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Coronavirus : presque un an après, l'EHPAD de la Rosemontoise de Valdoie revient de l'enfer

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C'est la maison de retraite qui a payé le plus lourd tribut à la crise du covid 19 en nord Franche-Comté. Trente résidents et une aide soignante sont morts au printemps dernier. L'établissement a depuis changé de gestionnaire pour redonner un nouveau souffle à un personnel encore affecté.

Le personnel de l'EHPAD de la Rosemontoise a vécu un cauchemar au printemps 2020 :  trente résidents et une aide soignante sont décédés du Covid     Le personnel de l'EHPAD de la Rosemontoise a vécu un cauchemar au printemps 2020 :  trente résidents et une aide soignante sont décédés du Covid
Le personnel de l'EHPAD de la Rosemontoise a vécu un cauchemar au printemps 2020 : trente résidents et une aide soignante sont décédés du Covid © Maxppp - Michaël Desprez

Printemps 2020, il y a presque un an. La première vague du covid fait 31 morts à l'EHPAD de la Rosemontoise à Valdoie dans le Territoire de Belfort. Trente résidents et une soignante perdent la vie. A l'époque, certaines personnes lancent des alertes. " Ce qu'on fait vivre au personnel et aux résidents est inhumain, insupportable, inacceptable. Je ne peux faire que le constat d'une casse humaine gravissime", constate alors Genevièvre Chovrelat, présidente à l'époque du Conseil de la Vie Sociale, l'instance qui représente les résidents et familles de résidents. Toutes ces victimes du coronavirus sont décédées en à peine deux mois.

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Exit Servir, un nouveau gestionnaire est arrivé en novembre

Depuis ces événements tragiques, l'association Servir qui gérait la maison de retraite s'est vue retirer la gestion des lieux. Le 7 novembre 2020, le pôle gérontologique Claude Pompidou reprend les rennes. L'un des premiers défis est alors de soutenir, d'accompagner un personnel très affecté psychologiquement parce qu'il a vécu. Beaucoup de salariés en ont encore besoin aujourd'hui. " Je pense qu'il y a encore des salariés qui sont sous antidépresseurs. Il y en a d'autres qui ont démissionné car ils n'ont pas pu revenir après un long arrêt maladie. Certains ont du mal à faire confiance à la nouvelle direction. Pour d'autres, il faudra encore plus de temps", explique Vanessa Villani, la gouvernante de l'EHPAD en charge de l'hébergement qui a vécu toute la crise de l'intérieur. Depuis, précise-t-elle, un seul résident a été déclaré positif au covid. Il a été très vite pris en charge et isolé pour éviter toute propagation.

Des plannings incohérents et inadaptés

Concernant l'organisation, la nouvelle direction a mis le nez dans les plannings. Il y avait des choses qui n'allaient pas. De nouveaux horaires de travail viennent d'être mis en place. " Les salariés ne savaient pas du jour au lendemain dans quel service ils travaillaient. Il y avait des plannings qui commençaient à 5h45 le matin, c'est beaucoup trop tôt. Il faut respecter le sommeil des résidents. Il a fallu harmoniser pour mettre les bonnes personnes aux bons endroits", explique Robert Creel, directeur général du pôle gérontologique Claude Pompidou, nouveau gestionnaire de la maison de retraite.

Il y a beaucoup de travaux et les repas sont mieux élaborés - Janine Clerc, résidente et présidente du Conseil de la Vie Sociale

La nouvelle direction a également engagé des travaux intérieurs de réhabilitation pour les salariés et les résidents. Hébergée depuis l'été 2019 à l'EHPAD de Valdoie, Janine Clerc apprécie les changements. " C'est pris en main et d'une main ferme. Il y a beaucoup de travaux dans les chambres, pour l'eau notamment. Les repas sont mieux élaborés. On a toujours le même personnel soignant, le même docteur. Ils sont formidables", indique Janine Clerc qui préside aussi le Conseil de la Vie Sociale, l'instance représentative des résidents et familles de résidents au sein de l'EHPAD. Elle avait succédé à Geneviève Chovrelat.

Reprise des admissions

L'un des effets de ces changements, c'est que les admissions ont repris à la Rosemontoise. Mais il faudra encore beaucoup de temps pour effacer les traces de ce passé douloureux. " C'est impossible de passer autre chose quand on s'est occupé aussi lourdement de résidents qu'on voyait partir. Et une collègue qui disparaît, c'est terrible ! On mettra des mois et peut-être des années. Il y a eu des journées ou il y a eu plusieurs décès", rappelle Robert Creel. La justice elle continue d'enquêter. Plusieurs plaintes ont été déposées notamment de la part de proches de résidents décédés. C'est aussi à la Rosemontoise qu'une première information judiciaire a été ouverte dans un EHPAD en France à cause de la gestion du covid.

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