"C'est tout le temps bouché" : les automobilistes face au chantier du tram-bus T2 à Bayonne

"J'arrive !", lance une grande pancarte placée en bordure du rond-point de Maignon, dans le sud de Bayonne, où s'agglutinent les automobilistes matin et soir. La phrase leur est justement adressée par le Syndicat des mobilités Pays basque Adour qui pilote les travaux d'extension de la ligne T2 du tram-bus jusqu'à Bassussarry d'ici 2026. Le chantier provoque des embouteillages dans un secteur déjà marqué par un trafic routier important, aux alentours de 30.000 véhicules par jour.

ⓘ Publicité

"À partir de 7 heures, c'est tout bloqué"

"Le matin, il y a tout le monde qui arrive pour le boulot", souffle Jean, maçon, qui patiente près du rond-point dit de Leroy Merlin, en raison de la présence de l'enseigne de bricolage à proximité. L'ouvrier en bâtiment préfère attendre ses collègues ici, plutôt que de s'embarquer dans les bouchons : "À partir de 7 heures du matin, c'est tout bloqué ici, on avance à la vitesse de l'escargot".

La comparaison peut faire sourire, mais c'est ce que vivent au quotidien un bon nombre d'automobilistes qui montent travailler à Bayonne depuis les communes situées plus au sud, comme Cambo-les-Bains et Ustaritz. "Je suis bloquée entre 8h30 et 9h, ici c'est souvent bouché", se plaint Coralie qui réalise ce trajet pendulaire tous les jours de la semaine. Les travaux de prolongement de la ligne T2 provoquent un effet entonnoir à la sortie du rond-point de Maignon, au niveau de l'avenue du 8 mai 1945, qui file en direction du centre hospitalier.

Des travaux de nuit pour limiter les conséquences sur le trafic

Le chantier va ainsi progresser vers le sud. Le gros du morceau sera la création d'une voie spécifique pour le tram-bus dans le sens Bassussarry - Bayonne. Elle passera à travers deux des trois ronds-points qui se succèdent : Maignon, Leroy Merlin et Compagnet. Dans le sens inverse, le tram-bus circulera avec les voitures. Ces travaux seront réalisés d'ici la fin de l'année 2024 et tout se fera de nuit pour limiter les conséquences sur le trafic routier.

"C'est comme n'importe où. Vous refaites la salle de bains chez vous, pour se doucher, c'est toujours compliqué, mais une fois que c'est fait, on est content, la douche est cool, sourit Nicolas, au volant de son utilitaire. C'est une agglomération qui grandit, il y a de plus en plus de monde, donc il faut accepter qu'il y ait des travaux pour que cela soit mieux après."

Car en 2026, la ligne T2 ira jusqu'à Bassussarry, avec un terminus au niveau du rond-point du golf du Makila. Un parking-relais de 230 places y verra le jour. Un autre parking de plus de 400 places sera installé non loin du rond-point Maignon. Cette nouvelle ligne permettra de desservir des zones jusqu'à maintenant un peu enclavées, comme le quartier Sutar. "Ma fille, qui a 14 ans, va beaucoup vers le BAB. À mon avis, cela va simplifier les choses", estime Jean, qui habite le secteur.

Vers une limitation à 70km/h sur la D932

L'autre grand changement lié à la prolongation de la ligne T2 du tram-bus sera le rabaissement de la limitation de vitesse de 110km/h à 70km/h sur une portion de la D932, depuis le rond-point de Compagnet jusqu'à celui du golf du Makila. Une perte de temps évaluée à 40 secondes par le Syndicat des mobilités Pays basque Adour. Cette nouvelle limitation de vitesse s'explique par la présence du bus-tram.

En terme de fréquentation, la ligne T2 a transporté un million de personnes en 2023, soit 13% de plus qu'en 2022. L'ambition est d'atteindre les deux millions. Pour rappel, seulement 4% des habitants de l'agglomération utilisent les transports en commun. Le tram-bus est censé porté cet usage à 11% d'ici 2030.