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La voie normale du Mont Aiguille se refait une santé cette semaine !

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Une équipe d'une trentaine de bénévoles remplace tout le matériel d'escalade sur le Mont Aiguille cette semaine. Câbles, ancrages... Le matériel donnait des signes fatigue, car il date de 1930.

Le Mont Aiguille se situe dans le massif du Vercors, à la limite du Trièves.
Le Mont Aiguille se situe dans le massif du Vercors, à la limite du Trièves. © Maxppp -

Le Mont aiguille se refait une santé cette semaine ! Tout le matériel : des ancrages et des câbles de 12 millimètres de diamètre fixés sur des broches, est en train d'être remplacé à l'identique par du matériel neuf, car l'équipement actuel date de 1930. Il donnait donc des signes de fatigue, et le parc du Vercors craignait des accidents. 

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C'était également une demande des élus locaux et des guides de haute montagne qui pratiquent le Mont Aiguille régulièrement. Cette opération est menée par la fédération française de la montagne et de l'escalade, la fédération des clubs alpins et de montagne et le bureau des guides, et bénéficie d'un soutien financier du département de l'Isère pour le financement du matériel, et du parc du Vercors qui finance, entre autre, les pique-niques des bénévoles. Ces derniers sont une trentaine au total, seulement des habitués de la montagne et de l'escalade.

Le Mont Aiguille, qui culmine à 2 087 mètres d'altitude, est un mythe pour les alpinistes du monde entier.
Le Mont Aiguille, qui culmine à 2 087 mètres d'altitude, est un mythe pour les alpinistes du monde entier. © Radio France - Elisa Montagnat

Première étape : porter le matériel dans la montagne. Serre-câbles, câbles, pitons, broches, colle, perforateurs... Au total, les bénévoles ont dû porter plus de 300 kilos sur leur dos, soit une quinzaine chacun. 

L'opération était en discussion depuis de nombreuses années mais les acteurs du territoire ont mis du temps à arriver a un consensus dit Arnaud Becker, agent de développement à la fédération française de la montagne et de l'escalade, c'est lui qui chapeaute l'opération.

"Chacun a son idée sur la façon de ré-équiper le Mont Aiguille, mais il faut voir le contexte : on est dans la réserve des hauts plateaux avec une réglementation très forte donc on ne fait pas ce qu'on veux : on n'a pas le droit de créer de nouveaux itinéraires, de rajouter de nouveaux matériels... On peut faire uniquement de l'entretien. C'est donc un ré-équipage presque à l'identique, nous avons juste décidé de supprimer une partie du câble."

Les bénévoles sur le départ dimanche matin, se répartissant les 300 kilos de matériel à acheminer dans la montagne.
Les bénévoles sur le départ dimanche matin, se répartissant les 300 kilos de matériel à acheminer dans la montagne. © Radio France - Elisa Montagnat

Une montagne emblématique : la naissance de l'alpinisme

Parmi les bénévoles Jean-Claude Decaen, il grimpe le Mont Aiguille depuis 30 ans : "Quand vous êtes en haut, vous avez un panoramique considérable sur les Alpes... La vue s'étend très loin, de même qu'on voit le Mont Aiguille de très loin.... C'est une montagne mythique !"

En effet, la première ascension du Mont Aiguille, qui culmine à 2 087 mètres d'altitude, date de 1492, et cet événement est considéré comme la naissance de l'alpinisme. C'était la première fois, du moins dans les archives, que l'homme grimpait en haut d'une montagne uniquement pour le plaisir. Thibault Cattelain lui, a fait les premières highlines sur le Mont Aiguille : son truc c'est de marcher en équilibre sur une sangle... avec 300 mètres de vide qui le sépare de la terre ferme !

"C'est une montagne historique et accessible... On la consomme beaucoup, mais il faut aussi rendre l'appareil, et ce genre de chantier c'est un peu ça. Je trouvais ça bien qu'on mette la main à la pâte, surtout qu'à Grenoble, on est beaucoup à avoir les compétences pour ça !"

C'est parti pour l'ascension du Mont Aiguille. Le matériel est transporté en voiture les 500 premiers mètres, puis à dos d'homme.
C'est parti pour l'ascension du Mont Aiguille. Le matériel est transporté en voiture les 500 premiers mètres, puis à dos d'homme. © Radio France - Elisa Montagnat

Des guides de haute montagne se sont également portés bénévoles, comme Patrice Vargel. Il est spécialiste du Mont Aiguille, qu'il a grimpé "plus de 1500 fois". Il a donné l'alerte sur l'état du matériel il y a quelques années : "J'ai vu des gens tomber en s'accrochant sur un point qui a lâché... Et maintenant on a un public nouveau : de jeunes grimpeurs qui se sur-équipent, et cela pose des problèmes dans la fréquentation, avec des personnes qui vont très vite et d'autres non. Puis, les gens viennent du monde entier pour faire le Mont Aiguille !" 

Pierre Clerc, également guide de haute montagne, craint que ce coup de neuf aggrave le problème d'embouteillages : "En posant les câbles, on simplifie la vie, et je pense qu'avec l'évolution des pratiques, notamment du trail, il va y avoir des embouteillages entre les gens qui vont monter sans cordes par les câbles, en short et en basket, et ceux qui redescendront aussi par ces câbles." 

Actuellement les week-ends d'été, la fréquentation atteint 150 personnes par jour. Gravir le Mont Aiguille, c'est une bonne journée de sport, déconseillée aux débutants sans guide. La voie d'escalade dite "normale" rouvrira une fois le matériel remplacé, le 22 juin.

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