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Comment le coronavirus bouleverse le quotidien des résidents et personnels des Ehpad dans l'Yonne

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Alors que l'épidémie de coronavirus continue de sévir en France, les ehpad sont également touchés. Le virus bouleverse le quotidien du personnel et des résidents comme à Courson-les-Carrières et Coulanges-sur-Yonne où le Docteur Breuillé est médecin-coordonnateur.

Dans les ehpad l'épidémie de coronavirus bouleverse le quotidien des résidents et du personnel. (Photo d'illustration) Dans les ehpad l'épidémie de coronavirus bouleverse le quotidien des résidents et du personnel. (Photo d'illustration)
Dans les ehpad l'épidémie de coronavirus bouleverse le quotidien des résidents et du personnel. (Photo d'illustration) © Maxppp - Jean-François Frey

Alors que l'on comptabilise plus de 17 000 décès liés au coronavirus en France, les Ehapd et maisons de retraites ne sont pas épargnés. En effet, plus de 6500 de ces décès concernent des Ehpad et des centres médicaux-sociaux. A l'intérieur de ces établissements l'épidémie bouleverse le quotidien, les habitudes tant du côté du personnel que du côté des résidents. C'est ce que constate Dominique Breuillé, médecin coordonnateur dans les Ehpad à Coulanges-sur-Yonne et Courson-Les-Carrières. 

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Une prise en compte tardive

"Tout le travail dans des conditions normales a disparu"

C'est bien simple, " tout le travail dans des conditions normales a disparu" explique le médecin, pour qui, l'épidémie dans le milieu des ehpad et des maisons de retraite a été sous-estimée. Il y a eu un retard de prise en compte selon lui " La priorité a été donnée massivement aux établissements hospitaliers et aux services de réanimation, c'était un besoin réel" selon lui mais il "aurait été utile de pouvoir organiser la même prise en charge urgente vis à vis des Ehpad puisque nous abritons la population la plus à risque"

Des symptômes passés inaperçus

La sous estimation du coronavirus dans les Ehpad et maisons de retraite est aussi due à un autre facteur : les symptômes sur un public plus âgé ne sont pas les mêmes. Ainsi, selon le docteur Breuillé, plusieurs cas n'ont pas été détectés dans les premiers temps. " Par exemple, il y a un certains nombre de cas qui se traduisent par une gastro-entérite apparente et ont été traités comme tel !  Il en est de même pour d'autres types de symptômes comme les chutes, les troubles du comportement" explique-t-il. 

Il n'est pas toujours simple de protéger les patients 

L'arrivée de l'épidémie dans les établissement a bouleversé le quotidien du personnel. Il y a d'abord eu une pénurie de matériel mais il a également fallu organiser le confinement des résidents, changer leur lieu de vie, leur chambre. Cette modification des habitudes provoque du stress mais demande aussi de l'organisation. D'autant plus que les résidents n'ont pas tous conscience de ce qui se passe autour d'eux. Ceux qui ont conscience de l'épidémie sont très angoissés confie le médecin, d'autant plus que le confinement renforce l'isolement que provoquent l'âge et la vieillesse.

"Si une personne contaminée déambule, elle risque de contaminer d'autres personnes !"

Il y a également toute une partie des résidents qui souffre de maladies comme Alzeihmer. Ces derniers ont perdu toute notion du temps, de l'espace. Problème, leur absence de mémoire immédiate ne permet pas aux équipes de leur expliquer les changements et l'importance des nouvelles règles de sécurité. De plus, la maladie provoque des troubles du comportement comme la divagation. Or " si une personne contaminée déambule, elle risque de contaminer d'autres personnes !" alerte Dominique Breuillé.

Des deuils multiples à gérer simultanément

Mais les personnels sont aussi mis à rude épreuve psychologiquement parlant. Même si la mort fait partie de leur travail, elle n'a ici rien à voir avec leur quotidien. "Le jour où un résident nous quitte il faut en faire le deuil" confie Dominique Breuillé qui explique que les liens sont très forts entre personnels et résidents." Là on voit des patients qui en l'espace de 24 heures peuvent être balayés. C'est parfois très rapide et brutal. Quand vous avez dans un Ehpad une épidémie qui démarre le personnel assiste à des décès les uns après les autres". Ces deuils multiples et simultanés sont extrêmement durs à vivre et gérer pour les équipes confie le docteur. 

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