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Béthune : Bridgestone a définitivement fermé ses portes

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C'est à midi ce vendredi 30 avril que les salariés de l'usine de pneus de Béthune (Pas-de-Calais) ont franchi pour la dernière fois la sortie de l'usine. Certains ont ensuite participé à un rassemblement de soutien organisé au pied du beffroi de la ville à l'appel des syndicats.

L'usine qui employait encore 863 salariés a définitivement fermé ses portes ce vendredi à midi L'usine qui employait encore 863 salariés a définitivement fermé ses portes ce vendredi à midi
L'usine qui employait encore 863 salariés a définitivement fermé ses portes ce vendredi à midi © Radio France - Nicolas Mathias

Bruno, 41 ans dont 21 passés à Bridgestone est venu ce vendredi 30 avril sur la grand place de Béthune (Pas-de-Clais) "pour marquer le coup", en ce jour de fermeture définitive de l'usine de pneus. Elle tournait au ralenti depuis plusieurs mois déjà, il n'y avait plus aucune production pour ce dernier jour de travail : les salariés avaient déjà repris leurs affaires, vidé leur casier. 

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Pour ceux qui travaillaient encore ce vendredi, tout s'est terminé à midi : " Ça y est, fini, on ne rentrera plus jamais à Bridgestone, dernière fois qu'on passait le tourniquet. Ça fait quand même mal au cœur : j'ai passé 21 ans là-bas, c'est la moitié d'une vie professionnelle", explique Bruno. Même chose pour Jérôme, 45 ans, il travaillait chez Bridgestone depuis 20 ans, il fait lui aussi partie des tous derniers à avoir quitté l'usine ce vendredi midi."J'ai eu un pincement au cœur, ça a serré ! Quand on marchait dans la pelouse vers le tourniquet, heureusement que je n'étais pas seul. Il y a eu un moment de silence, on a vu des anciens avoir les larmes aux yeux." 

"C'est de la tristesse", Jérôme, salarié chez Bridestone pendant vingt ans

Il fait partie des quelques salariés qui sont venus participer au pied du beffroi au rassemblement organisé à l'appel de l 'intersyndicale. Il n'est pas surpris du peu de salariés présents. Beaucoup avaient posé des congés pour les écluser avant la fermeture définitive du site. Et pour d'autres, "c_'est trop douloureux, trop vif, il y en a qui ont eu les larmes ce matin, ils n'ont pas le cœur à venir_", explique ce désormais ex-salarié de Bridgestone. 

Il faut dire que sur les 863 salariés du site, plus de 500 sont encore sans aucune solution pour l'avenir. Selon l'intersyndicale, à ce jour, ils sont 145 à avoir retrouvé un CDI, 54 ont trouvé un CDD, 8 ont trouvé une mission en intérim de plus de 6 mois, 24 ont des projets de création d'entreprise et 66 partent en pré-retraite. 

Une quarantaine d'élus du Béthunois ont participé au rassemblement de soutien aux salariés organisé au pied du beffroi
Une quarantaine d'élus du Béthunois ont participé au rassemblement de soutien aux salariés organisé au pied du beffroi © Radio France - Odile Senellart

À ce rassemblement donc, pas de colère, pas de larme : les salariés savent depuis septembre que le site va fermer. Pour beaucoup, il est maintenant important de mettre un point final à leur histoire avec Bridgestone pour pouvoir vraiment passer à autre chose. C'est le cas de Frédéric Morel, qui travaillait depuis 25 ans à l'usine. C'est là que son père a fait toute sa carrière, là aussi que travaillaient aussi jusqu'à ce vendredi trois de ses frères, un cousin et un beau-frère: " Plus le temps passait, plus on était pressés de passer à autre chose. Tant que l'usine n'était pas fermée, c'était impossible pour moi de me projeter. Je n'avais pas de projet. Maintenant, c'est encore tout frais, mais cette fois on n'aura pas le choix. Maintenant, on est obligés d'aller de l'avant." 

Le maire de Béthune Olivier Gacquerre appelle à se tourner désormais vers l'avenir
Le maire de Béthune Olivier Gacquerre appelle à se tourner désormais vers l'avenir © Radio France - Odile Senellart

Aller de l'avant, c'est aussi le message qu'a voulu faire passer le maire UDI de Béthune, Olivier Gacquerre qui a fait une courte déclaration lors de ce rassemblement. Pour lui aussi, cette fermeture est une étape importante mais il n'est plus l'heure de s'apitoyer : "Oui c'est un deuil. On doit gérer un deuil depuis plusieurs mois maintenant. Mais maintenant on a fini de se pencher sur le cercueil, on va essayer de se pencher sur le berceau, c'est la naissance d'autre chose. Il faut comprendre que ces usines, qu'ont connus nos parents et même nos grand-parents, c'est fini. A côté de cela, nous avons un tissu industriel très fort sur le territoire. Il faut que l'on change complètement de braquet. Donc oui, il y a une douleur d'un côté, mais on ne peut pas s'arrêter là, il faut construire l'avenir. L'industrie est morte, vive l'industrie! _Mais pour cela, il y a un temps d'ajustement, un coût social à cet ajustement. Certaines personnes ne savent pas encore ce qu'elles vont faire dans les mois à venir et ça c'est très douloureux__._" 

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