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Médecine légale : l'unité médico-judiciaire pour les victimes très sollicitée à l'hôpital de Périgueux

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A l'hôpital de Périgueux, les victimes de violences de Dordogne sont accompagnées par l'Unité médico-judiciaire. Trois médecins se relaient pour les examiner et aider la justice dans les procédures. L'unité manque de moyens, humains et matériels.

Le docteur Michel Gautron est à l'origine de la création de cette unité en Dordogne Le docteur Michel Gautron est à l'origine de la création de cette unité en Dordogne
Le docteur Michel Gautron est à l'origine de la création de cette unité en Dordogne © Radio France - Charlotte Jousserand

Depuis la crise sanitaire, l'UMJ est installée dans des Algeco gris près de l'entrée de l'hôpital de Périgueux. Au bout du couloir blanc, sous les néons, deux pièces dédiées à l'unité médico-judiciaire. Une petite salle de réunion et en face un bureau avec une table d'examen. C'est ici que les victimes venues de toute la Dordogne sont accueillies par le médecin légiste pour être examinées. Ces examens sont demandés par les officiers de police judiciaire ou encore par les magistrats des parquet de Périgueux et de Bergerac après le dépôt d'une plainte et lors d'une enquête. 

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Contrairement aux idées reçues, la médecine légale ne se limite pas aux autopsies. Celles-ci sont d'ailleurs uniquement pratiquées à Bordeaux. Au sein de la médecine légale, il y a toute une partie de la spécialité qui concerne "le vivant". Leurs actes sont en augmentation constante depuis 2018 : 560 "actes" en 2018, 761 en 2020.

Solène Belaouar, la procureure de la République de Périgueux travaille en lien avec l'UMJ et notamment le docteur Michel Gautron
Solène Belaouar, la procureure de la République de Périgueux travaille en lien avec l'UMJ et notamment le docteur Michel Gautron © Radio France - Charlotte Jousserand

Les médecins de l'UMJ examinent les personnes avant les garde à vue, ils examinent aussi les victimes de violences. Ces médecins reçoivent majoritairement des femmes victimes de violences conjugales mais aussi des enfants victimes de violences au sein de leur famille, ou encore des victimes d'accidents. Le rapport du médecin légiste est déterminant pour la suite de la procédure judiciaire explique Solène Belaouar, procureure de la République de Périgueux : "c'est une pièce maîtresse pour la justice" "la manière dont les blessures sont décrites, dont le préjudice est évalué c'est une compétence précise que l'on ne retrouve qu'au sein des UMJ avec des praticiens formés".

"On reçoit la victime, c'est un examen médical, c'est un interrogatoire médical, et à l'issue on rédige un rapport médical que l'on transmet pour que le parquet soit informé"  - docteur Michel Gautron 

Trois médecins, un seul temps plein 

Dans ce bureau, ils sont trois médecins, formés à la médecine légale. Ils ne travaillent pas tous à plein temps dans ce service, il n'y qu'1,2 temps plein. "Il en faudrait le double" explique le docteur Michel Gautron sans compter les besoins en secrétariat, pour le moment assuré en partie grâce au secrétariat du SAMU. Faute de moyens suffisant, l'UMJ est donc ouverte du lundi au vendredi, de 8h30 à 18h30. Ce qui pose des problèmes le weekend et la nuit explique la procureure de la République, Solène Belaouar "si par exemple, il y a un auteur de violences arrêtés en flagrant délit, avec une victime et qu'on est samedi matin. Je ne peux pas attendre d'avoir le compte rendu pour décider ce que je fais à l'issue de la garde à vue"

Il existe des UMJ à Libourne, à Pau ou encore à Angoulême et à Dax mais à chaque fois, elles sont créées si, sur place, il y a de bonnes volontés. En Dordogne, l'UMJ est née grâce à l'impulsion du docteur Michel Gautron. Médecin urgentiste de formation, il est ensuite passé à la médecine légale "Aux urgences, on traite des symptômes mais dès que l'on veut savoir ce qui s'est passé, ce qui a provoqué ça, on passe du côté de la médecine légale". Depuis le 1er janvier 2020, il exerce uniquement au sein de l'UMJ. 

160.000 euros financés par l'hôpital de Périgueux

L'UMJ est financée en partie par le ministère de la Justice mais l'hôpital de Périgueux permet aussi son fonctionnement car il paye chaque année 160.000 euros pour permettre à l'unité de fonctionner. Une subvention de 200.000 euros sera versée par le ministère de la Justice, mais cela ne devrait pas couvrir l'ensemble des dépenses. 

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