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"Il faut sauver le soldat Bordeaux" : pourquoi les viticulteurs girondins veulent arracher 10% du vignoble

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La manifestation s'annonce historique, ce mardi 6 décembre. Les viticulteurs girondins sont appelés à manifester dans le centre-ville de Bordeaux pour l'arrachage des vignes. Un sujet qui fait presque consensus, face à la surproduction de vin.

À Castelviel, dans l'Entre-deux-Mers, Serge Rizzetto se dit prêt à arracher la parcelle derrière lui, soit 1,8 hectare. À Castelviel, dans l'Entre-deux-Mers, Serge Rizzetto se dit prêt à arracher la parcelle derrière lui, soit 1,8 hectare.
À Castelviel, dans l'Entre-deux-Mers, Serge Rizzetto se dit prêt à arracher la parcelle derrière lui, soit 1,8 hectare. © Radio France - Thomas Coignac

Combien seront-ils, parmi les quelques 5 400 viticulteurs girondins, et, au-delà, des 54 000 personnes environ, qui vivent de la vigne en Gironde ? Les premiers tracteurs sont attendus à partir de 8 heures à Floirac, quai de la Souys, avant de partir en cortège vers le centre-ville, via la place des Quinconces et la préfecture de la Gironde. Alors que la dernière grande manifestation des viticulteurs à Bordeaux date de 2004 (pour défendre le prix du vin en vrac), les vignerons se retrouvent dans la rue ce mardi pour réclamer des primes pour arracher une partie de leurs vignes, à l'appel du collectif des viticulteurs 33.

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Même ceux qui n'ont aucun souci de vente et de rentabilité, comme à Saint-Émilion, ressentent le problème. Le président du conseil des vins de Saint-Émilion, Jean-François Galhaud se dit "très peiné. On ne peut pas accepter d'avoir son voisin dans la difficulté. Il faut sauver le soldat Bordeaux". Parce que le plus grand vignoble AOC de France, avec ses 110 000 hectares cultivés dont 85% en rouge, se retrouve en plein marasme. Il produit trop de vin, et se retrouve avec du stock sur les bras.

Cotations suspendues

"Pour produire un litre de bordeaux, quand toutes les planètes sont alignées, le coût de production est entre 1,30 et 1,50 € du litre. Et on trouve preneur, au mieux entre 0,70 et 1 euro", explique Fabien Ribéreau, viticulteur depuis 20 ans à Cadarsac dans l'Entre-Deux-Mers. Lui a décidé d'arracher "presque 10 hectares".

Début novembre, le CIVB, l'interprofession du vin de Bordeaux, a même suspendu la cotation des vins vendus en vrac, cet indicateur de la valeur des vins de Bordeaux. Le prix du tonneau de 900 litres n'est désormais plus rendu public. Il était tombé aux alentours de 600 euros, soit quelques dizaines de centimes le litre, quand il faudrait le double pour couvrir les coûts actuels. "On casse le thermomètre pour ne pas voir la fièvre", tacle Dominique Techer, porte-parole de la Confédération paysanne en Gironde.

La question du financement pas résolue

Sur ce sujet, cependant, les viticulteurs sont presque tous d'accord entre eux, même si l'estimation du volume à arracher varie un peu (entre 10 et 15 000 hectares). "L'arrachage permettra d'aider les viticulteurs", assure le vice-président du CIVB, Bernard Farges. "Pour faire en sorte que des vignerons qui n'ont pas de repreneurs puissent quitter le métier dignement. Mais aussi pour le reste de la filière qui y trouvera un bol d'air parce qu'il y aura mois d'espace et de production".

Reste à financer une opération qui coûte environ 2 000 euros l'hectare. Le collectif des viticulteurs 33 réclame 10 000 euros de prime par hectare pour déraciner les vignes. Problème : la législation actuelle ne le permet pas. "Il faut trouver un mécanisme, aujourd'hui il n'existe pas", affirme Allan Sichel, le président du CIVB.

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