Chèque psy pour les étudiants : bilan huit mois après sa mise en place
Depuis février dernier, un "chèque psy" permet aux étudiants de consulter gratuitement un psychologue, un psychothérapeute ou un psychiatre. Cette mesure a pour but d'aider les étudiants, très affectés par la crise sanitaire, mais son obtention n'est pas sans conditions.
Entre la fermeture des universités, les cours en visioconférence pendant de longs mois, sans oublier une vie sociale impossible : on le sait, les étudiants ont beaucoup souffert de la crise sanitaire. Pour répondre à cette détresse, le gouvernement a mis en place un "chèque psy". Pour en bénéficier il faut d'abord prendre rendez-vous chez un médecin généraliste, puis avec un psychologue partenaire. Le chèque permet de bénéficier de trois séances de 45 minutes. Il est possible de prendre trois séances supplémentaires, en repassant par la case médecin généraliste.
Pour la présidente de l'Unef Grenoble, Emma, cette réponse à la crise n'est pas adaptée. "Parmi les étudiants qui s'en sont saisis, beaucoup ont été insatisfaits, dit-elle. En trois ou six séances, on ne règle pas des problèmes de traumatismes ou de dépressions. Cette mesure n'est pas à la hauteur. Nous, ce que l'on demande c'est le renforcement du personnel de santé à l'université. Il faut qu'il y ait plus de moyens, pour pouvoir avoir un suivi sur le long terme, un vrai travail avec les étudiants qui en font la demande. Ce chèque c'est un espèce de numéro vert en physique, c'est comme mettre un pansement sur une plaie béante."
52 psychologues conventionnés par l'UGA
Les psychologues partenaires doivent accepter d'être rémunérés 30 euros par séance, par le ministère, contre 50 ou 60 euros habituellement. Laura, est étudiante à Sciences po, elle a tenté d'utiliser ce chèque : "J'avais trouvé une psy qui me correspondait bien, mais elle était contre, elle le boycottait. Elle considérait que c'était mauvais pour les étudiants d'avoir seulement trois séances. Je l'ai consultée moins longtemps que ce que j'aurais voulu, en payant de ma poche."
Le directeur du centre de santé universitaire, le docteur Nicolas Manzini insiste sur l'importance de la prise en charge des étudiants, pourtant déficitaire. "La problématique de la santé mentale des étudiants date de plusieurs années, l'offre n'est jamais suffisante par rapport à la demande." D'après lui, 52 psychologues libéraux sont conventionnés par l'Université Grenoble Alpes. Ce qui représente 1 380 consultations prises en charge par le chèque psy, depuis mars dernier.
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