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Le député isérois Jean-Charles Colas-Roy va voter contre les néonicotinoïdes et contre son groupe LREM

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Le député de la deuxième circonscription de l'Isère Jean-Charles Colas-Roy va voter, ce lundi à l'Assemblée, contre le texte qui permettra le retour des néonicotinoïdes, ce pesticide que la filière de culture de la betterave juge indispensable. Une position opposée à son groupe LREM.

Jean-Charles Colas-Roy n'accepte pas le texte qui va permettre le retour des néonicotinoïdes dans les champs de betterave. Le député LREM de la deuxième circonscription de l'Isère a annoncé qu'il votera contre le texte ce lundi à l'Assemblée. Il est l'invité de France Bleu Isère et répond aux questions de Nicolas Crozel.

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Jean-Charles Colas-Roy, vous allez débattre tout à l'heure à l'Assemblée nationale de ce projet de loi qui va autoriser dès l'an prochain les agriculteurs à utiliser de nouveau les néonicotinoïdes, ces pesticides mortels pour les abeilles. Un projet de loi contre lequel vous êtes vent-debout , alors que vous êtes, vous-même, membre de la majorité présidentielle LREM ? 

Effectivement, je pense qu'il faut aider la filière de la betterave et aider ces agriculteurs qui sont victimes du virus de la jaunisse de la betterave qui est propagé par un puceron. Mais je pense que la ré-autorisation de ces néonicotinoïdes qui avaient été interdits par la loi de 2016, dite loi de la biodiversité, n'est pas la bonne solution. Cette loi de 2016 était une avancée majeure en matière de protection de la biodiversité.  Et il nous faut trouver aujourd'hui d'autres solutions pour aider les agriculteurs. 

Est-ce qu'elles existent ces autres solutions ? Car ces agriculteurs disent que c'est leur survie qui est en jeu. Et c'est aussi ce que dit le gouvernement. 

Moi je salue la volonté de la majorité et du gouvernement d'aider les agriculteurs. Mais mais je pense qu'il y avait d'autres solutions. Déjà des indemnisations. Parce que, s'il y a ce virus cette année, c'est qu'il y a eu des conditions climatiques particulières l'année dernière, un hiver doux et un printemps doux, ça ne se reproduit pas toutes les années. Et donc il faut des indemnisations ciblées. Et un accompagnement, par exemple un système assurantiel, par exemple, où les pouvoirs publics, les industriels, la filière sont capables de mettre de côté les bonnes années, et il y en a, pour pouvoir compenser les mauvaises années. Et d'autre part, chercher plus activement des alternatives à ces produits. 

Mais la science n'a pas trouvé de produits alternatifs pour l'instant ?

Mais peut-être que la filière n'a pas fait assez d'efforts pendant ces quatre années. La loi était bien faite en 2016. Elle s'appliquait à partir de 2018 et laissait jusqu'en 2020 pour s'adapter. Donc, aujourd'hui il faut retravailler avec les acteurs, indemniser les agriculteurs. Il faut les aider, mais ré-autoriser ces produits extrêmement nocifs, c'est un symbole délétère au moment où il faut au contraire gagner en crédibilité et rehausser nos ambitions. 

Pourquoi n'êtes-vous pas entendu par Barbara Pompili, la ministre de la transition écologique qui vient d'Europe Ecologie les Verts, elle mange son chapeau, là ?

Elle indique, et elle a raison, que cette loi de 2016 a permis d'éliminer les pesticides, c'était une avancée et elle était à l'initiative de cette avancée majeure et il faut saluer ça. Elle parle de la "dernière marche à franchir". Moi je pense qu'il y avait d'autres solutions. Mais être ministre de l'environnement, c'est compliqué, c'est difficile. Il y a une solidarité gouvernementale à avoir. Moi, je ne lui jette pas la pierre. mais à l'Assemblée, puisque c'est mon rôle de législateur, je ne voterai pas pour ce texte.

Est-ce que ce recul sur les néonicotinoïdes n'en annonce pas d'autres à venir ? On parle beaucoup de la convention citoyenne, des 149 propositions qui ont émergé. Le Chef de l'Etat avait dit, j'en rejette 3 et je garde toutes les autres. Maintenant, 8 seraient écartées. On voit quand même que ce n'est pas facile de tenir des engagements ? 

Au contraire, cela ne doit pas cacher les très belles et très grandes avancées que nous sommes en train de faire sur la transition écologique. Dans le plan de relance, 30 milliards d'euros sont consacrés au "verdissement" de l'économie. On a mis des moyens, comme jamais, sur la rénovation des bâtiments publics. On va rénover des écoles, des universités, des hôpitaux. On met énormément de moyens sur les transports, sur les petites lignes de train. On a un plan hydrogène comme jamais on ne l'avait annoncé : on avait 100 millions jusque-là, on met sept milliards en quelques années dont deux milliards en deux ans. Des avancées majeures, il y en a. Et c'est justement parce que je ne veux pas qu'on vienne gâcher, masquer ces annonces avec un texte hautement symbolique que je vais voter contre. Sur la convention citoyenne pour le climat, moi, ma feuille de route, c'est le discours du Président de la République le 29 juin, au lendemain des municipales, il a reçu les 150 citoyens à l'Élysée. J'y étais, il a été très clair. Et moi au Parlement,  je vais me battre pour qu'on applique cette feuille de route très ambitieuse avec un texte qui arrivera au printemps 2021 à l'Assemblée. 

Une dernière question sur la situation sanitaire. On pourrait basculer très rapidement en d'alerte maximale dans l'agglomération grenobloise, ça va se jouer dans les tout prochains jours ?

Oui, en sortant de vos studios,  j'ai un rendez-vous avec le Préfet qui discute avec l'ensemble des maires, des collectivités, le département. C'est compliqué parce qu'il faut qu'on soit vigilant, s'il y a des fermetures de bars et de restaurants ciblées c'est pour éviter un reconfinement massif. Je sais que c'est très difficile pour les commerçants, il faut les accompagner au maximum, on le fait  avec des mesures économiques. Mais l'objectif, c'est de ne pas reconfiner totalement une région, ou un pays parce que ce serait encore plus catastrophique économique. La décision se prendra dans la semaine. 

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