Les abeilles bourguignonnes aiment-elles la moutarde ?

A Arc-sur-Tille, 5 ruches ont été installées aux abords d’un champ de moutarde. Pour les non initiés, rien ne permet de distinguer une parcelle de moutarde d'un champ de colza. Les deux plantes sont de la même famille, elles ont le même type de fleurs d'un jaune éclatant, mais l'odeur est différente. Et leur floraison est décalée : la moutarde fleurit après le colza.

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C'est tout l'intérêt de l'expérimentation, explique Amélie Mandel, l'animatrice scientifique de l'association, car après la généreuse floraison du colza, les abeilles traversent le plus souvent une période de disette, en attendant que s’épanouissent tournesols et luzerne. La moutarde permettrait de réduire cette période.

Un miel de moutarde devrait être légèrement piquant

Les agriculteurs y trouvent aussi leur compte, précise Fabrice Genin, président de l’Association des Producteurs de Graines de Moutarde de Bourgogne, car une parcelle bien pollinisée donne de meilleurs rendements. Les agriculteurs pourraient, si l'étude confirme l'intérêt de la moutarde pour l'alimentation des abeilles, créer des jachères mellifères ou insérer des intercultures mellifères sur leurs parcelles.

En Bourgogne, 5000 hectares de moutarde sont cultivés par 250 producteurs, pour une production annuelle de 8 à 9000 tonnes. De quoi assurer un peu moins de 40% des approvisionnements des moutardiers de la région. Mais quel goût peut avoir un miel fabriqué à partir de pollen de moutarde ? « Il devrait avoir un goût légèrement piquant », estime Philippe Lecompte, apiculteur et président du Réseau Biodiversité pour les Abeilles, « mais ça va passer inaperçu dans l’ensemble ». Et d’ajouter après un temps de réflexion : « c’est dommage d’ailleurs, parce que moi j’aimerais bien faire un miel piquant ».