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Aéroport de Nantes : "On va garder un aéroport de seconde zone"

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L'annonce du coup d'arrêt au projet de réaménagement de l'aéroport de Nantes provoque de vives réactions dans les sphères politique, économique et associative. Le ministre des Transports, Clément Beaune, est attendu à Nantes ce lundi.

Un avion de ligne Boeing sur le tarmac de l'aéroport Nantes Atlantique (photo d'illustration) Un avion de ligne Boeing sur le tarmac de l'aéroport Nantes Atlantique (photo d'illustration)
Un avion de ligne Boeing sur le tarmac de l'aéroport Nantes Atlantique (photo d'illustration) © Maxppp - Franck Dubray

Le projet au réaménagement de l'aéroport de Nantes prend un sérieux coup dans l'aile. Ce jeudi, on a appris la décision de l'État d'annuler l'appel d'offre lancé en 2019 pour désigner le concessionnaire chargé des travaux. L'allongement de la piste serait, lui aussi, abandonné. Dans tous les cas, les travaux annoncés après l'abandon du projet de transfert à Notre-Dame des Landes prennent encore un gros retard. Une réunion se tiendra lundi matin à la préfecture de Loire-Atlantique, en présence du ministre des Transports, Clément Beaune.

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"Un immense gâchis"

Dans un communiqué publié vendredi soir, la présidente de la Région Pays de la Loire prévient que ce nouveau délai dans l'attribution d'un concessionnaire pour l'aéroport Nantes Atlantique "ne saurait en aucune manière être un nouveau prétexte pour ne rien faire!". Et d'ajouter que dans ce dossier, "l'État a décidément manqué à toutes ses paroles!" "Face au temps perdu, le sentiment qui domine est celui d'un immense gâchis!", s'exclame Christelle Morançais.

"Déçus mais pas surpris"

"Nous sommes déçus, mais pas surpris, déclare ce vendredi le porte-parole de l'association des Ailes pour l'Ouest, Mathias Crouzet. On va garder un aéroport de seconde zone dans une ville et dans une région qui se veulent attractives. On retourne au statu quo." L'association demande de la "transparence" et "un calendrier ferme" sur la question du réaménagement de Nantes Atlantique. "Mais malheureusement, je dirais qu'on a été mené en bateau depuis plusieurs années sur ce dossier. Donc est-ce qu'on peut encore attendre quelque chose de ce gouvernement ou est-ce qu'il faudra attendre une prochaine majorité pour retravailler sur le sujet ?", s'interroge Mathias Crouzet.

"C'est une catastrophe !"

"C'est une catastrophe pour le territoire de la métropole et de la région !, réagit pour sa part la maire de Bouguenais, commune où se situe l'aéroport Nantes Atlantique. C'est encore au moins deux ans d'attente, avec un échec total sur la négociation, des réunions qui n'en finissent plus, pour aboutir à rien du tout !" Sandra Impériale insiste sur la "dangerosité" de l'aéroport et les fortes nuisances pour les riverains. "Ce sont eux qui trinquent, et on dirait que tout le monde s'en fiche", lâche-t-elle.

Une colère partagée par la CPME des Pays de la Loire qui s'interroge : "Y a-t-il un pilote dans l'avion ?" Dans un communiqué publié ce vendredi, la Confédération des petites et moyennes entreprises pointe un "aéroport déclassé", une "région délaissée" et des "citoyens bafoués" par l'État. "C'est tout un territoire qui est impacté, à court, moyen et long terme. Alors qu'avec un "tout petit" kilomètre de piste, on se connecte au monde !"

De son côté, la Chambre de commerce et d'industrie Nantes Saint-Nazaire, déplore "une vitrine [qui] n'est plus à la hauteur de notre territoire". "Il y a urgence à rénover Nantes Atlantique, faute de quoi nous risquons un déclassement", met en garde le président de la CCI Yann Trichard.

Soulagement à Saint-Aignan-de-Grandlieu

À Saint-Aignan-de-Grandlieu, commune voisine de l'aéroport, l'abandon du projet d'allongement de la piste d'atterrissage de 400 mètres constitue "une forme de soulagement". En effet, seuls 800 mètres auraient ainsi séparé le bout de piste du centre-bourg. Ce coup d'arrêt est donc "une bonne chose au regard de l'intégrité de la commune", souligne le maire Jean-Claude Lemasson. "Ça va nous permettre, collectivement, de peser sur la rédaction du futur cahier des charges, ajoute-t-il, espérant avoir cette fois "voix au chapitre".

À Rezé aussi, la nouvelle est accueillie avec "soulagement", dans la mesure où "cet abandon signe le renoncement à un réaménagement qui visait à accroître le trafic aéroportuaire", explique la maire dans un communiqué ce vendredi. Mais **ce n'est "pas une garantie pour l’avenir", prévient Agnès Bourgeais, rappelant qu'en dix ans le trafic a "plus que doublé".

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