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Le maire de Baillargues coupable de dégradations volontaires, mais dispensé de peine

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Le maire de Baillargues (Hérault) a été reconnu coupable, mais dispensé de peine ce mardi. Jean-Luc Meissonnier était jugé par le tribunal correctionnel de Montpellier après avoir défoncé, avec une tractopelle, la barrière d'accès à l'aire des gens du voyage de Castries en novembre 2023.

Jean-Luc Meissonnier, le maire de Baillargues, au tribunal judicaire de Montpellier Jean-Luc Meissonnier, le maire de Baillargues, au tribunal judicaire de Montpellier
Jean-Luc Meissonnier, le maire de Baillargues, au tribunal judicaire de Montpellier © Maxppp - Jean-Michel Mart

À la barre du tribunal correctionnel de Montpellier mardi matin, Jean-Luc Meissonnier reconnaît d'emblée qu'il n'aurait pas dû faire ce qu'il a fait. Le 30 novembre 2023, le maire de Baillargues, à l'est de Montpellier, s'est mis au volant de sa propre tractopelle, qui lui sert dans son exploitation agricole, et après une petite dizaine de minutes de route, il est allé défoncer la barrière d'accès à l'aire des gens du voyage de Castries, une commune limitrophe.

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Il confie avoir perdu son sang-froid ce jour-là, avoir eu une "montée d'adrénaline" parce qu'il était "excédé". La cause de son courroux : une trentaine de caravanes appartenant à deux familles installées illégalement sur sa commune depuis plusieurs jours.

Il voit rouge et monte sur sa tractopelle

Une "colonie" arrivée en trois vagues successives et à l'origine d'importantes nuisances que l'élu énumère. Il évoque des problèmes de bruit, les branchements intempestifs sur les réseaux d'eau et d'électricité, la saleté, le racket et les menaces vis à vis des commerçants.

Dans le même temps, Jean-Luc Meissonnier apprend qu'il reste des places sur l'aire de Castries, que sa commune a en partie financée, il alerte donc la Métropole qui lui indique que "ceux-là, on ne les veut pas". Depuis l'été en effet, ces familles sont interdites d'aires d'accueil métropolitaines pour n'avoir pas respecté le règlement intérieur en commettant des violences sur le personnel, en dégradant le site et après avoir volé des sanitaires.

Deux familles persona non grata

Le maire s'est senti "lâché" explique son avocate, Me Laurence Bourgeon, en évoquant un "geste de désespoir", "une situation exceptionnelle qui ne se reproduira pas". À ce titre, elle a demandé une dispense de peine alors que le parquet avait requis un stage de citoyenneté. Dispense de peine obtenue, mais culpabilité prononcée.

Avant ce procès, Jean-Luc Meissonnier a payé une nouvelle barrière avec ses deniers personnels, 17.000 euros. Il s'est excusé auprès des agents de la Métropole qui étaient en service ce jour-là, à l'entrée de l'aire de Castries. Il s'est également excusé publiquement auprès de ses pairs lors du conseil de Métropole du 19 décembre 2023.

Des maires présents pour afficher leur soutien

Pendant le procès, trois maires de la Métropole, qui se disent également "victimes de ce qui se passe avec les gens du voyage" sont venus apporter leur soutien à l'élu : Laurent Jaoul, maire de Saint-Brès, Jean-Pierre Rico, maire de Pérols et François Rio, maire de Saint-Jean-de-Védas.

Jean-Luc Meissonnier devant la barrière endommagée fin 2023
Jean-Luc Meissonnier devant la barrière endommagée fin 2023 © Maxppp - Jean-Michel Mart

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