Fourgons pénitentiaires attaqués dans l'Eure : les syndicats de Bourgogne-Franche-Comté sous le choc

L'émotion est très forte après l'attaque de deux fourgons pénitentiaires dans l’Eure (Normandie). Ce convoi de l’administration pénitentiaire a été pris pour cible par des individus armés au niveau du péage d’Incarville, sur l’autoroute A154 en fin de matinée ce mardi. Deux agents ont été tués par les auteurs de l'attaque qui étaient armés de fusils à pompe. Trois autres de leurs collègues ont été blessés. Le fourgon attaqué transportait un détenu entre Rouen et Evreux mêlé notamment à des affaires de stupéfiants, mais aussi de tentative d'assassinat. L'individu est parvenu à s'évader.

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Les syndicats pénitentiaires entre stupéfaction et colère

Cette attaque a provoqué une vive émotion dans le monde politique mais aussi au sein des syndicats de l'administration pénitentiaire. " J'ai Une extraction judiciaire qui vire au drame, c'est ce que Fréderic Stoll a toujours redouté. " Je suis complètement effondré. Là, ils n'avaient aucune chance de s'en sortir. Ils ont été bloqué, tiré à bout portant. Nous faisons vraiment un métier à risque. Nous le répétons tous les jours. Aujourd'hui, nous avons une surpopulation pénale exorbitante dans les prisons françaises. Les agents sortent de trop. Quand un détenu doit être entendu par un juge, est ce qu'il ne serait pas plus propice de le faire par visio ou que le juge vienne à la prison parce que les risques sont à l'extérieur. Quand on sort dehors avec un détenu, on est franchement plus vulnérable", indique le secrétaire interrégional FO justice en Bourgogne-Franche-Comté.

"On est des cibles"

Les syndicats sont aussi inquiets pour les conséquences de cette attaque. "Je pense aux collègues qui demain vont devoir sortir en situation judiciaire. On avait tous peur qu'un jour ça arrive et certainement pas comme ça. Mais demain, quand va falloir remettre le gilet pare balles pour ressortir. On est des cibles", conclut Frédéric Stoll.

L'intersyndicale appelle à un blocage des établissements pénitentiaires ce mercredi. " On ne peut pas tuer des gens comme ça gratuitement. Ce métier est trop exposé. Il y aura de toute façon une réaction forte des syndicats. J'ai une pensée émue pour les proches des agents tués et pour les collègues blessés", a réagit Laurent Boitrand, secrétaire général adjoint du syndicat pénitentiaire UFAP Unsa en Franche-Comté.

Une journée "prisons mortes" aux maisons d'arrêt de Belfort et Montbéliard

L'intersyndicale avait appelé à bloquer les établissements pénitentiaires ce matin, ce qui est déjà le cas devant le maison d'arrêt de Belfort ainsi que celle de Montbéliard. Une quinzaine d'agents sont mobilisés depuis 6h30 à Belfort.

"La famille pénitentiaire est endeuillée parce qu'on parle bien d'une famille pénitentiaire aujourd'hui" a déclaré Laurent Boitrand, secrétaire général adjoint du syndicat pénitentiaire UFAP Unsa en Franche-Comté, ce mercredi matin sur France Bleu Belfort Montbéliard. "Nous sommes vraiment dans la peine, en colère parce qu'il y a des choses qui étaient prévisibles et qu'on dénonce depuis quand même un certain temps".