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En Mayenne, 70% des agents des Ehpad sont insatisfaits de leurs conditions de travail

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A la veille d'une journée nationale de mobilisation des salariés des Ehpad, le syndicat FO publie une enquête réalisée auprès de 700 agents de Mayenne, soit un quart des effectifs. Si le constat du mal-être au travail n'est pas nouveau, il est désormais chiffré.

Le nombre de personnes âgées dépendantes est en augmentation, et pourrait atteindre 4 millions de personnes en 2050 d'après l'Insee (Illustration)
Le nombre de personnes âgées dépendantes est en augmentation, et pourrait atteindre 4 millions de personnes en 2050 d'après l'Insee (Illustration) © Maxppp - Lionel Vadam

Depuis plusieurs années, les témoignages du personnel et les mobilisations syndicales dénoncent des conditions de travail de plus en plus difficiles dans les Ehpad. Désormais, ce constat est chiffré. 

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Une enquête auprès de 700 agents des Ehpads

Le syndicat Force Ouvrière a en effet lancé, au début de l'été, un questionnaire à destination des agents des maisons de retraite. 700 d'entre eux, soit un quart des effectifs mayennais, ont répondu. 

Et ce n'est pas une surprise : la majorité dénoncent un mal-être au travail. 52% des personnes interrogées jugent leurs conditions de travail insatisfaisantes, et 18% mauvaises. Seulement 44% d'entre elles affirment venir au travail avec envie, 40% par obligation, et 16% à reculons.

Seuls 8% des personnes qui ont répondu à l'enquête considèrent que leurs conditions de travail sont satisfaisantes
Seuls 8% des personnes qui ont répondu à l'enquête considèrent que leurs conditions de travail sont satisfaisantes - FO

Les motifs d'insatisfaction au travail sont nombreux : le manque de personnel, la charge de travail trop importante, le manque de considération de la part de la direction ou encore le sentiment de travail mal fait.

Les raisons du mal-être au travail sont nombreuses explique Force Ouvrière
Les raisons du mal-être au travail sont nombreuses explique Force Ouvrière - FO

Un résident bénéficie de 40 minutes de soin et d'attention maximum par jour

Pour toutes ces raisons, Emilie, agent du service hospitalier à Evron en burn out, a décidé de quitter l'Ehpad du Bois Joly. Elle a fait le calcul : "Par journée, on peut accorder 40 minutes par résident. Et c'est dans le meilleur des cas, quand on est le nombre suffisant, et quand il n'y a pas de fugue de résident, de malaise".

Et elle poursuit le décompte : 6 minutes pour le lever et pour faire la toilette, 5 minutes le midi pour aider la personne à se déplacer, lui présenter le menu, la servir, parfois l'aider à manger et la ramener dans sa chambre... 

40 minutes pour tout faire dans la journée. Enfin pour faire le minimum vital : la toilette, les trois repas, les emmener aux toilettes, les coucher, les levers.

Tout est cadencé, en fonction du nombre, insuffisant, d'agents, et il n'y a plus la place pour le contact humain.

Des conséquences sur la vie privée des personnels

Et cette situation a des conséquences sur l'état de santé de 68% des agents, et sur la vie personnelle de 61% d'entre eux dénonce le syndicat : "En épluchant les réponses, on a par exemple noté de nombreux cas de divorces" explique Frédérique Nay, secrétaire départementale de FO.

Une délégation de responsables de Force Ouvrière, accompagnés d'une salariée d'un Ehpad d'Evron, doit rencontrer ce mardi matin le Préfet, le président du conseil départemental et un représentant de l'ARS, pour présenter les résultats de cet enquête, avant une manifestation cet après-midi à Laval.

Force ouvrière réclame, entre autres, d'atteindre le ratio d'un agent pour un résident, prévu par la loi, mais qui est rarement appliqué : d'après le syndicat, en Mayenne, on tourne autour de 0,6 agents par résident. "Pour être dans la loi, il faudrait recruter 1200 personnes dans le département" conclut le syndicat.

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