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Mobilisation du personnel hospitalier : à Doullens, le chef des urgences veut plus de moyens humains

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Chef des urgences du centre hospitalier de Doullens, Bertrand Delorme veut surtout que la mobilisation nationale du personnel soignant de ce mardi insiste sur le manque des effectifs et le manque de formation.

Chef des urgences de l’hôpital de Doullens, Bertrand Delorme était l'invité de la matinale France Bleu Picardie ce mardi 16 juin Chef des urgences de l’hôpital de Doullens, Bertrand Delorme était l'invité de la matinale France Bleu Picardie ce mardi 16 juin
Chef des urgences de l’hôpital de Doullens, Bertrand Delorme était l'invité de la matinale France Bleu Picardie ce mardi 16 juin © Radio France - Alexandre Lepère

Un peu plus d'un mois après le déconfinement et alors que la vague épidémique du coronavirus continue de baisser, ce mardi 16 juin est une journée nationale de manifestation du personnel hospitalier.  

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Parmi les demandes, une augmentation des salaires, un recrutement conséquent pour un nouveau personnel ou encore l'accélération de la formation.

Des demandes partagées par le docteur Bertrand Delorme. Le chef des urgences du centre hospitalier de Doullens était l'invité de France Bleu Picardie ce mardi 16 juin.

Le personnel hospitalier se mobilise aujourd'hui en France. Mais les soins sont-ils toujours en flux tendus à l’hôpital de Doullens ?

« La crise du coronavirus n'est toujours pas terminée.  Nous n'avons actuellement pas de patients hospitalisés pour le Covid à l’hôpital de Doullens. Mais quelques chambres sont encore réservées, dans l'hypothèse d'une nouvelle crise épidémique, à l'hôpital de Doullens comme dans tous les hôpitaux de France ! »

Quelle est concrètement la revendication la plus urgente ?

« La crise du coronavirus a été un révélateur de la crise hospitalière. Nous avons commencé la crise exsangue, avec des revendications marquées, et des revendications salariales indéniables. »

Est-ce que la prime exceptionnelle accordée au personnel hospitalier (entrée au vigueur dimanche) est justement un premier geste suffisant ?

« Cette prime va permettre au personnel de se payer des vacances mais le personnel est épuisé. On manque de personnel, de tout ce qui faisait le lien de l'hôpital, les secrétaires, les brancardiers, le personnel pour le ménage. »

« Tout ça a été supprimé parce qu'il y a eu une seule logique depuis 15 ou 20 ans : la logique comptable. La seule valeur dans l’hôpital public c'est l'argent. C'est un vrai problème et il va falloir qu'on réfléchisse autrement dans le service public, et remettre le soin des patients au cœur des priorités. »

Avez-vous confiance dans les négociations en cours pour le Ségur de la santé, lancé le 25 mai dernier ?

« Je pense que la démarche est intéressante : demander l'avis du personnel hospitalier est une bonne idée. Mais je n'ai pas confiance sur l'issue de ça (ndlr : le Ségur), sur quoi ça va déboucher : la réforme du service public va demander beaucoup d'argent. L'argent, vu la crise économique que nous avons subi est très difficile à trouver. »

Les négociations du Ségur devraient aboutir cet été, mais d'ici là, est-ce que l’hôpital de Doullens pourra accueillir tout le monde dans ses urgences ?

« Il ne faut pas mentir : cet été, il va y avoir un vrai problème de démographie médicale : pour les urgences, il n'y a plus de médecins urgentistes formés actuellement ! On a un véritable creux au niveau du territoire : Amiens, Abbeville, Montdidier, jusqu'aux CHAM, il manque 50 médecins urgentistes. »

« Il y a 2 voies : soit on augmente le nombre de spécialistes en formation, soit on accepte de faire une capacité de médecine d'urgence. De façon à ce que certains médecins généralistes déjà en exercice puissent se former sur 2 ans pour reprendre le travail d'un médecin urgentiste. Je pense que c'est indispensable de le faire ! »

Etes-vous inquiet si une potentielle deuxième vague épidémique de coronavirus arrive cet automne ?

« Je ne suis pas épidémiologiste mais en tant que médecin de terrain, je ne vois pas comment le coronavirus va disparaître. C'est à dire que je ne pense pas à une crise majeure mais à quelque chose de larvé. »

« Nous aurons probablement des cas de coronavirus au fil de l'eau. Il faudra garder toutes les mesures de protection avec des chambres adaptées, et des chambres d'hospitalisation prévues. On va devoir continuer à s'attendre à voir d'autres cas ! »

L'interview complète de Bertrand Delorme est à retrouver, ici.

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