Covid, 4 ans après au CHRU de Nancy : l'équipe opérationnelle d'hygiène anticipe d'autres crises sanitaires

Son service se trouve à l'entresol du bâtiment principal de l'hôpital adultes du CHRU de Nancy, sur les hauteurs de Brabois. Un indice ? Sept flacons plus ou moins gros sur son bureau, remplis de savon ou de solution hydroalcoolique. "Chaque fournisseur vient nous déposer des échantillons et effectivement, je les conserve sur mon bureau !", sourit Julie Lizon, responsable de l'équipe opérationnelle d'hygiène. Une équipe composée de dix personnes.

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En 2020, lorsque la pandémie de covid se déclare, ses membres sont rapidement surnommés "les anges gardiens". En première ligne pour protéger les personnels et les patients de tout risque de contamination. Faire face aux pénuries de gel, de masques, de surblouses. Adapter les protocoles aux consignes des autorités sanitaires. "C'était une veille règlementaire très importante pour coller aux recommandations nationales", se souvient la praticienne hospitalière. "On a eu plusieurs moments où le matin, on venait dire quelque chose aux soignants et l'après-midi, on venait dire à peu près l'inverse. Ça a été une période un peu compliquée."

Quatre ans après, que reste-t-il ? Un pêle-mêle de photos au sein du service. "On a pris pas mal de photos pendant cette période. Il reste des bons moments - je ne dis pas que j'aimerais vivre une crise comme ça tous les ans, loin de là - mais avec le recul, ça nous a appris pas mal de choses et notamment la solidarité. On est content de se dire que dans les moments un peu durs, on est tous solidaires et on arrive à passer la crise. C'est ce qu'on a fait", note avec une certaine émotion dans la voix Julie Lizon.

Relâchement sur des bonnes pratiques

Certaines (bonnes) habitudes ont été renforcées par la crise covid et la pharmacienne-hygiéniste s'emploie avec l'équipe à les faire perdurer. Elle constate, à regret, un relâchement sur l'hygiène des mains : "On a vu une vraie augmentation de consommation de solution hydroalcoolique. Malheureusement, d'année en année après la covid, on se rend compte que cette consommation diminue pour revenir à un état avant covid, voire un peu moins donc il faut qu'on travaille là-dessus. C'est, au quotidien, un défi pour nous".

Aujourd'hui, pendant la "phase inter-crise" - "cette période d'inter-crise peut être longue", veut rassurer Julie Lizon - l'équipe opérationnelle d'hygiène "forme, sensibilise beaucoup pour une éventuelle autre crise". Comme le virus Ebola. "Il ne faut pas sous-estimer ce risque-là. Il existe toujours, notamment dans les pays d'Afrique et il peut arriver sur nos territoires", souligne-t-elle. "Il faut qu'on s'y prépare car ce n'est pas quelque chose du quotidien des soignants. Il faut leur apprendre à repérer les signes, repérer les patients suspects, les prendre en charge directement avec les bons éléments de protection individuelles pour éviter un départ d'épidémie et des transmissions."

France Bleu Sud Lorraine vous propose une série d'éclairages, 4 ans après le début de la crise Covid. Retrouvez au fur et à mesure de leur publication les articles de cette série.

• Episode 1 - Coronavirus, quatre ans après au CHRU de Nancy : le Covid long, toujours le quotidien des patients