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Le ras-le-bol des éboueurs du Grand Avignon

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Depuis jeudi dernier, les poubelles s'accumulent sur les trottoirs du Grand Avignon, les éboueurs ne passent plus. Certains bloquent même l'accès au centre de collecte des déchets pour dénoncer des disparités salariales et la suppression de primes.

Les agents font une ronde pour bloquer le site 24h/24
Les agents font une ronde pour bloquer le site 24h/24 © Radio France - Nina Valette

Fin décembre, les salariés du centre de collecte de l’agglomération avignonnaise ont eu une mauvaise surprise de Noël, deux lignes en moins à la fin de leur bulletin de paye. Ils se sont vu supprimer sans crier gare leur prime d'assiduité (600 euros par an) mais surtout la prime de fin d'année pour ceux qui ont moins de 14 ans d'ancienneté et qui ne sont pas d'anciens agents des mairies (870 euros).

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"Et tout ça sans aucune explication ! Du jour au lendemain, tu reçois ta fiche de paie et il manque 1400 euros ! Sans compter les nouveaux agents qui gagnent 400 euros de moins que les collègues alors qu’ils font le même boulot. Ils ramassent la même merde !", hurle Sylvain devant le centre de collecte. 

"Ça ne nous amuse pas d’être ici, de jour comme de nuit"

Depuis jeudi, les agents des services de collecte bloquent les entrées et sorties du centre d’Avignon. Ils déplorent le manque de communication avec la direction. 

Une direction qui estime que les revendications sont totalement excessives, impossibles à satisfaire au regard de la nécessaire équité de traitement entre les agents de l'agglomération. 

« La direction ne vient même pas nous voir ! Même mon chien je vais le voir tous les jours ! Certains d’entre nous sont dehors depuis jeudi. Rien. Pas une visite. Nous sommes méprisés » souffle Saïd encarté à la CFTC.

"Même mon chien, je vais le voir tous les jours ! Nous sommes méprisés." 

Des agents qui maintiennent la grève devant l’entrepôt, même le dimanche. « En tout, sur les 86 titulaires, nous sommes 70 à faire grève ! Et Jacques Demanse, vice-président du Grand Avignon nous menace de privatiser la collecte ? Très bien ! Les entreprises privées passent une à deux fois par semaine ! Et les avignonnais verront comme ça le boulot que nous faisons ! On passe tous les jours, sous le soleil, la pluie, le vent… Il faut arrêter maintenant. C’est trop. » lance Sylvain toujours aussi en colère.« Oui, c’est un métier difficile. Mais oui j’aime mon métier. Plus vite ils accepteront le dialogue, plus vite nous retourneront dans nos camions » martèle Laurent Labrouve représentant CFTC. 

Un métier difficile 

Tour à tour, les agents énumèrent leurs "trouvailles" : "Bonbonne de gaz qui pète, sac de cendres mal fermé qui s’ouvre dans le camion, tête de mouton, chien mort, des poubelles entières de merde… Je n’ai pas honte de le dire : je vomis une soixantaine de fois dans l’année tellement c’est écœurant. Sans parler des risques. Le nombre de fois où on s’ouvre à cause d’une bouteille de verre dans une poubelle soi-disant triée, ou dernièrement un collègue a pris une seringue dans la main", renchérit Sylvain avant d'ajouter :

 "Vous connaissiez 'Poubelle la Vie' ? Maintenant oui." 

"Sans prime de Noel, on restera là. Et ce n’est plus négociable", conclut Saïd secrétaire général CFTC.

C'est dans un abri de fortune, que certains manifestants vivent depuis le 1er février.
C'est dans un abri de fortune, que certains manifestants vivent depuis le 1er février. © Radio France - Nina Valette
Les agents ne veulent pas reprendre le service sans la visite de la direction.
Les agents ne veulent pas reprendre le service sans la visite de la direction. © Radio France - Nina Valette

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