[go: up one dir, main page]

Passer au contenu
Publicité

La nouvelle éco en Isère : Chabloz Orthopédie au cœur de l'innovation en matière de prothèses

- Mis à jour le
Par

Alors que les jeux paralympiques de Tokyo s'achèvent ce dimanche, la nouvelle éco de France Bleu Isère vous emmène dans les locaux de Chabloz Orthopédie à Seyssinet-Pariset, un des plus grands spécialistes français de la prothèse.

Chabloz Orthopédie, entreprise située à Seyssinet-Pariset (Isère), intégrée depuis trois ans au géant mondial Ottobock, est une des entreprises françaises les plus en pointe dans la recherche en matière de prothèses. Elle équipe naturellement certains sportifs paralympiques d'été comme d'hiver. Chabloz ne fabrique pas toutes les pièces mais conçoit et réalise entièrement les pièces "contact" avec le moignon et assemble les prothèses. Elle fait travailler une cinquantaine de personnes sur son site isérois. Rencontre avec son responsable de la réalisation Julien Mouret.

Publicité

France Bleu Isère - Le prétexte pour venir vous voir Julien Mouret ce sont les jeux paralympiques de Tokyo. Votre société équipe des sportifs handicapés, médaillés pour certains aux jeux d'été comme aux jeux d'hiver (Marie Bochet, Vincent Boury, Elise Marc, ...). Est ce que vous avez la même relation qu'un équipementier lambda - qu'un fabricant de skis avec son skieur par exemple - avec vos athlètes et vos patients? 

Julien Mouret - Non, c'est une relation beaucoup plus étroite qui, souvent, prend naissance dès les premiers temps de la rééducation, de la réadaptation à une vie la plus normale possible. Le premier souhait de la personne qui se retrouve dans une incapacité., victime d'une amputation ou d'un autre type de handicap, c'est de pouvoir retrouver sa vie d'avant dans la mesure du possible. Et pour ce qui est des activités sportives, c'est aussi pouvoir retourner à cette pratique sportive. Notre rôle, au-delà de nos premiers objectifs de reprise de la marche, de l'autonomie de tout ça, c'est d'essayer de les accompagner vers un équilibre dans leur vie quotidienne et dans leur activité sportive. 

Les prothèses s'améliorent constamment. Elles ont beaucoup changé en 20 ans. : nouveaux matériaux, nouvelles technologies... Le fait d'être dans le sport de haut niveau fait aussi progresser toutes ces technologies ? 

Il est vrai que la recherche de la performance au travers des compétitions, le développement de sport, aide. Ça nous a permis d'avoir des avancées significatives aussi dans la prise en charge de certains dispositifs, la démocratisation et l'accès à ces technologies. Mais ça marche également dans les deux sens. C'est à dire que toute l'expertise qu'on a pu développer auprès de populations plus âgées, avec des pathologies telles que le diabète et les maladies vasculaires, nous a demandé une performance d'appareillage de haut niveau de manière à ce que des gens très diminués puissent pouvoir acquérir une certaine mobilité, la marche et une autonomie en intérieur, un peu à l'extérieur. Et tout cette performance là nous aide aussi dans la prise en charge de nos jeunes sportifs. Donc, j'ai envie de dire que c'est un bon échange. 

Je me suis rendu compte, en visitant votre entreprise, que c'est extrêmement complexe de fabriquer une prothèse, que ça met en œuvre énormément de métier. Est ce que vous savez combien de professions différentes vous avez au sein de Chabloz ?

Alors, je ne me suis pas amusé à compter, mais c'est vrai qu'on devrait le faire...

Des métiers très en pointe souvent ! Des techniciens de haut niveau, dans des technologies de pointe...

C'est vrai que avec tout ce développement technologique, on a dû intégrer ces outils. On a dû aller chercher des compétences un peu au delà de notre cœur de métier qui est la prothèse. Le prothésiste c'est un professionnel de santé qui a une formation paramédicale, mais qui doit aller chercher d'autres compétences dans d'autres métiers. Aujourd'hui, on a une boîte à outils complète. Alors, il faut imaginer tout de même qu'une structure telle que vous la voyez ici ne correspond pas forcément à une structure qu'on peut avoir dans une autre ville de France de même taille. On a rassemblé sur Grenoble tout le savoir-faire de 20 ans d'activité au plus haut niveau. On a développé des composants, des techniques qui, aujourd'hui, sont distribués dans le monde entier (une prothèse "pied-genou" notamment) et intégré au ce grand groupe OttoBock. Vous ne croiserez pas une infrastructure dans le domaine de l'orthopédie similaire à la nôtre en France. Je ne crois pas qu'il en existe d'autres à l'heure actuelle. 

La raison ? C'est parce que les compétences sont là dans le bassin grenoblois ?

Il y a des compétences sur le bassin grenoblois. Il y a eu beaucoup de synergie aussi avec, dans un premier temps, tous les centres de rééducation de la région, avec le CEA, avec les centres de formation, l'école de kiné, l'école de prothèses de Valence. Sur le bassin on a toujours eu aussi des facilités à trouver des partenaires en matière d'usinage, etc. Nous sommes aussi à l'origine de collaborations avec certaines start up.

La prochaine étape de la prothèse, c'est finalement celle qui agit sur commande du cerveau. Est ce que ça, c'est déjà une dimension que vous travaillez ?

Oui, alors c'est une affaire d'équipes chirurgicales, dans des protocoles qui sont assez lourds, mais on a pu, au sein de notre réseau, travailler sur ce style de projet où la connexion de la prothèse ou de l'orthèse avec son utilisateur est toujours de plus en plus étroite et avec le moins d'interférence possible. Aujourd'hui, on voit notamment dans le domaine de la prothèse de membres supérieurs l'augmentation du contrôle et des possibilités de mouvements de mains artificielles comme il n'en existait pas encore il y a dix ans de ça. Et on a encore des voies de développement avec des technologies qui mêlent chirurgie et appareillage, qui permettent des résultats tout à fait fantastiques. 

Avec également une notion de confort des prothèses ?  

Le confort à la marche, le confort dans les différentes fonctions d'utilisation... Le confort il est aussi dans l'intuitivité du geste, la dépense d'énergie de l'utilisateur. On peut avoir des dispositifs qui paraissent plus légers au patient alors qu'ils ont pris quelques grammes. Mais c'est par la qualité de l'adaptation au corps, ce lien et le confort qui en découle, que ce gain de légèreté est senti. Le confort, on le situe aussi au niveau de la prise en charge globale. C'est à dire que pour une personne amputée participer à sa prise en charge orthopédique - venir à ses rendez vous d'adaptation, créer l'appareillage - c'est beaucoup de temps et on essaie aussi de se mettre à la place de nos patients et de leur donner le maximum de confort pour réaliser les appareils le plus rapidement possible, avec le moins d'impact sur leur vie. Parce que beaucoup de nos patients ont une vie active, fournie, familiale, sportive et qu'il faut être aussi à la hauteur à ce niveau là pour pouvoir leur fournir ce service.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined