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La relance éco : la polyvalence du port de Sète, un atout pendant la crise sanitaire

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Ce matin on fait escale dans le port de Sète, 95 salariés, 1.700 emplois directs. Un poumon économique. Au ralenti pendant le confinement, l’activité reprend aujourd’hui un peu plus vite que prévu.

Alors que l'activité redémarre, le port de Sète prévoit déjà un résultat annuel en baisse de 20 à 30% pour 2020 Alors que l'activité redémarre, le port de Sète prévoit déjà un résultat annuel en baisse de 20 à 30% pour 2020
Alors que l'activité redémarre, le port de Sète prévoit déjà un résultat annuel en baisse de 20 à 30% pour 2020 © Maxppp - Nicolas Parent

Toutes les activités du port de Sète n’ont pas été affectées à l’identique par les deux mois de confinement. La plaisance s'est arrêtée très vite. La pêche, après un grand moment de doute, a réussi à conserver 80% de son activité et a pu revenir à 100% dès le 11 mai quasiment. 

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Pour le commerce, cela a été plus compliqué. Les deux premières semaines, 70% des escales étaient maintenues, 50% les deux suivantes. On était à seulement 30% dans le dernier mois, explique Olivier Carmes, le directeur du port.

"On n'a jamais refusé une seule escale de navire."

"Sur la première période de confinement, alors que beaucoup d'entreprises étaient fermées, nous on a réussi à maintenir l'activité. De manière générale, ça a été une performance de toute l'activité portuaire : on n'a jamais refusé une seule escale de navire. Même si tout le monde se posait énormément de questions : que ce soit les pilotes, les remorqueurs, la manœuvre, les grutiers, les dockers, les services de l'État, la PAF, la douane, les armateurs..." 

L’impact du confinement ? 

"Ça a d'abord été évidemment les ferries, le trafic passagers, qui s'est arrêté immédiatement. Ça a été le non démarrage de l'activité croisières, l'arrêt de l'activité automobile, l'activité pétrolière qui a été fortement ralentie. Mais on voit aujourd'hui  enfin, depuis à peu près dix jours un redémarrage. Il faut dire qu’avec une baisse de 70% on avait atteint un pic. On doit être à 50% de l'activité normale aujourd'hui. Par rapport à ce qui était prévu on a quinze jours d’avance sur la reprise. C’est un élément évidemment encourageant. » 

Pour autant le chiffre d’affaires du port devrait enregistrer une baisse de 20 à 30% sur l'année complète, alors que fin mars, il affichait encore une croissance de 2%. 

Aujourd'hui, le trafic avec la Turquie a repris : transport de produits industriels, de pièces automobiles, de textile. La filière pétrolière redémarre doucement et plus étonnamment, l'automobile. "Unebonne surprise, selon Olivier Carmes. Avec la réouverture des concessions, on observe depuis deux semaines à nouveau du mouvement sur les zones de stockage de voitures neuves sur le port. Et l’importation de véhicules a même repris. Enfin, l'activité vrac, elle, n'a jamais cessé (tourteaux pour l’alimentation animale, huile, diester, clinker…). Et ça, c'est important, car c'est ce qui fait travailler les grutiers et les manutentionnaires »

La polyvalence du port a donc été une force. 

"Deux mois d'arrêt et on est dans le rouge."

"L'enseignement de tout ça ? C'est qu'on est très fragile, qu'avec deux mois d'arrêt d'activité, on est tout de suite dans le rouge et qu'il faut effectivement être performant tout au long de l'année pour réussir. En tout cas, avoir ce matelas de sécurité permettant de faire face à des crises. Après, on a fait comme toutes les entreprises. On va voir le banquier. On négocie le découvert bancaire. On revoit nos emprunts à la hausse. On limite un peu les investissements. Et puis, malheureusement, on a été obligé de reporter une dizaine de recrutements qui étaient prévus dans les prochains mois."

Vers un retour à la normale ?

Pour l'activité industrielle,le port espère un retour à la normale début 2021. Les liaisons avec le Maroc pourraient reprendre début juillet. Pour les croisières en revanche, c'est un énorme point d'interrogation et l’hypothèse d’une année blanche semble se confirmer. "On se pose beaucoup de questions par rapport au modèle. Je pense qu'on peut se repositionner sur avril 2021. Ça sera très difficile d'imaginer en septembre une reprise de l'activité." 

Dans cet après confinement, il va falloir réapprendre à travailler ensemble, conclut Olivier Carmes, remobiliser les équipes parce que la concurrence s'annonce terrible avec les autres ports méditerranéens qui vont devoir se partager un gâteau réduit, et ce, pendant plusieurs années. 

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