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Lutte contre les pesticides : des élus alsaciens victimes d'intimidations

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Alors que le maire breton de Langouët appelle les élus de toute la France à imiter son initiative contre les pesticides, certains élus alsaciens ont accepté de témoigner anonymement pour France Bleu Alsace. Ils nous racontent les difficultés dans les communes rurales d'agir en faveur de l'écologie.

Un champs de maïs traité en Alsace.
Un champs de maïs traité en Alsace. © Maxppp - Jean Francois Frey

Des photos de fusil déposées dans la boîte aux lettres, des appels nocturnes, des insultes et des tags dessinés sur son garage : voilà quelques exemples des intimidations subies par cette ancienne maire d'un village de trois-cents habitants, situé au nord-ouest de Strasbourg entre 2008 et 2014. Encore marquée par ces pressions, elle préfère témoigner anonymement.

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Cela m'a écœurée de la politique" 

"Trois agriculteurs voulaient ma peau, et les menaces ont commencé au bout d'un an de mandat", raconte-t-elle. Ses positions contre les pesticides, le grand contournement ouest de Strasbourg et la fermeture d'une décharge sauvage dans la commune lui ont valu de se mettre une partie des paysans du village contre elle. "Ils me disaient qu'un maire n'avait pas à interdire les agriculteurs de travailler."

Quand les pressions sont devenues invivables, à la fin de son deuxième mandat, l'élue, mère d'un enfant âgé alors d'une dizaine d'années, a décidé de déposer une main-courante auprès de la gendarmerie. "Cela m'a écœurée de la politique, explique-t-elle. Il n'y a pas la moitié de mes conseillers qui m'a soutenue."

Absence de soutien

Un isolement qu'a ressenti cette ancienne conseillère municipale chargée de l'environnement dans sa commune proche de Brumath. "Tout ce qui concernait l'écologie, j'ai toujours été toute seule," déplore-t-elle. Elle s'est notamment opposée à l'épandage de pesticides à proximité de l'école communale, ce qui a rendu l'agriculteur furieux. "J'ai eu quelques frayeurs", évoque l'ancienne élue sans s'y attarder, par peur de représailles. Elle a protesté, à deux reprises, quand elle a découvert l'usage d'herbicide dans un espace public, malgré les engagements zéro-phyto de son village.  Peu soutenue dans son engagement, elle a donné sa démission en début d'année, après dix-huit ans de mandat.

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