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Incendie volontaire de Montbonnot : une sinistrée témoigne, elle n'a toujours pas été relogée

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Katy, 53 ans, a tout perdu dans l'incendie volontaire qui a détruit 18 logements et des commerces dans la nuit du 15 au 16 avril, à Montbonnot. Plus d'un mois après, elle n'a toujours pas été relogée et se sent abandonnée par le bailleur social. Une précarité qu'elle vit très mal. Elle témoigne.

Cathy, 53 ans, montre ce qu'il reste de son appartement de Montbonnot Cathy, 53 ans, montre ce qu'il reste de son appartement de Montbonnot
Cathy, 53 ans, montre ce qu'il reste de son appartement de Montbonnot © Radio France - Véronique Pueyo

Katy, 53 ans, une des sinistrées de l'incendie volontaire de Montbonnot, dans la nuit du 15 au 16 avril dernier, est toujours sous le choc, comme les 12 autres locataires dont les appartements, gérés par le bailleur social, la SDH, ont totalement brulé.

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Katy se sent abandonnée

Katy, qui a de gros problèmes de santé, a tout perdu. Le soir de l'incendie, elle était absente, car elle était partie se reposer chez des proches, en Alsace. Quand elle est rentrée, elle n'a pu que constater l'étendue du désastre. plus d'un mois après, elle se sent abandonnée : "Je n'ai trouvé la force de retourner sur les lieux du drame que récemment. Pour une bêtise d'ados, ma vie a été réduite en cendres. J'ai perdu tous mes souvenirs, mes photos. Je vivais dans ce petit appartement depuis un an et demi. J'en avais fait mon cocon. Sur mon balcon, je faisais pousser des plantes, on m'avait surnommée la dame aux fleurs ! Je n'ai plus rien. Depuis, je dors à droite à gauche, parfois même dans ma voiture."

Les commerces aussi ont été ravagés par les flammes et sont fermés. Les appartements étaient situés au-dessus des commerces
Les commerces aussi ont été ravagés par les flammes et sont fermés. Les appartements étaient situés au-dessus des commerces © Radio France - Véronique Pueyo

Sandy, la fille de Katy, épaule sa mère, comme elle peut, dans ces moments difficiles. Elle estime que le bailleur social, la SDH, ne fait pas tout pour aider les sinistrés, et en particulier sa mère, qui a des soucis de santé depuis trois ans et qui commençait a s'en sortir. "Le plus important pour se reconstruire, c'est de retrouver un chez-soi et on ne lui a proposé qu'une chambre d'étudiante avec des parties communes. Une élue m'a dit que je de vais m'estimer heureuse car ma mère était en vie et que je n'avais qu'à l'héberger ! Mais je n'ai pas l'espace nécessaire et ce n'est pas si simple!"

Le relogement des sinistrés, pas facile pour le bailleur, la SDH

Du côté du bailleur social, la SDH, on dit tout mettre en œuvre pour aider les sinistrés mais les logements vacants sur le Grésivaudan manquent. "Les locataires de cette résidence Saint Martin sont prioritaires" souligne Mathieu Peyret, le directeur des territoires et des politiques sociales de la SDH, qui gère ce lourd dossier. "Mais il est difficile de leur retrouver les mêmes conditions de logement, à savoir un cadre agréable et un loyer modeste. On n'abandonne pas nos locataires, on leur fait des propositions que certains refusent. Mais on va continuer à les suivre. On a déjà 3 locataires qui sont relogés."

Voila ce qu'il restait de l'appartement de Cathy, au matin du 16 avril, après l'incendie
Voila ce qu'il restait de l'appartement de Cathy, au matin du 16 avril, après l'incendie

La résidence Saint-Martin, construite en 2007, est une copropriété de 18 logements dont 11 logements sociaux appartenant la SDH, 13 locataires au total se sont retrouvés à la rue. Les commerces situés au rez-de-chaussée ont également été touchés et sont fermés.

La SDH envisage de reconstruire à terme ces logements sociaux, pour que les locataires retournent y vivre mais cela prendra entre 2 et 3 ans. La SDH gère 23 000 logements sociaux, implantés dans 168 communes en Isère et 48 000 locataires.

La honte du père de l'un des incendiaires

Quant aux deux incendiaires, des mineurs de 14 ans, ils ont été mis en examen et laissés libres sous contrôle judiciaire. Sandy et Katy regrettent aussi qu'aucun message d'excuse de la part de la famille des incendiaires ne leur soit parvenu. L'avocate du père de l'un des deux mineurs mis en examen s'en explique : "En fait, mon client a honte, et il craignait que ses excuses ne soient prises pour de la provocation. On est très maladroit car on ne sait pas comment s'y prendre. Mais je peux vous dire que ce père n'est pas en carence éducative. Cet ado, c'est un ado comme les autres, plutôt bon élève. Il dit ne pas avoir eu conscience du danger quand il a laissé son copain mettre le feu."

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En attendant, Katy, elle, n'arrive pas à surmonter cette épreuve : "Je ne sais pas si j'aurai la force pour me reconstruire et parfois, je me dis que la meilleure solution pour moi serait de mettre un terme à ma vie. Mais je tiens pour mes enfants et les personnes qui me soutiennent. Mais c'est très dur"

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