[go: up one dir, main page]

Passer au contenu
Publicité

Pas de sanction finalement pour les élèves bloqueurs du lycée Gaston Fébus d'Orthez, mais de l'incompréhension

- Mis à jour le
Par

Pendant les vacances de Pâques les parents des élèves du lycée Gaston Fébus d'Orthez ont reçu une lettre du proviseur disant qu'il renonçait finalement à sanctionner les élèves qui avaient bloqué l'entrée du lycée, dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites.

Noé, Airelle, Gabriele et Victor, élèves de Première et Terminale ont fait leur rentrée au lycée soulagés de ne pas être sanctionnés, mais dubitatifs. Noé, Airelle, Gabriele et Victor, élèves de Première et Terminale ont fait leur rentrée au lycée soulagés de ne pas être sanctionnés, mais dubitatifs.
Noé, Airelle, Gabriele et Victor, élèves de Première et Terminale ont fait leur rentrée au lycée soulagés de ne pas être sanctionnés, mais dubitatifs. © Radio France - Manon Claverie

La première lettre envoyée en avril par le proviseur de l'établissement à une grosse douzaine de lycéens de la cité scolaire Gaston Fébus d'Orthez (Pyrénées-Atlantiques) avait mobilisé 200 personnes - lycéens, parents, enseignants, syndicalistes - devant l'inspection d'académie, à Pau, le 7 avril. Dans ce courrier, le chef d'établissement expliquait engager des "procédures disciplinaires" contre ces 13 élèves, parce qu'ils avaient participé à un blocus du lycée dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites. Dans un second courrier parvenu cette fois chez tous les parents d'élèves du lycée, pendant ces vacances de Pâques, le chef d'établissement explique finalement renoncer aux sanctions. Il rappelle que le blocage de l'établissement est illégal et invite les lycéens bloqueurs à "réfléchir à leur manière d'exercer leur citoyenneté".

Publicité

Un premier courrier "flou" et "discriminatoire"

Les élèves ayant reçu la première lettre dénoncent depuis le début le "flou" de ce courrier, qu'ils considèrent comme une "menace", "discriminatoire". Seuls des élèves internes l'ont reçue et les sanctions évoquées pouvaient aller jusqu'à une exclusion de huit jours de l'internat si un autre blocage survenait. "J'habite à 90 bornes d'ici, être exclu de l'internat cela signifie ne pas venir en cours du tout. Je ne comprends pas sa logique puisqu'il nous reproche d'avoir empêché des élèves de venir en cours", s'interroge, en cette rentrée, Gabriele, élève de Première, qui ajoute que son père a dû "poser des heures" pour faire ces 90 kilomètres aller-retour, afin de répondre à la proposition de rendez-vous formulée par la direction de l'établissement aux parents des élèves concernés. "Parmi les élèves bloqueurs il y avait aussi bien des internes que des demi-pensionnaires ou externes, abonde Airelle qui vit également à 1h30 d'Orthez, je ne vois donc pas pourquoi cette lettre n'était destinée qu'aux internes". "C'est vrai que c'est discriminatoire, c'est bien dommage", conclut Victor.

"C'est notre seul moyen de nous faire entendre"

Noé, représentant des élèves mobilisés contre la réforme des retraites, n'est pas interne. Il n'a donc reçu que la seconde lettre, celle envoyée à tous les lycéens, pour dire qu'il n'y aurait pas de sanction. "Quand je l'ai vue j'ai d'abord cru que j'étais également sanctionné, raconte-t-il. J'ai été soulagé de voir que le proviseur avait ce souci d'apaisement. Nous le partageons. C'est le meilleur choix à faire." Il n'a en revanche pas aimé la fin de la lettre. "Pas fan de la phrase dans laquelle il juge notre manière d'exercer notre citoyenneté", explique-t-il avant de lire : "J'invite donc votre enfant à approfondir sa réflexion sur ce que signifie exercer sa citoyenneté sans nuire aux droits et libertés d'autrui". Il rétorque : "En tant que jeunes et lycéens, c'est notre seule manière de nous faire entendre. On n'a pas le droit de grève comme un salarié. Donc on exprime notre opinion de cette manière là". Noé, Airelle, Victor ou Gabriele... tous indiquent avoir le soutien de leurs parents lorsqu'ils se mobilisent contre la réforme des retraites.

"Souci d'apaisement" à l'inspection d'académie

Le proviseur du lycée, Éric Le Houedec, n'a pas souhaité répondre à France Bleu Béarn Bigorre. Ce mardi il renvoie vers les services de l'Éducation nationale, à savoir le directeur-adjoint de l'inspection académique de Pau, Laurent Wajnberg. Il explique que le second courrier a été envoyé "dans un souci d'apaisement, au vu des crispations croissantes entre élèves, enseignants et direction de l'établissement". "La priorité est de ramener la sérénité de la communauté éducative et donc de ne pas aller au bout de la procédure disciplinaire. Il n'empêche que cela permet de rappeler le cadre réglementaire et ce rappel est loin d'être inutile." Pour lui, ce n'est donc "pas une démarche pour rien. On parle beaucoup d'éducation à la citoyenneté, c'est très important de savoir que le fait d'interdire à des élèves d'entrer dans l'établissement, c'est les empêcher de bénéficier du droit à l'éducation", affirme Laurent Wajnberg.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined