Voitures incendiés à l'usine Stellantis de Sochaux : l’intérimaire modèle est incapable d’expliquer son comportement

On ne saura jamais ce qui a conduit un jeune intérimaire de l’usine Stellantis de Sochaux à mettre le feu à plusieurs dizaines de voitures neuves sur les parcs qui longent l’autoroute A 36. C’était au cours de la nuit du 11 au 12 février 2023, au sortir d’une soirée d’anniversaire.

ⓘ Publicité

A son procès, le jeune homme de 22 ans, s’est contenté de dire qu’il ne savait pourquoi il avait agi ainsi. En détention depuis les faits, il a été condamné à 30 mois de prison ferme, avec maintien en détention, en plus de l’indemnisation des sociétés. Le préjudice est évalué à plus de 3,6 millions d’€.

Pourquoi ces dégradations et incendies sur les parcs de l’usine Stellantis en pleine nuit ? C'est la grande question qui a traversé cette audience, sans trouver de réponse. 40 voitures neuves incendiées, 90 parcourues au total. Des dizaines de panneaux photovoltaïques détruits. Un préjudice colossal : 3,6 millions d’€.

Pourquoi ? Il faudra se contenter d’une litanie de « Je ne sais pas ». Dans le box, un jeune homme placide, froid, sans émotions, sans empathie et sans explications.  « J’avais bu. Et fumé du cannabis. Je ne sais pas ».

Un garçon que ses collègues et sa hiérarchie présentent pourtant comme un intérimaire modèle, mais dont l’expert psychiatre rélève un caractère destructeur et sociopathe, mais pas pyromane. « C’est une cocotte-minute qui explose » dira son avocate, maître Valérie Chassard. Certes, il a en avait assez de ce travail sous pression, pour un salaire d'à peine un peu plus de 1000€, mais ce n'est pas pour ça qu'il a tant dérapé.

Cette nuit là, il entre sur le site, seul à vélo, avec son badge professionnel, avant de saccager des bureaux et prendre le volant de plusieurs voitures neuves et y mettre le feu. 6 départs distincts sur le site. Avec un modeste briquet, en lacérant des sièges et laissant les portes ouvertes pour faciliter l'embrasement.

Puis, le jeune prend la fuite, balançant son vélo par dessus un grillage, avant de fondre dans la ville. Sa réaction le lendemain « Je ne pensais pas que c’était aussi grave ». Le surlendemain, lundi, il savait qu’il serait interpellé à son retour à l’usine. "Je m'y attendais". Pourquoi tout ça ? On ne saura pas.

Le jeune homme a été condamné à 30 mois de prison ferme. Un jugement conforme aux réquisitions du procureur de la république.