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Obligation vaccinale des soignants le 15 septembre : où en est-on dans l'Hérault ?

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Les soignants auront l'obligation d'être vaccinés contre la Covid-19 ce mercredi 15 septembre sous peine d'être suspendus et non rémunérés. Les syndicats s'inquiètent des conséquences sur les services.

L'obligation vaccinale pour les soignants entre en vigueur ce mercredi 15 septembre L'obligation vaccinale pour les soignants entre en vigueur ce mercredi 15 septembre
L'obligation vaccinale pour les soignants entre en vigueur ce mercredi 15 septembre © Radio France - Guillaume Bonnefont

Ce mercredi 15 septembre, les personnels des établissements de santé publics et privés auront l'obligation d'être vaccinés contre la Covid-19 sous peine de ne plus être rémunérés. Ils devront présenter la preuve d’au moins une injection de vaccin pour continuer d’exercer leur travail. Le délai pour une vaccination complète a été fixé au 15 novembre.

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Au 13 septembre, 300.000 d’entre eux n’auraient toujours pas reçu la moindre dose, selon le ministère de la Santé. Les syndicats dénoncent ces sanctions envisagées contre les personnels et s'inquiètent des conséquences sur le fonctionnement des services.

Quels sont les taux de vaccination chez les personnels des établissements de santé ?

Pour le CHU de Montpellier, 92 % des personnels non-médicaux sont vaccinés, un taux qui s'élève à 98 % chez les médecins. Des informations qui ont été transmises aux syndicats lors du CHSCT du 8 septembre . Dans les établissements de santé du Bassin de Thau (l'hôpital Saint-Clair à Sète, l'hôpital Saint-Loup à Agde, et trois maisons de retraite à Sète, Marseillan et Vias), le taux vaccinal est de 98 % sur 1.600 agents. À ce jour, 23 personnes sont farouchement contre le vaccin sur le Bassin de Thau, neuf hésitent encore. 

Pour Lamine Gharbi, président nationale de la Fédération de l'Hospitalisation Privée et président des cliniques privées Cap Santé (clinique Saint-Jean à Saint-Jean de Védas), les taux sont disparates entre les établissements, "entre 85 % et 95 %, mais le compte n'y est pas encore, donc on doit encore mobiliser".

"L'épreuve de vérité, ce sera le 15 au matin." - Pierre Payet, CFDT CHU Montpellier

Des taux globaux qui cachent des cas particuliers, c'est le cas notamment à l'EHPAD des Pergolines à Sète où le nombre de non-vaccinés est proportionnellement plus élevé qu'ailleurs, ce qui va poser des problèmes d'organisation. 

Un taux qui pourrait augmenter selon Pierre Payet, de la CFDT du CHU de Montpellier, " l'épreuve de vérité, ce sera le 15 au matin. Certains vont se faire vacciner, à contrecœur, mais ils le feront quand même".

Quelles positions des syndicats sur l'obligation vaccinale ?

C'est un sujet délicat pour les syndicats, seule la CFDT a fait un appel clair et officiel en faveur de la vaccination, "nous n'avons pas d'état d'âme sur cette question, insiste Pierre Payet, secrétaire général CFDT au CHU de Montpellier, "on ne peut pas envisager qu'un soignant puisse potentiellement contaminer un patient qui viendrait se faire soigner à l'hôpital, il en va de la responsabilité morale de chaque soignant et on estime qu'ils doivent montrer l'exemple à la population. Malheureusement, nous n'avons pas encore de traitement efficace, nous n'avons donc pas d'autres choix que la vaccination". Les réticences de certains soignants sont malgré tout "comprises" par les syndicats qui ont mis en place des rencontres avec des médecins, des infectiologues pour lever les angoisses, "pour essayer de les rassurer et leur permettre de comprendre les potentiels risques de la vaccination qui finalement, étant données les connaissances que nous avons à ce jour, sont relativement limités" ajoute Pierre Payet. Un travail de fond qui aurait dû être poursuivi deux à trois semaines de plus selon lui. 

"Il n'est pas possible de ne pas reconnaitre que le vaccin est efficace." - Patrick Jean, délégué FO au Bassin de Thau

Du côté de FO, "il n'est pas possible de ne pas reconnaitre que le vaccin est efficace, explique Patrick Jean_,_ secrétaire FO au Bassin de Thau_, puisqu'on voit que 98 % en réanimation sont des personnes qui ne sont pas vaccinées, mais de là à envisager des sanctions aussi fortes, ce n'est pas admissible._ Patrick Jean aurait lui-aussi souhaité plus de temps pour continuer à faire de la pédagogie et pointe du doigt l'amende envisagée contre les infirmiers hospitaliers et libéraux qui refusent de se faire vacciner, "on a le cas d'un couple de soignants, non-vaccinés, je ne sais pas comment ça va se passer pour eux".

Des sanctions pour les non-vaccinés qui vont poser des problèmes d'organisation de services

Les sanctions contre les soignants non vaccinés sont, selon FO, la CGT et la CFDT, au mieux "inadaptées" au pire "extrêmes". Ils pointent le fait que les hôpitaux ne peuvent pas fonctionner sans ces soignants et qu'il y aura des fermetures de lits, "on est déjà dans une situation tendue dans les services de soin, même s'il ne manque que dix infirmières et dix aides-soignants, cela va mettre l'hôpital encore plus en difficulté" selon le même Pierre Payet. 

"Nous constatons déjà d’importantes difficultés de recrutement." -  CGT du CHU de Montpellier

Dans un communiqué, la CGT du CHU de Montpellier alerte "sur les difficultés de l’établissement et de ces personnels déjà émoussé par 18 mois de crise sanitaire qui ne pourront plus travailler après le 15 septembre. Nous constatons tous déjà d’importantes difficultés de recrutement. L’élaboration des plannings à 15 jours, comme le prévoit la règlementation est d’ores et déjà irréalisable et compliquée pour les personnels d’encadrement."

on va trouver des solutions, il n'y aura pas de déprogrammations, il n'y aura pas de retards de soins - Lamine Gharbi, président de Cap Santé

Pourtant, il y aura de la fermeté explique Lamine Gharbi, patron des cliniques Cap Santé, "on va d'abord proposer des congés, ce sera la première étape, et ensuite, lorsque les congés seront épuisés, il y aura des mis à pied". Le président de la FHP se veut malgré tout rassurant, "admettons qu'il y ait 10 % de non-vaccinés, c'est à peu près la rotation que nous avons pour les congés. Donc, on va trouver des solutions, il n'y aura pas de déprogrammations, il n'y aura pas de retards de soins. Il faut rassurer et ne pas faire penser qu'au 15 au matin, il y aura des suspensions de services.

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Grève ou pas grève ce mercredi 15 septembre ?

Un préavis de grève a été déposé par la CGT et FO au niveau national mais ce préavis n'est pas relayé partout dans le département. Tout dépend de la situation de chaque établissement. 

Au CHU de Montpellier, malgré le préavis national, la CGT et FO n'appellent pas à la grève pour respecter "une union syndicale". Les trois organisations seront reçues ce mardi 14 septembre par la direction du CHU et par l'ARS, l'Agence Régionale de la Santé.

Et pour la CFDT, c'est non, le syndicat estime qu'il ne faut pas sanctionner un peu plus l'hôpital qui fait face depuis plusieurs mois à une pénurie de personnels en pleine crise sanitaire. Et puis, selon Pierre Payet, "il y a déjà beaucoup de tensions au sein de la société, avec des médecins, des pharmacies et des laboratoires menacés, ce n'est pas la peine d'en rajouter".

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