'imagine pas ce que c'est que de passer Noël ailleurs que chez soi. Aujourd'hui, on voit bien qu'on doit aller taper plus haut et plus fort pour être entendus. Ce qu'on réclame, c'est une commission extraordinaire pour traiter le dossier. On a traité 10 dossiers ardéchois en deux commissions, comment va-t-on en traiter 78 en une seule commission en janvier ? On ne peut qu'être pessimiste".
Ma France : Améliorer le logement des Français
Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.
Ardèche : l'info en continu
Ardèche : les plus consultés
Législatives 2024 : l'ancien ministre Olivier Dussopt ne se représente pas en Ardèche
France Bleu Drôme ArdècheArdèche : un obus déposé à la déchetterie de Joyeuse, fermeture forcée
France Bleu Drôme ArdècheLégislatives 2024 : découvrez tous les candidats dans les circonscriptions de l'Ardèche
France Bleu Drôme Ardèche