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Assassinat de Michel Voltz : le couple condamné à 30 et 15 ans de réclusion criminelle

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Après 4h30 de délibéré, les jurés de la cour d'assises de la Moselle ont reconnu ce vendredi Abderrahim Ghelouci, 47 ans, et son ex-épouse Meriem Bouasla, 29 ans, coupables de l'assassinat de Michel Voltz, 82 ans, à Faulquemont, en juillet 2020.

Le banc des parties civiles de la cour d’assises de la Moselle. Le banc des parties civiles de la cour d’assises de la Moselle.
Le banc des parties civiles de la cour d’assises de la Moselle. © Radio France - Julie Seniura

Trente ans de réclusion criminelle, assortie d'une peine de sûreté des deux tiers, pour Abderrahim Ghelouci, et quinze années pour son ex-épouse Meriem Bouasla. L'ancien couple, en instance de divorce, a été condamné ce vendredi soir par la cour d'assises de la Moselle, pour l'assassinat de Michel Voltz, 82 ans. L'octogénaire avait été tué le 16 juillet 2020 à son domicile de Faulquemont, étranglé, et son corps avait aussitôt été calciné et enterré sur un terrain en friche à Dalhain, à 20 km de là. Il n'a été retrouvé que quatre mois plus tard en novembre, après une longue et minutieuse enquête des gendarmes de la Moselle.

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Le mobile du crime : un appartement que le couple avait acheté en viager à L'Hôpital à la victime, et la volonté de s'installer dans sa maison de Faulquemont. Le verdict est presque conforme aux réquisitions de l'avocate générale Agnès Cordier, qui avait réclamé trente ans dont vingt ans de sûreté pour lui, et dix-huit ans pour elle.

A l'énoncé du verdict, dans une salle d'audience avec une importante présence policière au regard de la bagarre entre membres des familles des accusés en début de semaine, les ex-époux Ghelouci ont semblé accuser le coup en silence.

Stratégies de défense délicates

Elles n'ont pas eu la tâche facile, les avocates de la défense. Me Samira Boudiba, l'avocate du mari, a commencé sa plaidoirie par ces mots : "Mesdames et messieurs les jurés, mon client me demande de plaider l'acquittement. S'il-vous-plait, ne riez pas." Car si l'accusé n'a cessé de clamer son innocence, il y a trop d'éléments qui l'accablent, lui et son épouse de l'époque. Les gendarmes ont pu reconstituer leurs déplacements, entre la maison de la victime à Faulquemont et le terrain que le couple venait d'acheter dans la précipitation à Dahlain. Et puis il y a tous les coups de fil, toutes les recherches dans les semaines qui ont précédé, pour trouver un terrain, le débroussailler, et y creuser une fosse...

Ils étaient deux pour préparer le crime. Meriem l'épouse, n'a peut-être pas tué, mais elle a aidé son mari à transporter le corps. "Si vous n'aviez pas été là, Michel Voltz ne serait pas mort", a martelé l'avocate générale. "Vous n'étiez pas sous l'emprise de votre mari, comme vous nous l'avez dit", a expliqué le président lors du verdict. Plusieurs des parties ont noté comment l'accusée a commencé à avouer dès que le corps de la victime a été retrouvé, alors qu'elle niait en bloc depuis des mois. Une stratégie opportuniste, selon les mots du ministère public et de la partie civile. L'avocate de la jeune femme, Me Nathalie Tomasini, qui a défendu Jacqueline Sauvage, affirmait que sa cliente elle aussi, était une victime dans ce dossier. Elle n'a pas convaincu les jurés.

L'ex-épouse ne fera pas appel

Me Tomasini avait plaidé la culpabilité de sa cliente, mais réclamé la clémence des jurés : Meriem Bouasla était, selon elle, sous l'emprise de son mari et n'a pas eu le choix. "J'ai évoqué une notion qui est encore mal comprise par la société. Je n'ai pas convaincu, mais j'ai au moins obtenu une peine plus légère que celle qui avait été requise". L'avocate annonce que sa cliente ne fera pas appel du verdict : "Mme Bouasla va maintenant s'attacher à continuer de travailler, passer des diplômes, pour préparer la suite. Et revoir ses enfants le plus vite possible".

Me Samira Boudiba, elle, défendait Abderrahim Ghelouci qui a toujours nié toute responsabilité malgré les évidences accablantes. "C'était une peine que je redoutais, mais qui semble assez logique au vu des débats que nous avons eu pendant quatre jours. J'étais dans une position assez délicate. Même s'il ne laisse jamais rien paraître, ce verdict est très dur à vivre pour mon client". Il a dix jours pour décider s'il fait appel ou non.

Me Boudiba, avocate de l'accusé (à gauche) et Me Tomasini, conseil de l'accusée (à droite).
Me Boudiba, avocate de l'accusé (à gauche) et Me Tomasini, conseil de l'accusée (à droite). © Radio France - Julie Seniura

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