Des pertes et la crainte du gel chez les viticulteurs de la montagne Sainte-Victoire

Les viticulteurs des Bouches-du-Rhône et du Haut Var scrutent la météo de très très près ! Depuis une semaine, le froid s'est installé partout en France et la Provence n'est pas épargnée. Un premier épisode de gel, avec des températures négatives autour de -3°C a touché les exploitations viticoles de la Sainte-Victoire. Trois autres nuits de gel sont prévues ces 23, 24 et 25 avril.

ⓘ Publicité

Le gel après des semaines de grande douceur

Dans les vignes autour de la montagne Sainte-Victoire à côté d'Aix-en-Provence, c'est la stupeur. Un tel épisode de gel ne s'était pas produit depuis 1991. Ce n'est pas le gel à cette époque qui est rare, mais le fait que cette année les vignes avaient entre 10 et 12 jours d'avance en raison des températures élevées de ces dernières semaines.

Elle ont donc été beaucoup durement touchées par le froid et les températures négatives, au point de perdre 100% de leur exploitation pour certains viticulteurs du secteur.

"On voyait déjà les petites grappes apparaître, il y avait déjà entre sept et huit feuilles" décrit Fabien Doudon, viticulteur à Trets et président de la cave coopérative Lou Bassaquet qui regroupe une centaine d'adhérents pour un total de 640 hectares, "et malheureusement avec ce coup de froid, sur toutes les vignes qui étaient avancées, il n'y a plus rien. C'est lunaire !"

"On va prier" - Fabien Doudon, viticulteur à Trets

C'est avec un mélange de tristesse et de résignation que Fabien Doudon fait visiter son exploitation. Sur ses 40 hectares de vigne, seulement 20% ont pu être sauvés. Tout le reste a gelé. C'est donc à cause des températures très douces ces dernières semaines que ce gel fait autant de dégâts, "on touche vraiment du doigt le climat qui change" souffle Fabien Doudon, "dans les années à venir, on va malheureusement prier au mois d'avril pour que nos exploitations ne gèlent pas".

Car en dehors de la prière, les solutions techniques (comme des fils électriques ou des hélicoptères utilisés en Bourgogne) pour empêcher les vignes de geler sont très couteuses, et de possibles indemnisations pour les pertes qu'a subi Fabien n'arriveront pas avant la fin de l'année. En attendant il doit quand même payer ses deux salariés et se préparer pour l'année suivante.