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Nous sommes presque un million de Charentais

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L'Insee vient de rendre publiques ses dernières statistiques sur la population française. Au 1er janvier 2017, la Charente comptait 352 335 habitants, contre 644 303 en Charente-Maritime. Les communes rurales tirent leur épingle du jeu.

Entre 2012 et 2017, la Charente a perdu 1 322 habitants. La Charente-Maritime en a gagné 15 570 sur la même période.
Entre 2012 et 2017, la Charente a perdu 1 322 habitants. La Charente-Maritime en a gagné 15 570 sur la même période. © Maxppp - Sébastien Jarry

Nous sommes pratiquement 1 million de Charentais ! L'Insee a rendu publics lundi midi les derniers chiffres du recensement, les populations légales qui s'appliqueront pour l'année 2020.  Il s'agit en réalité des populations estimées au 1er janvier 2017.  En Charente-Maritime, nous étions 644 303, et 352 335 en Charente.

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Les deux départements connaissent des trajectoires opposées. Hausse du nombre d'habitants en Charente-Maritime, baisse en Charente. Sur un an, la Charente a selon l'Insee perdu 953 habitants (entre le 1er janvier 2016 et le 1er janvier 2017). Sur les cinq dernières années, la Charente a perdu 1.322 habitants.

Des décès supérieurs aux naissances

En Charente-Maritime, c'est l'inverse. Chaque année, le département littoral séduit de nouveaux habitants (+2 112 un an, +15 570 sur cinq ans). Ce qui rapproche Charente et Charente-Maritime, c'est le vieillissement de la population. De moins en moins de femmes en âge de procréer, et donc moins de naissances. A l'inverse les décès ne cessent d'augmenter. Résultat, un solde naturel (la différence entre les naissances et les décès) désormais négatif : -0,3% par an en Charente-Maritime, -0,2% par an en Charente, sur les cinq dernières années.

Heureusement qu'il y a le solde migratoire : la différence entre les arrivées de nouveaux habitants et les départs. Positif dans les deux départements, mais insuffisant en Charente pour maintenir la population. Quand en Charente-Maritime le littoral continue d'attirer fortement, notamment chez les jeunes retraités venus de toute la France.

Les grandes villes se dépeuplent au profit des villages

Ces habitants supplémentaires ne profitent pas aux grandes villes. La Rochelle, Angoulême, Saintes, Rochefort, Cognac, Royan... les principales villes perdent des habitants. Mais c'est au profit de leur grande couronne, des communes rurales situées à moins d'une demi-heure des centres urbains, qui ont vu pour certaines exploser leur population. En général des jeunes couples qui accomplissent leur rêve de propriétaire, en profitant de terrains à bon marché. Quitte à devenir esclave de la voiture.

C'est le fameux phénomène de l'étalement urbain : les jeunes couples souhaitant devenir propriétaires sont poussés loin des villes. Exemple à Saint-Adjutory, près de La Rochefoucauld en Charente. 481 habitants, 50% de plus qu'en 2004. "Sur Saint-Adjutory, pour un terrain viabilisé vous êtes entre 20 et 25 euros du mètre carré, décrit le maire Patrice Boutenègre. Si vous vous rapprochez d'Angoulême, sur Brie par exemple, on est pratiquement au double. Et plus près encore à Ruelle, c'est 100 euros du mètre carré. Et chez nous on a une tranquillité."

La voiture, indispensable pour tous les déplacements

La contrepartie, c'est donc la voiture, indispensable pour tous les déplacements. Mais pas plus qu'à proximité d'Angoulême, corrige Patrice Boutenègre : "je connais des personnes qui habitent sur Magnac ou Ruelle, et qui sont obligés de prendre leur voiture parce que le premier arrêt de bus est à 1,5km."

Même constat chez Jean-Claude Drahonnet, maire depuis bientôt 30 ans de Juicq en Charente-Maritime, commune en plein boom de la grande couronne saintaise (294 habitants au 1er janvier 2017, contre 165 vingt ans plus tôt) : "ceux qui travaillent sur Saintes préfèrent venir habituer à Juicq, plutôt que dans la banlieue de Saintes, comme à Fontcouverte, où aujourd'hui ils se sentent en ville. Alors que lorsqu'ils arrivent à Juicq, ils respirent l'air de la campagne" dans cette commune très boisée à l'eau pure.

De quoi sauver les commerces, mais pas les écoles

Plus près de la mer, Nancras entre Saintes et Marennes attire aussi les jeunes retraités. 786 habitants au dernier recensement, contre à peine 260 au début des années 1960. Ce qui recrée de la vie, se félicite le maire David Raffé : "à Nancras, on a plusieurs commerçants encore actifs, notamment une boucherie, une boulangerie, une épicerie, un coiffeur, un bureau de tabac. On est satisfait que ça puisse perdurer."

Pas de miracle non plus : à Nancras comme à Saint-Adjutory, les écoles fermées à l'époque de l'exode rural n'ont pas rouvert depuis. Et puis certains élus, comme le maire de Nancras David Raffé, sont inquiets pour l'avenir. Cette commune a triplé sa population depuis les années 60 mais stagne désormais, faute de foncier disponible pour de nouveaux logements. Pour ces petites communes, les belles années sont peut-être passées.

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