Saint-Pée-sur-Nivelle : la crèche associative Maitetxoak risque la fermeture

"Crèche en danger", "Avenir incertain", c'est ce que l'on peut lire sur les banderoles installées sur la devanture de la crèche Maitetxoak, à Saint-Pée-sur-Nivelle, au Pays basque. Cette année encore, cette crèche associative se trouve en grande difficulté financière. Si rien n'est fait, la direction craint une fermeture d'ici à la fin de l'année 2024.

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La situation de l'association ne s'améliore pas. En cause, les protocoles imposés durant la crise du Covid-19, l'augmentation des charges liées à l'inflation et puis la fin des subventions départementales allouées aux crèches en 2024.

La structure propose trois solutions de garde d'enfants à Saint-Pée-sur-Nivelle, Sare et Ainhoa. Les maires de ces trois communes ont reçu la direction de l'association, ce mercredi 22 mai, afin de venir en aide à l'association.

Nouvelle aide des communes

"Nous allons faire un effort", annonce le maire de Saint-Pée-sur-Nivelle, au lendemain de la réunion. "Avec les autres communes, on propose une aide exceptionnelle de 2 333 euros par place d'accueil, au lieu de 1 633 euros, comme c'était le cas", explique Bernard Elhorga. "Je sais que ça ne sera pas suffisant, mais on essaie de faire au mieux, en fonction de nos finances", estime l'édile. Une réponse qui ne satisfait pas totalement la direction de la crèche Maitetxoak. "On demandait une aide pérenne", explique Claudie Lemoine, la directrice de la crèche associative Maitetxoak. "L'année dernière, on a déjà eu une subvention exceptionnelle pour que la crèche boucle son année, mais ça ne suffit pas", raconte Claudie Lemoine.

En 2023, la crèche avait terminé l'année avec plus de 200 000 euros de déficit. Les municipalités et la Caisse d'Allocation Familiale leur avaient apporté une aide financière exceptionnelle pour redresser la barre.

"Cette année, on repart sur la même problématique", poursuit la directrice de la crèche. "Si tous les ans, il faut qu'on bataille pendant des mois sans savoir, c'est très angoissant", confie-t-elle.

Faire des économies

À l'issue de la rencontre entre les maires et la direction de la crèche, des économies sont demandées à la direction de Maitetxoak,. "On attend des efforts", dit le maire de Saint-Pée-sur-Nivelle. Dans un document signé par les trois maires, plusieurs demandes sont faites à la crèche dans le but de faire des économies.

Parmi les propositions, la mise en place de jours de carences pour les arrêts maladie des salariés afin de limiter l'absentéisme, le passage de cinq à six semaines de fermeture annuelle pour congés obligatoires ou encore la mise en place d'une organisation comptable avec un bilan tous les trois mois. "On ne peut pas donner de subvention sans qu'il y ait des signes de la part de l'association, que l'on sent en recherche de solutions pour faire des économies", précise Bernard Elhorga.

Les efforts sont déjà présents, selon la direction de la crèche. "Dès qu'on voit qu'on peut faire mieux, on le fait, mais ça ne suffit jamais", raconte Amets Lahetjuzan, co-présidente de l'association Maitetxoak. "Ils nous parlent de subventions sous conditions, c'est-à-dire qu'il faut encore qu'on prouve nos efforts. C'est décevant, on attendait un engagement politique fort", réagit la co-présidente de l'association.

La direction s'inquiète du nombre de places qu'elle pourra ouvrir en septembre prochain. D'après la co-présidente de l'association, et selon le dernier bilan comptable, si rien n'est fait, la crèche pourrait devoir fermer en novembre prochain. "Bien sûr, on fera ce que les mairies nous demandent parce qu'on veut que l'association soit pérenne et pouvoir sauver notre crèche", raconte Amets Lahetjuzan.

La direction de la crèche est invitée à participer au prochain Conseil municipal de Sare, prévu au mois de juin, afin d'exposer la situation et de répondre aux éventuelles questions des élus.

En parallèle, une pétition lancée en ligne "pour sauver la crèche de Saint-Pée-sur-Nivelle" a recueillis plus de 1 000 signatures en seulement quatre jours.