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Présidentielle : plus de 2 millions de téléchargement pour Elyze, l'appli créée par un étudiant bordelais

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L'application Elyze, téléchargée plus de 2 millions de fois, permet de dire si vous aimez ou pas les propositions des candidats à la présidentielle et de vous dire du quel vous semblez être le plus proche. Interview avec son cofondateur, le Bordelais Grégoire Cazcarra.

L'application propose de voter pour ou contre les propositions issues des programmes des 12 candidats. L'application propose de voter pour ou contre les propositions issues des programmes des 12 candidats.
L'application propose de voter pour ou contre les propositions issues des programmes des 12 candidats. © Radio France - Thomas Coignac

À 22 ans, le Bordelais Grégoire Cazcarra passe un printemps agité. Entre ses partiels, il voit les sollicitations affluer autour de l'application qu'il a crée, Elyze. Parfois présentée comme le "Tinder de la présidentielle", elle vous propose d'aimer ou de rejeter des propositions anonymes et piochées dans les programmes des 12 candidats, et à la fin de vous dire duquel vous êtes le plus proche. Téléchargée plus de deux millions de fois, elle montre que "le combat contre l'abstention n'est pas perdu d'avance", à deux jours du premier tour de l'élection présidentielle, selon son cofondateur, le Bordelais Grégoire Cazcarra, également auteur du livre "Aux Urnes ! Comment convaincre l'auteur de vos proches d'aller voter". 

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France Bleu Gironde : A deux jours du premier tour, vous diriez que l'application que vous avez co-créee est un succès? 

Il y a eu plus de 2 millions de téléchargements sur l'application depuis son lancement le 2 janvier. C'est très intéressant de constater que ces sujets intéressent, et notamment les jeunes, que le combat contre l'abstention n'est pas perdu d'avance. 

Vous savez si c'est un public plutôt jeune qui a téléchargé l'application ?  

On n'a pas de données sur le public qui télécharge l'application. En revanche, on a beaucoup de retours des utilisateurs, notamment via les réseaux sociaux. Et beaucoup d'entre eux sont jeunes, très jeunes, certains vont voter pour la première fois, beaucoup d'entre eux ne s'intéressaient pas à la politique et n'avaient pas forcément l'intention d'aller voter. Évidemment, ce n'est pas parce qu'ils ont téléchargé Elyze qu'ils vont y aller du jour au lendemain. Mais ça va peut être allumer une étincelle et donner envie à certains de s'intéresser davantage à cette campagne, de chercher à mieux comprendre les programmes et les projets des différents candidats. 

Et vous savez quel candidat arrive en tête ?

Non, ce sont des données auxquelles on n'a pas accès. En revanche à plus de 2 millions de téléchargements, ils viennent de tous les camps. Le but n'est évidemment pas de favoriser telle ou telle candidature, mais bel et bien de mettre tous les candidats sur un pied d'égalité pour aider les utilisateurs, donc les citoyens, à faire leur choix en conscience. 

Justement il y avait eu des critiques, là-dessus, Jean-Luc Mélenchon avait relayé le fait que lorsque deux candidats arrivaient à égalité, c'était Emmanuel Macron qui était proposé.

C'était un bug technique qui faisait que quand vous aviez deux candidats à stricte égalité, c'est leur ordre d'inscription sur JavaScript, qui est notre langage de code qui apparaissait. On avait corrigé le problème immédiatement, en peu moins de deux heures, mais depuis, on explique bien qu'aucun candidat n'est mis en avant. D'ailleurs, sur les 500 propositions recensées sur l'application, il y en a autant par thématique et par candidat, tous sont donc sur un même pied d'égalité. Mais c'est vrai que c'est important de faire cette pédagogie, de bien expliquer à tous les utilisateurs qu'on ne "roule" pas pour tel ou tel candidat ou tel ou tel parti.

Cela a du sens d'aller voter

D'autant que la question se posait d'autant plus que vous étiez candidat, aux dernières municipales à Sanguinet dans les Landes, sur une liste menée par Fabien Lainé, aujourd'hui, député MoDem.

Beaucoup de personnes ont pensé que j'étais de gauche, d'autres de droite, d'autres macroniste, d'autres anti-macroniste. Ça fait partie du jeu. Quand on touche à la politique, surtout dans cette période de présidentielle, il y a toujours des suspicions sur le caractère partisan de la démarche. À titre personnel, je n'ai jamais été engagée dans un parti politique, j'ai été candidat dans une petite commune sur une liste sans étiquette. Ces critiques qui sont apparues au départ se sont dissipées quand les gens ont compris que jamais les données ne seraient transmises à une équipe de campagne ou qu'aucun candidat ne serait mis en avant.

Vous avez aussi publié un livre cette année qui s'appelle "Aux urnes", avec comme sous-titre "Comment convaincre vos proches d'aller voter". Alors, comment ? 

Difficile d'avoir l'argument ultime. Mais ce qui est sûr, et c'était l'objet du livre, c'est qu'il s'agit de convaincre, même ceux qui sont sceptiques, même ceux qui ont été déçus par la classe politique et par ses représentants, que cela a du sens d'aller voter. On a aujourd'hui beaucoup de jeunes qui sont très engagés dans la rue, avec les marches pour le climat par exemple. Et, pourtant, ils ne vont pas forcément aller voter parce qu'ils ont l'impression que le vote n'est plus l'outil le plus efficace pour être utile, pour avoir un impact. Et à eux, je veux essayer de dire qu'on ne peut pas faire l'économie du vote si on veut vraiment aller au bout du processus, si on veut que les causes qu'on défend aient une traduction politique claire et efficace.

Mais aujourd'hui à l'heure où le vote blanc n'est pas reconnu, est-ce que l'impact politique n'est pas plus fort si on ne va pas voter ?

À ceux qui sont dans ce cas de figure et qui se disent au fond, aucun candidat ne représente leurs idées, même si ce n'est pas très enthousiasmant., je leur dis d'essayer de voter pour le candidat qu'ils vous trouvent le moins pire, le moins éloigné de leurs idées, de leurs préoccupations. Parce qu'il n'y a pas d'alternative. Rester chez soi, ne rien faire, laisser les autres choisir à sa place, je pense que ce n'est pas la bonne solution. Et aller voter reste un outil, certes imparfait, mais indispensable pour se faire entendre. 

Mais on a l'impression que l'incertitude avant une présidentielle n'a jamais été aussi forte.

Oui, c'était d'ailleurs le sens de l'application Élyze. Et on se rend compte trois mois plus tard que cette difficulté à se repérer dans le paysage politique perdure. On a vécu une campagne présidentielle particulière entre le Covid, la crise en Ukraine, le président en exercice qui s'est déclaré très tard. La campagne n'a finalement jamais vraiment démarré. Et c'est vrai que maintenant à quelques heures de l'échéance, je suis très inquiet. J'ai peur qu'on arrive à une forme de d'épuisement démocratique et qu'on arrive à encore plus d'abstention. Et donc, c'est pour cela que je veux essayer au maximum de sonner le tocsin et qu'on donne tort aux pronostics dimanche, en étant une large majorité dans les urnes .

Vous avez déjà décidé pour qui vous allez voter dimanche ?  

Oui, j'ai décidé pour qui j'irai. J'irai voter et donc évidemment, je voterai dimanche, comme j'espère, un maximum d'entre nous.  

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