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La maternité de Ganges en sursis : "Si l'État ne fait rien, il va y avoir des morts"

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Face à une menace de fermeture imminente, le collectif pour le maintien de la maternité de Ganges (Hérault) en appelle à l'État afin que la maternité privée devienne publique. Si rien n'est fait, l'éloignement avec les grandes villes pourrait mettre de nombreuses vies en danger, selon le collectif.

Le collectif pour le maintien de la maternité de Ganges s'est rassemblé dans la salle municipale de Brissac en début de semaine, avant la manifestation prévue à Ganges ce jeudi 10 novembre. Le collectif pour le maintien de la maternité de Ganges s'est rassemblé dans la salle municipale de Brissac en début de semaine, avant la manifestation prévue à Ganges ce jeudi 10 novembre.
Le collectif pour le maintien de la maternité de Ganges s'est rassemblé dans la salle municipale de Brissac en début de semaine, avant la manifestation prévue à Ganges ce jeudi 10 novembre. © Radio France - Arthur Fradin

"Il ne peut pas ne pas y avoir de maternité à Ganges !" Le combat continue, dans le nord de l'Hérault, pour sauver la maternité. Si rien n'est fait, elle pourrait fermer dès le 19 décembre prochain. Le problème reste le même : Cap Santé, le groupe privé qui gère la clinique, ne trouve pas de remplaçant aux gynécologues qui y travaillent... Sur quatre, à la fin de l'année, il n'en restera plus qu'un. Le groupe envisage donc une fermeture. 

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Mais ça, il n'en est pas question, pour les membres du collectif pour le maintien de la maternité de Ganges. Ils n'attendent aujourd'hui plus rien de Cap Santé, accusé de ne pas tout mettre en œuvre pour sauver la maternité. Par conséquent, ils demandent à l'État de prendre en charge la maternité. Bruno Canard est l'un des membres du collectif. Pour lui, "si l'État ne fait rien pour sauver la maternité de Ganges, il va y avoir des morts ! Il n'y a pas de faux-fuyants possibles ! L'État doit absolument prendre ses responsabilités, et s'engager dans la santé !

Une à deux heures de route pour aller accoucher ailleurs en cas de fermeture

La très grande inquiétude, en cas de fermeture, ce sont en effet des femmes obligées de faire une voire deux heures de route pour aller accoucher à Montpellier, Nîmes, ou Alès, où les maternités sont déjà saturées. Certaines femmes viennent déjà du Gard, voire de la Lozère pour accoucher (40.000 personnes vivent sur le territoire couvert par la maternité). La supprimer, c'est donc imposer aux femmes en passe d'accoucher un temps de trajet absolument "impensable", pour le collectif. 

Ce passage d'un statut privé à public, Gersende Marceau, sage-femme et membre du planning familial 34, le défend elle aussi : "Dans de nombreuses maternités, on nous parle de rentabilité. Il faudrait environ 360 naissances par an pour qu'une maternité soit rentable (à Ganges, on tourne autour des 250-300). Or, une maternité, c'est un service d'urgence, qui ne doit pas être rentable, mais accessible à tout le monde, à 30 ou 40 minutes de chez soi !", s'indigne-t-elle.

Une maternité publique pourrait résoudre certains problèmes de recrutement 

La reprise de la maternité par l'État pourrait par ailleurs résoudre un gros problème, celui du recrutement des gynécologues. Emmanuel Grieu, maire de Mandagout (Gard), et vice-président de la communauté de communes du pays viganais, connaît bien le sujet. Sa commune est située à vingt kilomètres de Ganges, ses administrées viennent y accoucher : "Il faut des mesures d'urgence, et ces mesures d'urgence, c'est aussi chercher des médecins hors-Union Européenne. Si on peut les chercher, ce n'est que dans le secteur public. Pourquoi ce n'est pas possible dans le secteur privé ? Ne me demandez pas, ça aussi, c'est une considération qui me dépasse. Mais oui, dans cette situation d'urgence, il faut le faire !"

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En attendant, Emmanuel Grieu et les membres du collectif se disent prêts à tout pour sauver leur maternité, en excluant l'idée de centre périnatal évoqué par l'ARS. "C'est aussi une question de dynamique du territoire", rappelle d'ailleurs Jean-Claude Rodriguez, maire de Brissac, dans l'Hérault, à sept kilomètres de Ganges. "Les jeunes, pour qu'ils viennent s'installer dans notre coin, il faut une maternité ! Qu'est-ce qu'on veut demain ? Que tout le monde aille accoucher dans les villes ? Y faire des usines à bébé ? Non, moi, je suis pour défendre notre qualité de vie, et conserver notre maternité". 

Un partenariat avec le CHU de Montpellier ?

Une manifestation est prévue à 18h ce jeudi 10 novembre, devant la clinique Saint-Louis de Ganges. La solution proposée par le collectif, pour les temps à venir, puisque la fermeture est imminente, c'est un partenariat passé avec le CHU de Montpellier, avant d'entériner sous quelques mois le passage sous statut de service public de la maternité.

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