La préfecture de l'Ardèche ferme un centre aéré pour "dysfonctionnements"

La préfecture de l'Ardèche a pris jeudi 18 août un arrêté entraînant la fermeture du centre aéré Eveil et vous, basé à Vesseaux et utilisant des locaux à Aubenas. Le motif : principalement de graves dysfonctionnements administratifs.

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"Défauts de déclarations"

C'est le directeur du centre en personne, David, qui a prévenu la préfecture par courriers des manquements du président de l'association. "Il est arrivé un jour en me disant qu'on avait des problèmes avec la CAF parce que notre accueil de loisirs n'était pas déclaré. Il a même estimé que c'était ma faute. Ce n'est pas un simple oubli : pas de déclaration, ça veut dire qu'on n'a pas d'existence légale, ça veut dire que les enfants ne sont pas en sécurité chez nous au niveau de la protection des assurances" raconte-t-il. Jusqu'à 25 enfants par jour étaient accueillis dans le centre. Le couple qui préside l'association n'a pas répondu aux sollicitations de France Bleu Drôme Ardèche.

L'inspection académique a pointé un historique de dysfonctionnements de l'association qui a notamment amené à des défauts de déclaration répétés. La préfecture précise que cela relève du pénal, six mois d'emprisonnement et de 3450 euros d'amende.

Pas assez de moyens pour s'occuper des enfants

David parle aussi d'enfants plus nombreux que ce qui est légalement possible. "En tant que directeur je n'ai pas la possibilité de refuser des enfants à partir du moment où ils sont inscrits. Je n'ai pas arrêté de les alerter - le président et son épouse - Ils s'en foutent" poursuit-il. Et il continue : "ils m'ont donné 120 euros en liquide un lundi pour acheter 4 jours de repas, petits-déjeuners et goûters. Théoriquement, c'est 100 euros par jour rien que pour le déjeuner."

Une plainte déjà déposée par une maman

Margaux a porté plainte ce lundi pour mise en danger d'autrui. Rétrospectivement, elle se dit qu'un accident aurait pu arriver à l'un de ses enfants de 6 et 3 ans qui ont fréquenté le centre aéré. Elle précise : "il n'y a pas eu de maltraitance, les animateurs étaient top mais le centre aéré n'existait pas légalement". 

Jenifer dont le fils de 3 ans devait rejoindre le centre cette fin août va aussi attaquer en justice, "pour me faire rembourser les presque 200 euros que j'ai payés pour rien. Je trouve ça inadmissible, ils ne respectent rien ni les salariés ni les parents ni les enfants". Une dizaine de parents s'apprêteraient aussi à porter plainte. Une autre mère de famille, Jessica, pointe également le rôle de la collectivité, qui a laissé faire.