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Au premier jour du procès du meurtre d'Arthur Noyer, est apparu... "Normal Lelandais"

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JOURNAL DE BORD. Jugé pour le meurtre d'Arthur Noyer, Nordahl Lelandais a présenté au juré de la cour d'assise de Savoie un visage très éloigné de son apparence médiatique. Présenter un autre visage, c'est présenter une autre vérité.

Nordahl Lelandais au premier jour de son procès Nordahl Lelandais au premier jour de son procès
Nordahl Lelandais au premier jour de son procès © Radio France - Valentin Pasquier

Un Nordahl Lelandais à visage humain. Première impression quand il entre dans la salle d'audience. Ce n'est plus Nordahl Lelandais, mais "Normal Lelandais", l'apparence d'un cadre moyen d'un magasin d'électro-ménager, lisse. Cheveux courts et grisonnants, petite barbe. Aux antipodes des captures d'écran de sa page Facebook qui hantent l'imaginaire médiatique depuis trois ans et demi, les mêmes clichés imprimés des milliers de fois dans nos rétines au point de le dématérialiser. Dans ces photos volées d'avant-procès, on pouvait y voir de la morgue, de la menace, de la perversité, l'horreur que ses actes nous commande de projeter. Or, aujourd'hui, ce lundi, Nordahl Lelandais est bien là, à cinq mètres de nous. Chemise bleu ciel, pantalon beige : rien de sombre, rien d'inquiétant. Il est très loin du tueur en série que vendent les télévisions ainsi que le stigmatise son avocat. L'image médiatique est un mensonge, dit sa présence aux jurés. Vous voyez comment vous vous êtes trompés.  

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À l'aise pour son premier jour de procès

Nordahl Lelandais est très à l'aise, dans son élément. "Monsieur le président", "maître"... il interpelle, policé, ses adversaires avec révérence. Pas impressionné, et sûrement peu impressionnable. La voix est un second visage, et la sienne est assurée, douce, quasi suave. Elle ne tremble jamais. Elle lui permet de prononcer calmement la phrase qui risque de résumer ce long procès : "Je l'ai tué sans vouloir le tuer".   

La normalisation, l'humanisation, est en marche : un "enfant doux", "gentil" pour sa mère, "protecteur" selon sa sœur. Un Nordahl sur le chemin de la rédemption raconte son aumônier en prison : il lui a même demandé de se recueillir sur la tombe de Maëlys. De sa part.   

Pour ce nouveau visage de Lelandais, on sait qu'il a fait des efforts, beaucoup de sport, il perdu ses kilos, retrouvé son buste en trapèze. Il s'est préparé comme avant une compétition sportive qu'il a bien l'intention de remporter.

Un autre visage lui fait face. Le visage solaire de sa victime. Les parents d'Arthur Noyer ont posé ce portrait au sol. Et durant tout le procès, Lelandais l'aura face à lui, comme un miroir. 

Le visage d'Arthur Noyer face à Nordahl Lelandais
Le visage d'Arthur Noyer face à Nordahl Lelandais © Radio France - Christophe Van Veen

La maman "cool" qui a retrouvé "son Nordahl"

Ce moment aurait-il pu fendre l'assurance de l'accusé ? L'audition de sa mère, dont il est très proche, a  finalement participé à son humanité. Autant le père était froid et distant, personne ne pourra dire que Nordahl Lelandais a manqué d'amour maternel. Sa mère se présente comme une "maman cool", une maman poule, qui parle avec des trémolos dans la voix de son rejeton. Christiane Lelandais est une groupie. Elle décrit un enfant désiré, doux et gentil. "Ce qui s'est passé , je ne l'ai pas vu arriver".  

Après les années de prison, elle dit qu'elle "a retrouvé son Nordahl". La phrase est déplacée et Maître Boulloud l'avocat des parents Noyer s'engouffre : "Vous avez dit : "Je retrouve mon fils" et c'est une phrase dure pour les parents d'Arthur. IIs ne le retrouveront jamais, leur fils." La maman est maladroite, s'en excuse et l'avocat des parties civiles lui propose un jeu de rôle douloureux. "Mettez vous à la place des parents d'Arthur, et demandez à l'assassin de votre fils de dire la vérité". Elle s'exécute : "Je te le demande Nordahl". "Bien-sûr maman..."  Maitre Boulloud est inarrêtable : il enjoint les parents d'Arthur de se lever et d'exiger eux-aussi la vérité. Tension dramatique, mais le président de la cour coupe net. Il reprend la main sur les questions, la porte se referme. Lelandais ne vacillera pas... si tant est qu'il y avait la moindre chance de le faire dévier de sa ligne de défense : "Je redis que je n'ai pas voulu le tuer". Une version reçue par sa maman, qui lui adresse un tendre coucou de la main à l'issue de l'audience.

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