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CHRU de Nancy : quand l'école s'invite à l'hôpital d'enfants

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Près de 450 élèves, du primaire au secondaire, peuvent suivre des cours à l'hôpital d'enfants de Nancy. Un dispositif lancé en 2012, sous l'impulsion de l'association AISCOBAM : "Aide sociale bénévole aux adolescents malades". Objectif : poursuivre la scolarisation des enfants hospitalisés.

Le dispositif "Collège Lycée à l'hôpital" existe depuis 2012
Le dispositif "Collège Lycée à l'hôpital" existe depuis 2012 © Radio France - Corentin Bémol

Quand les enfants hospitalisés ne peuvent plus aller à l'école , c'est l'école qui vient à l'hôpital. Aujourd'hui, à Nancy, près de 450 élèves, du primaire au secondaire, peuvent suivre des cours alors qu'ils sont loin de leurs camarades de classes. L'objectif de ce dispositif est d'assurer une continuité dans leur cursus scolaire : un lien avec leur établissement. Il s'agit surtout de permettre un retour sur les bancs de l'école sans lacune. Le tout est chapeauté par une association, l'AISCOBAM : "Aide sociale bénévole aux adolescents malades".

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Le recteur de la région académique Jean-Marc Huart a rencontré l'équipe enseignante du dispositif Collège-lycée à l'hôpital.
Le recteur de la région académique Jean-Marc Huart a rencontré l'équipe enseignante du dispositif Collège-lycée à l'hôpital. © Radio France - Corentin Bemol

Cette association a été créée en 1991 par un groupe de parents bénévoles pour pallier le manque de suivi scolaire à l'hôpital. Depuis 2012, un partenariat existe avec cette association, le Centre Psychothérapique de Nancy à Laxou, le rectorat de Nancy-Metz, et le CHRU. 

Sept professeurs à mi-temps et 50 bénévoles

Cela fait donc sept ans que le dispositif Collège-lycée à l'hôpital (DCLH) existe. Il est financé par les dons reçus par l'association, mais aussi par le Département et la Région. Près de 250 élèves sont concernés par ce dispositif à l’hôpital de Nancy. Ils sont au collège et au lycée. Les élèves du primaire, eux aussi, sont soutenus : ils sont environ 200. Ce mercredi 11 décembre, le recteur de la région académique Grand Est, Jean-Marc Huart, a visité les locaux de l'hôpital d'enfants et fait le point avec l'équipe enseignante.

"On a tous en souvenirs des situations dramatiques, avant que ce genre de dispositif n'existe, raconte la responsable pédagogique Sylvie Freyermuth, proviseure du lycée Jacques-Callot à Vandoeuvre-lès-Nancy. Des situations où les jeunes se battent contre la maladie et sont, en plus, pratiquement exclus du système scolaire, en tout cas la maladie les met de côté."

"Ces dispositif est fabuleux parce qu'il permet de garder ce lien avec le système scolaire."

Aujourd'hui, sept professeurs sont mobilisés à mi-temps par le rectorat : en EPS, mais aussi en français, en anglais et en mathématiques. Sans oublier les 50 enseignants bénévoles mobilisés par l'association.

"Redonner du sens à notre métier d'enseignant"

"Cela redonne du sens à notre travail, notre métier d'enseignant, confie Patricia Duchêne, professeure d'anglais et vice-présidente de l'association AISCOBAM. L'équipe enseignante fait tout pour que la maladie ne l'isole pas totalement et qu'il puisse suivre une scolarité normale."

"On fait passez des brevets et des bacs à l'hôpital. Même en chambre stérile, même en hémato-oncologie pédiatrique. L'objectif est de redonner son statut d'élève au malade et lui permettre de suivre une scolarité quasi-normale."

Il existe également un autre dispositif quand l'élève ne peut pas retourner tout de suite dans son établissement scolaire : les SAPAD, Services d'assistance pédagogique à domicile. Ils permettent à l'élève récemment sorti de l'hôpital de rester chez lui et d'avoir des enseignants de son établissement à domicile. L'idée est de poursuivre les cours en attendant de reprendre progressivement l'école. Ainsi, le suivi est assuré. 

"On travaille beaucoup avec les enseignants de l'établissement d'origine, détaille Patricia Duchêne. Avec des cahiers de texte numérique par exemple. On est en rapport étroit avec eux pour travailler sur les mêmes séquences pédagogiques et travailler la même chose que les camarades."

Dinosaures et plantes du jardin

Parfois, les obstacles sont nombreux. Que ce soit en cancérologie ou en pédopsychiatrie, certains élèves atteints de pathologies lourdes, se coupent de tout enseignement. "Je me souviens d'un élève qui ne voulait plus rien, explique David Leblond, professeur de français et coordonnateur du dispositif Collège-lycée à l'hôpital d'enfants. Il était impossible de rentrer dans sa bulle. La seule piste qu'on a trouvé c'était son intérêt pour les dinosaures. Les enseignantes de français et d'anglais ont alors inventé des cours autour des dinosaures et progressivement, il s'est ré-éveillé."

"En pédopsychiatrie, on est également parti sur le thème de l'herbier avec un autre élève. On est sorti au printemps pour prélever différentes plantes. Il a cherché les étymologies avec sa professeure de grec et en mathématiques, il a créé un algorithme pour créer, en version numérique, la naissance d'une fleur."

"Cela a fait l’objet d'une exposition, poursuit David Leblond. Quand on ne trouve plus de pistes, c'est là que le travail d'équipe avec les autres enseignants est vital."

David Leblond est toujours à la recherche d'un enseignant bénévole en histoire-géographie.
David Leblond est toujours à la recherche d'un enseignant bénévole en histoire-géographie. © Radio France - Corentin Bemol
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Ce que retiennent surtout les enseignants du dispositif, c'est la volonté de s'en sortir des enfants hospitalisés. "Les élèves sont super courageux, ajoute David Leblond. Je me demande comment ils font."

"Ils s’arrêtent d'écrire pour vomir ou dormir et puis ils s'y remettent, malgré le stress avant les examens. Pendant le bac je suis plus stressé qu'eux !"

Aujourd'hui, l'association est toujours à la recherche d'enseignants bénévoles, notamment en histoire-géographie, matière importante pour le brevet et le bac. Elle recherche également des assistants pédagogiques pour son service d'aide à domicile.

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