[go: up one dir, main page]

Passer au contenu
Publicité

Sécheresse : fruits et légumes se font rares chez les producteurs bio du Puy-de-Dôme

Par

Sécheresse, gel, grêle, canicule : l'agriculture paie un lourd tribut aux aléas climatiques de ces derniers mois, notamment l'agriculture biologique où fruits et légumes sont beaucoup moins nombreux cette année.

Nathanaël Jacquart produit des fruits et légumes bio à Luzillat, dans le Puy-de-Dôme.
Nathanaël Jacquart produit des fruits et légumes bio à Luzillat, dans le Puy-de-Dôme. © Radio France - Juliette Micheneau

L'été dernier avait déjà été sec, mais pour Nathanël Jacquart, installé en bio depuis 11 ans à Luzillat, dans le Puy-de-Dôme, les vrais ennuis ont démarré au printemps avec le gel. Il possède un hectare de verger et "tout a gelé début avril donc on n'a aucun fruit cette année".

Publicité
Que des feuilles dans le verger qui a gelé au printemps. Les arbres n'ont donné aucun fruit.
Que des feuilles dans le verger qui a gelé au printemps. Les arbres n'ont donné aucun fruit. © Radio France - Juliette Micheneau
loading

C'est ensuite le manque d'eau qui a frappé la partie maraîchage. "On n'a plus d'eau depuis déjà longtemps. Il y a un puits qui est sec depuis le mois de mars et sinon on arrose avec l'eau du réseau tant qu'on a le droit mais ça coûte vite très cher et puis c'est pas suffisant."

Conséquence : si les légumes d'été sont bien là, pas mal de productions manquent à l'appel. "Il manque les salades : toutes celles qu'on a planté ont grillé, on n'a pas de chou, et on n'a pas trop de carottes parce que les rendements sont vraiment pas bons parce que _beaucoup de petits plants ont grillé à la levée de la semence__._"

Ajoutez à cela la grêle qui a touché l'exploitation début juillet endommageant certains légumes. Nathanaël Jacquart a beaucoup moins de légumes à vendre et ce n'est que le début. "D'habitude, les mois où on vend le plus, septembre-octobre-novembre, _il va manquer beaucoup de légumes__._" Ce serait aussi le moment de semer les légumes d'hiver, "mais je vois pas bien comment ça peut germer par cette chaleur" reconnaît le maraîcher.

La saison est loin d'être terminée mais l'agriculteur estime déjà la perte à au moins 40 000 euros. Dans ces conditions, seule façon de limiter la casse, il doit jouer sur la masse salariale et va licencier deux personnes.

L'agriculture bio plus en difficulté ?

Toutes les exploitations souffrent de ces aléas climatiques et de cette sécheresse installée depuis un an. Nathanaël Jacquart estime que les maraîchers bio ont sans doute été impactés plus tôt par les difficultés : en l'absence d'engrais, les légumes sont arrivés plus tard cette année, certains ont aussi été touchés par les insectes. En revanche le maraîcher estime que son exploitation résiste mieux car le travail y est plus manuel. On ne licencie pas de gaieté de cœur mais il est toujours plus facile de jouer sur les charges de main d'oeuvre que sur les remboursements de machines coûteuses ou sur le prix des intrants chimiques.

loading

Du côté des grandes cultures, les retours sont plutôt positifs constate Romain Coulon, animateur technique chargé de la question à l'association Bio 63. "_Sur les céréales, a priori, on est sur des rendements qui sont corrects malgré le manque d'eau__. Donc il y a de l'inquiétude, le climat évolue, mais on voit aussi qu'en système bio, on travaille sur l'activité du sol, la porosité du sol, donc la capacité du sol à fournir à la plante et une année très très difficile comme celle là, on maintient quand même un niveau de production dans la moyenne_."

L'angoisse du manque de nourriture pour les éleveurs

Dans ces conditions, les élevages souffrent aussi. Comment nourrir les bêtes quand les prairies sont sèches et qu'on n'a pas pu provisionner assez de fourrage ? En moyenne deux fois moins produit cette année, voire pire. "J'ai en tête un éleveur qui m'a appelé cette semaine et qui m'a dit, j'ai fait 25 bottes alors que d'habitude j'en fais 500", raconte Marie Redon, animatrice technique en charge de l'élevage à l'association Bio 63.

loading

Certains ont déjà commencé à donner le fourrage aux bêtes directement dans les prés où il n'y a plus d'herbe. D'autres réfléchissent à anticiper leurs achats mais avec une moindre production, "il y a grosse concurrence sur les achats de fourrage bio cette année". Dès l'été dernier, des éleveurs ont commencé à vendre des bêtes pour réduire leur troupeau.

Dans les élevages ont réfléchi aussi à l'avenir et à d'autres étés secs et chauds. Pourquoi pas planter du moha ou du sorgho, "des espèces plus adaptées à la sécheresse" à faire pousser l'été pour alimenter le bétail quand l'herbe ne pousse plus.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined