VIDÉO - Grève dans les magasins Carrefour : deux enseignes de Côte-d'Or entièrement bloquées par des salariés
Partout en France les employés des enseignes Carrefour étaient appelés à faire grève ce samedi, premier jour du week-end de Pâques pour exprimer leurs inquiétudes sur les suppressions de postes à venir et la baisse de leur revenus. Le mouvement a été très suivi dans les hypermarchés de Côte-d'or.
Ce samedi 31 mars, il y a un, voire deux ou trois employés devant chacune des 35 caisses du Carrefour de la Toison d'Or à Dijon. Cependant ce n'était pas pour passer des articles mais filtrer le passage des clients afin de les sensibiliser à la crise qui parcours l'ensemble des grandes surfaces Carrefour. Au Carrefour de Quetigny, en revanche, aucun client n'a pu entrer jusqu'au moins le milieu d'après-midi. Une grève nationale est organisée à l'appel de a CGT, la CFTC et FO, au magasin de la Toison d'Or, il y avait 80% de grévistes soit 120 salariés.
Les salariés sont inquiets par le plan Bompard voulu par la direction, il prévoit la suppression de 5200 postes sur l'ensemble du pays en 2018, à Quetigny quatre postes sont menacés, deux à la Toison d'Or. Mais ce qui a déclenché leur colère c'est la baisse de la "participation" (une prime versée aux salariés chaque mois d'avril en fonction des bénéfices réalisés par l'entreprise). Alors qu'elle était d'environ 600 euros, cette année elle passe à 57 euros. Autre sujet de tension : le passage de certaines enseignes au statut de "location-gérance" qui pourrait remettre en cause les accords collectifs.
" J'ai travaillé 28 ans à Carrefour, aujourd'hui je ne gagne qu'environ 1000 euros par mois"
. Christine, caissière à Carrefour Toison d'Or.
Des horaires décalés, des tâches toujours plus nombreuses et le tout pour un salaire qui ne permet pas de vivre correctement, c'est l'amer constat de Christine, caissière. " J'ai travaillé 28 ans à Carrefour, aujourd'hui je ne gagne qu'environ 1000 euros par mois, cette salariée travaille désormais en temps partiel pour raison de santé. C'est un métier éreintant et nous ne sommes même pas valorisés pour ce que nous faisons".
Ce qui la met le plus en colère est la baisse de la "participation", qui passe de 600 à 57 euros. "cette prime peut paraître dérisoire, mais pour moi elle représentait l'équivalent d'un mois de loyer, c'était le seul moyen de m'acheter des vêtements et de m'accorder un peu de loisirs, cela fait deux ans maintenant que je ne pars pas en vacances, que je ne vais pas chez le coiffeur, soupire-t-elle, comment voulez-vivre avec 1000 euros par mois ?".
Postée devant sa caisse, exceptionnellement elle ne passe pas les articles mais empêche les clients de passer "c'est le seul moyen que nous avons trouvé pour les sensibiliser", et les clients sont plutôt réceptifs, Pierre a réussi à faire ses courses avant que le magasin ne soit entièrement bloqué en milieu de journée, "c'est très compliqué, j'avais deux trois courses à faire et il a fallu batailler, mais je comprends et soutient totalement leur combat".
Un sentiment partagé par Nathalie, elle a réussi avec difficulté à extraire son caddie rempli de provisions du barrage installé par les grévistes et file récupérer un tract, "vous n'avez pas de pétition à signer ? Comment faire pour vous aider ?". L'échange est cordial avec les manifestants, il faut dire que les clients comprennent la difficulté de leur situation "ce sont des métiers difficiles, payés au minimum syndical, ça fait mal au cœur", reconnait la mère de famille.
Ce samedi, la mobilisation a été également particulièrement suivie au Carrefour de Quetigny (où les portes étaient barrées par les grévistes dès le début de la journée), ainsi qu'à celui de Beaune.
Ma France : Améliorer le logement des Français
Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.