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En 2022, Grenoble surveillera l’état de la planète depuis l’espace

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Alors que la mise en orbite du tout premier satellite grenoblois a été repoussée en raison du confinement, les projets se bousculent au CSUG, le Centre spatial universitaire de Grenoble. Dernier en date : le nanosatellite « QlevEr-Sat ». Un objet intelligent... et sobre.

Image prise de l'ISS en 2014 Image prise de l'ISS en 2014
Image prise de l'ISS en 2014 - ZUMA PRESS/MAXPPP

Le 24 mars dernier, un groupe de chercheurs et d’étudiants avaient prévu de mettre Grenoble sur orbite. Plus exactement, il était question de lancer depuis Kourou Amical Sat, un « nanosatellite » pas plus gros qu’une brique de lait. Amical Sat a été conçu par le CSUG, le jeune Centre spatial universitaire de Grenoble, créé en 2015 sur le campus de Saint-Martin-d’Hères. Il rassemble des enseignants et environ 120 étudiants venus de différentes disciplines : de l’électronique à la mécanique en passant par le droit et les relations internationales. 

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"Amical Sat", premier satellite grenoblois, doit être lancé très prochainement (ici une maquette taille réelle)
"Amical Sat", premier satellite grenoblois, doit être lancé très prochainement (ici une maquette taille réelle) © Radio France - Lionel Cariou

AmicalSat a été conçu pour étudier les aurores boréales. Las ! Le confinement lui a coupé les ailes au dernier moment… Le satellite de poche attendra des cieux plus favorables pour prendre son envol, sans doute cet été. En attendant, les équipes du CSUG ont de quoi s’occuper grâce au télétravail : 5 autres projets sont dans les cartons couvrant des champs aussi variés que l’étude des gaz à effet de serre ou la communication quantique. 

Observer la déforestation au Brésil

Le dernier projet en date ne manque ni d’ambition - environ 2 millions d’euros - ni d’intérêt : il s’agit d’envoyer là-haut un petit satellite (pas plus grand qu’une feuille A4, sur 10 cm d’épaisseur) chargée d’observer la Terre en général, les océans, les cours d’eau, les forêts, les zones polaires, etc… pour mieux analyser et répondre aux enjeux sociétaux de notre époque. Ainsi QlevEr-Sat (pour « clever » sat, autrement dit satellite intelligent) pourra, en 2022, documenter par exemple la déforestation au Brésil, la croissance des zones urbaines, ou encore évaluer les conséquences des catastrophes naturelles. En gros, depuis son "orbite basse" (500 km de la Terre), il aura un œil sur tout. 

Saturation des transmissions radio

Les autres satellites le font déjà ! me direz vous. Et vous aurez raison mais… « Ce qui est vraiment nouveau, réplique Mathieu Barthélémy, directeur du CSUG_, c’est qu’il y aura un processeur à l’intérieur du satellite capable de sélectionner l’information utile. Si on devait prendre une image de la Terre par seconde, on génèrerait entre 10 et 20 téraoctets de données par jour, soit l’équivalent de 10 à 20 disques durs d’ordinateur! »

Mathieu Barthélémy, directeur du Centre spatial universitaire de Grenoble
Mathieu Barthélémy, directeur du Centre spatial universitaire de Grenoble © Radio France - Lionel Cariou

Et toute cette information devrait être acheminée vers la Terre via des ondes radios. Or les bandes passantes sont saturées (téléphones portables, satellites, etc.). Et ça ne va pas s’arranger ! Alors ce QlevEr-Sat se propose de sélectionner lui-même les données qu’il va transmettre. 

Un satellite doué d'intelligence artificielle...

« On résout un double problème, se réjouit Mathieu Barthélémy : la saturation des bandes radio et la consommation d’énergie du satellite." Car moins d’infos = moins de conso. Mais comment fait-on ? Hé bien en ayant recours à l’intelligence artificielle : autrement dit le satellite devra apprendre ce qu’il doit détecter pour rester sobre en matière de transmission des informations comme en matière énergétique.

... capable de repérer des dangers et de donner l'alerte

« Si par exemple le but c’est d’envoyer une alerte quand une inondation est en train d’arriver, l’information importante, c’est juste de dire 'attention une inondation est sur le point de se produire'. C’est un message très court. Mais pour faire ça, il faut apprendre au satellite à détecter les inondations » explique Mathieu Barthélémy. Et pour cet apprentissage, le CSUG s’est associé au MIAI-UGA, l’Institut grenoblois interdisciplinaire en Intelligence Artificielle. L’entreprise Teledyne e2v a de son côté fournit des composants et une aide financière. Avec QlevEr-Sat, Grenoble se place clairement dans la course au « New Space » (le nouvel espace).

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