Génération agriculteurs : une profession inquiète pour son avenir dans les Alpes-Maritimes
À la veille de l'ouverture du salon de l'agriculture, le réseau France Bleu consacre une journée spéciale à cette profession. Dans les Alpes-Maritimes, France Bleu Azur vous propose une série de portraits de plusieurs générations de paysans entre mer et montagne.
Quelle place et surtout quel avenir pour l'agriculture dans un département à l'urbanisation galopante, au climat capricieux et parfois brutal ? Dans les Alpes-Maritimes, les agriculteurs se questionnent, s'inquiètent parfois, mais surtout s'adaptent. Lors d'une journée spéciale consacrée à l'agriculture, France Bleu Azur vous propose une série de portraits.
Henri et Ginette Derepas : oléiculteurs cherchent successeurs
Ce couple d'oléiculteurs installé à la Trinité et propriétaire du domaine Champ Soleil veut partir à la retraite à 63 et 60 ans. Leurs deux enfants ne peuvent pas prendre la relève et pour l'instant les candidats sont peu nombreux pour leur succéder. "Rien ne se décante. On ne désespère pas, mais il n'y a pas foule", raconte Henri Derepas. Avec son épouse il possède pourtant un grand domaine : sept hectares de terres et plus de 1.000 oliviers aux portes de Nice avec vue sur le Mercantour.
"Les pieds posés dans la campagne, les yeux plantés dans la montagne." - Les parents de Ginette
Le problème est en partie lié à la baisse du nombre de jeunes qui se lancent dans la profession. "Quand on regarde la pyramide des âges, nous ce n'est pas une pyramide, c'est un vase, mais qui n'a plus de pied. C'est-à-dire que la pyramide est sur la pointe". Henri Derepas insiste aussi sur la difficulté à trouver des candidats suffisamment qualifiés pour reprendre une exploitation de cette envergure : un profil agronomique, qui sache faire de l'administratif, du juridique et du commercial. "Et surtout quelqu'un qui a la volonté, qui a une forme de résistance, qui n'a pas froid aux yeux et qui sache s'adapter vite". Ils poursuivent donc leurs recherches. "Et si on ne trouve pas tant pis, on abandonne tout."
La famille Lanteri : des éleveurs en reconstruction dans la vallée de la Roya
Eux ont pensé abandonner, quand la tempête Alex a emporté des brebis, et même des étables entières sur son passage. Mais ils sont restés, dans la vallée de la Roya qui les a vu grandir avec leurs enfants. Deux ans après la catastrophe, ces deux familles d'éleveurs sont encore en pleine reconstruction. La boue est nettoyée, mais leur activité économique peine à repartir comme avant. Dans le cas des Lanteri installés à Viévola, le dernier village avant l'Italie, le principal problème est la fermeture du tunnel de Tende.
"Tout est bouleversé. Le coût de transport est passé de quasiment nul à 800 euros par transport donc sur 70 tonnes de foin ça fait mal", raconte Lucas, qui se prépare à prendre la succession de ses parents Jean-Marie et Séverine. L'absence des touristes a aussi entraîné un effondrement des ventes de fromage à la ferme.
La famille Cavallo près de Saorge est également touchée. Pendant des mois, ils ont été contraints d'envoyer leurs brebis dans les Bouches-du-Rhône, car une partie de leur exploitation a été détruite. Deux ans après la tempête, Jean Pierre Cavallo est sur le point de retrouver ses bêtes et d'achever la plus grosse partie de la reconstruction de son exploitation, après de longs mois de batailles administratives notamment pour obtenir les permis de construire. "On sort enfin la tête de l'eau", confie-t-il.
Nathalie Orvoen et Romain Venzale : des Potageurs dans la ville
Bien loin de la vallée de la Roya, sur la Côte d'Azur, une autre forme d'agriculture se développe : l'agriculture urbaine. L'entreprise Les Potageurs est née il y a cinq ans à Nice et multiplie les projets. À Carros par exemple dans la plaine du Var, Nathalie Orvoen et Romain Venzale préparent une production de 300 mètres carrés de légumes et de fruits dans une copropriété. "Il y aura des salades, des tomates, des aubergines, des fraises et des framboises", explique Romain Venzale. Ils seront ensuite vendus sur place aux résidents de l'immeuble.
"Pour nourrir une famille et une résidence entière, il faut bien plus d'espace. Notre objectif c'est de produire, mais surtout de recréer un espace de biodiversité qui colle parfaitement aux contraintes et privilégier les productions", ajoute Nathalie Orvoen. "C'est vraiment un complément à l'agriculture traditionnelle. On va pas faire des champs, mais sur la Côte d'Azur."
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