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Arnage : des réfugiés afghans apprennent le français à leurs compatriotes évacués d'Afghanistan

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Une quarantaine d'Afghans, arrivés entre mai et juillet à Arnage après leur évacuation par la France, apprennent maintenant le français. Des cours dispensés par six autres réfugiés francophones et, pour certains, professeurs de français en Afghanistan.

Mahnaz Saleem, arrivée d'Afghanistan en juin, donne des cours de français à ses compatriotes réfugiés, à la Maison des Habitants d'Arnage. Mahnaz Saleem, arrivée d'Afghanistan en juin, donne des cours de français à ses compatriotes réfugiés, à la Maison des Habitants d'Arnage.
Mahnaz Saleem, arrivée d'Afghanistan en juin, donne des cours de français à ses compatriotes réfugiés, à la Maison des Habitants d'Arnage. © Radio France - Chloé Martin

Le français se mêle au farsi, la principale langue en Afghanistan. Dans une des salles de la Maison des Habitants à Arnage, cinq adultes écoutent attentivement le cours de Mahnaz Saleem. La jeune femme leur apprend à se présenter et conjuguer les verbes "être" et "s'appeler", en français. Des cours de langue que la professeure de français, évacuée par l'Hexagone cet été, donne bénévolement à ses compatriotes afghans, également réfugiés.

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Apprendre les bases pour la vie quotidienne

93 Afghans sont arrivés dans la ville sarthoise, entre mai et juillet, après leur évacuation par la France face à la menace des Talibans. Depuis, ils sont hébergés au centre d'accueil pour réfugiés d'Adoma, le temps que leur demande d'asile aboutisse. Si la trentaine d'enfants est scolarisée dans les établissements arnageois, les adultes, eux, n'avaient pas accès à des cours alors que la plupart ne parlent pas du tout français. 

Six réfugiés, francophones et pour certains professeurs en Afghanistan, ont donc décidé d'initier leurs compatriotes. "On leur apprend les choses dont ils ont besoin dans leur vie quotidienne", explique Mahnaz Saleem. Les bases pour communiquer lorsqu'ils vont au supermarché, chercher leurs enfants à l'école ou prendre les transports en commun. 

Ils sont très contents de voir qu'ils comprennent une phrase.

"Pour pratiquer, on les accompagne aussi sur le terrain et on les laisse parler. Ils sont très contents de voir qu'ils comprennent une phrase ou qu'ils arrivent à dire telle ou telle chose", sourit Kubra Barati, une autre réfugiée afghane et professeure bénévole. Une quarantaine d'adultes participent à ces cours par petit groupe, une heure par semaine, le mercredi ou jeudi matin. Un cours est réservé à neuf femmes illettrées, qui ne sont jamais allées à l'école. "On leur apprend à tenir un stylo", témoigne la professeure.

"On est physiquement là, mais moralement en Afghanistan"

Tableaux, crayons, cahiers… Tout le matériel est mis à disposition par la Maison des Habitants. "On est fier de pouvoir les aider", se réjouit Brahim Diguer, directeur du centre social et culturel. "Cela leur permet aussi de sortir de l'hôtel, de pouvoir participer à la vie des Arnageois". Un bol d'air d'autant plus nécessaire pour ces réfugiés, que garder le moral est parfois compliqué. 

"On est physiquement là, mais moralement en Afghanistan", souffle Mahnaz Saleem. "Notre seule préoccupation, c'est la menace pour notre famille restée en Afghanistan. On ne sait pas ce qu'il va lui arriver. A chaque fois que j'appelle ma famille, la situation empire". La professeure, comme les autres réfugiés, espère maintenant que ses proches pourront être eux aussi évacués par la France.

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