Déconfinement : l’agriculture girondine doit être prête à "réagir très vite"
La semaine de l’agriculture Nouvelle-Aquitaine s’ouvre ce lundi et pour trois jours en mode 100% digital. Pour garder le lien avec des consommateurs qui lui ont retrouvé des vertus pendant la crise. Interview avec le président de la chambre d’agriculture de Gironde Jean-Louis Dubourg.
France Bleu : A quoi vont servir ces trois jours de débats à distance ?
Jean-Louis Dubourg : Elle sert à maintenir le lien avec les consommateurs, avec les citoyens et entre les différents agriculteurs. En temps normal, c’est un salon ouvert au grand public. Mais il y a aussi des rencontres pour permettre aux professionnels de se retrouver et de pouvoir échanger au cours de cette semaine.
Je ne connais pas le prix des céréales dans quinze jours comme je ne connais pas le prix du litre de gasoil dans trois semaines. On est dans l’incertitude complète.
Pendant la crise, on a beaucoup parlé de changement des mentalités des consommateurs, bien loin de l'agribashing. C’est quelque chose que vous devez entretenir ?
La préoccupation alimentaire est revenue sur le devant de la scène et ça ne peut que réjouir les agriculteurs. On attend beaucoup d’eux, ils font déjà beaucoup. La pandémie et le confinement ont été l’occasion de repenser l’approvisionnement des consommateurs et la distribution des produits agricoles. C’est vrai qu’on a eu un accroissement de l’activité des circuits courts. Pour ne parler que du drive fermier qui est la marque du réseau de la chambre d’agriculture, on a multiplié par trois ou quatre en Gironde l’activité par rapport à une activité normale.
On parle beaucoup du monde d’après. Est-ce que l’image de l’agriculture va changer ?
Je le souhaite mais malheureusement j’ai peur qu’on oublie très vite les péripéties que l’on vient de vivre. Je ne sais pas. Je ne vais pas faire de prévisions car tous les prévisionnistes du 1er janvier 2020 n’avaient absolument pas prévu ce qui allait se passer au cours des trois derniers mois que l’on vient de vivre. Je ne connais pas le prix des céréales dans quinze jours comme je ne connais pas le prix du litre de gasoil dans trois semaines. On est dans l’incertitude complète. Il faut que les agriculteurs, comme tous les chefs d’entreprise, connaissent bien leurs points forts et leurs points faibles et soient capables de réagir très vite face à l’environnement qui va se présenter à nous.
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