Les librairies indépendantes soutenues par les lecteurs

Yves Baruffaldi a le sourire - on le devine sous son masque ! Le patron de la librairie "La Dérive", sur la place Sainte-Claire à Grenoble a vu ses ventes augmenter de près de 50% au mois de juin par rapport à la même période l'année dernière. Juillet aussi a été nettement au-dessus. À 100 mètres de là, chez "BD Fugue", Geoffrey Achard estime la hausse entre 30 et 50%  pour le mois de juin, 5 à 10% pour le mois de juillet.  

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Le redémarrage mi-mai a été timide chez ce spécialiste de la bande-dessinée en raison d'un retard de certaines parutions. Depuis, les habitués sont bel et bien revenus. Cette tendance, l’Observatoire des librairies l'a mesuré au niveau national. Entre le 11 mai (fin du confinement) et le 19 juillet, les ventes ont progressé de 19,6% par rapport à la même période en 2019.  

Messages de sympathie

Mais au-delà du bilan comptable, les libraires soulignent le soutien exprimés par les clients. Certains ont acheté des bons d'achat, une manière de renflouer la trésorerie. Dans certains cas ce sont les habitants du quartier "qui poussent la porte de la librairie pour acheter des livres alors qu'avant ils se les faisaient livrer" via internet, constate Frédéric Fromentier, de la librairie "Omerveilles" spécialisée dans l'imaginaire (rue Bayard). 

Yves Baruffaldi, de "La Dérive", a remarqué que les clients avaient tendance à acheter davantage de livres, par pile... là aussi en signe de soutien. Et puis il y a eu aussi les mots : "la plupart s'inquiétaient de savoir comment ça allait, si on allait tenir le coup, si ça n'avait pas été trop difficile... ça c'est remarquable ! J'apprécie énormément." Nul ne peut dire comment sera la suite. Le libraire de la place Sainte-Claire estime qu'il pourra peut-être rattraper le manque à gagner du confinement. Mais pour cela, il ne prendra pas de vacances en août.